Mgr Jean Michaël Durhône : "La vie religieuse est tissée de petits actes de fidélité répétés chaque jour "

Le dimanche 21 septembre, Sœ𝒖𝒓 𝑴𝒂𝒓𝒊𝒆 𝑨𝒏𝒂𝒔𝒕𝒉𝒂𝒔𝒊𝒆, 𝑺œ𝒖𝒓 𝑴𝒂𝒓𝒊𝒆 𝑳𝒖𝒄𝒊𝒆 𝒆𝒕 𝑺œ𝒖𝒓 𝑴𝒂𝒓𝒊𝒆 𝑹𝒊𝒏𝒂𝒉 ont prononcé leurs voeux perpétuels lors d'une célébration présidée par Mgr Jean Michaël Durhône. Ci-dessous, l'homélie de l'évêque de Port-Louis.

Chères Sœurs, Chers Frères,

J’espère que nous aurons un jour d’autres ici, des jeunes dans le diocèse de Port-Louis, qui diront comme Sœ𝒖𝒓 𝑴𝒂𝒓𝒊𝒆 𝑨𝒏𝒂𝒔𝒕𝒉𝒂𝒔𝒊𝒆, 𝑺œ𝒖𝒓 𝑴𝒂𝒓𝒊𝒆 𝑳𝒖𝒄𝒊𝒆 𝒆𝒕 𝑺œ𝒖𝒓 𝑴𝒂𝒓𝒊𝒆 𝑹𝒊𝒏𝒂𝒉 « Tu m’as appelé Seigneur, me voici ».

Ce sera une grande joie pour nous aussi d’accueillir aussi des jeunes Mauriciennes qui pourront dire ces mêmes paroles si importantes.

Nous célébrons aujourd’hui cette profession de vœux perpétuels en communion avec les sœurs âges et malades, celles qui n’ont pas pu venir. Nous prions pour elles.

Nous prions aussi pour les Sœurs Célestine et Florentine à Agaléga, de la congrégation des Filles de Marie, qui sont aussi en communion avec nous.

L’Eglise se réjouit avec Sœ𝒖𝒓 𝑴𝒂𝒓𝒊𝒆 𝑨𝒏𝒂𝒔𝒕𝒉𝒂𝒔𝒊𝒆, 𝑺œ𝒖𝒓 𝑴𝒂𝒓𝒊𝒆 𝑳𝒖𝒄𝒊𝒆 𝒆𝒕 𝑺œ𝒖𝒓 𝑴𝒂𝒓𝒊𝒆 𝑹𝒊𝒏𝒂𝒉, dans cette étape importante de leur vie où elles vont s’engager définitivement dans la congrégation des Filles de Marie. Comme nous le rappelle l’Evangile aujourd’hui, nous ne pouvons pas servir deux maîtres, Dieu et l’argent. L’engagement définitif nous rappelle ce choix et la décision que prennent Sœ𝒖𝒓 𝑴𝒂𝒓𝒊𝒆 𝑨𝒏𝒂𝒔𝒕𝒉𝒂𝒔𝒊𝒆, 𝑺œ𝒖𝒓 𝑴𝒂𝒓𝒊𝒆 𝑳𝒖𝒄𝒊𝒆 𝒆𝒕 𝑺œ𝒖𝒓 𝑴𝒂𝒓𝒊𝒆 𝑹𝒊𝒏𝒂𝒉. Ce choix, cette décision libres sont un appel à servir un seul maître, sont un appel à être fidèles dans de petites choses, un appel à recevoir gratuitement et donner gratuitement. Dans un monde où nous cherchons à avoir davantage de richesse et de pouvoir, les trois Sœurs posent un acte déterminant que leur vie appartiendra au Christ.

Pendant la litanie des Saints, elles vont se prosterner ici pour rappeler le don total de leur vie à l’exemple du Christ qui s’est abaissé pour se donner totalement à l’Eglise et au monde. Ce don de votre vie Sœ𝒖𝒓 𝑴𝒂𝒓𝒊𝒆 𝑨𝒏𝒂𝒔𝒕𝒉𝒂𝒔𝒊𝒆, 𝑺œ𝒖𝒓 𝑴𝒂𝒓𝒊𝒆 𝑳𝒖𝒄𝒊𝒆 𝒆𝒕 𝑺œ𝒖𝒓 𝑴𝒂𝒓𝒊𝒆 𝑹𝒊𝒏𝒂𝒉 , ce don n’a pas commencé aujourd’hui en 2025. Le don a commencé depuis le jour de votre naissance sur cette immense île qu’est Madagascar. Vous avez bien compris vous-mêmes que votre vie, comme nous disons, nous serons toujours des gérants de ce don de la vie que nous avons reçu de Dieu lui-même. Ce don total, le Seigneur Jésus, votre Maître, s’est inspiré de Sr Marie-Magdelaine-de-la-Croix qui a consacré sa vie pour la reconnaissance de la dignité humaine des femmes venant de la bourgeoisie réunionnaise et d’anciennes esclaves.

Aujourd’hui vous êtes prêtes, Sr Marie-Magdelaine-de-la-Croix, à suivre Jésus par amour et tout par amour pour Lui. C’est aussi un appel à être fidèle à toutes les petites choses de la vie. Celui qui est digne de confiance pour les petites choses est digne de confiance aussi dans une grande. La vie religieuse n’est pas vécue pour faire des exploits spectaculaires. La vie religieuse est tissée de petits actes de fidélité répétés chaque jour : fidélité dans la prière, fidélité dans un service, fidélité dans l’attention aux autres sœurs, fidélité dans la patience et l’accueil des pauvres.

Vous avez été touchés par la simplicité des Sœurs, de Magdelaine-de-le-Croix. Vous avez pu, durant votre formation, vous engager fidèlement auprès des enfants de la crèche de Quatre-Bornes, visite des malades, préparation des parents au baptême, de leurs enfants, la catéchèse au Foyer Mgr Leen, visite dans les quartiers, à l’hôpital, sous la demande de la persévérance et de la patience car la vie religieuse aussi peut avoir ses moments de doute, de découragement, de conflits. Ce doute et ce découragement habitent toute vie consacrée. Lavi religieuz pa touzour fasil. La vie religieuse porte ses joies, comme dans la vie consacrée nous portons ces joies mais nous portons aussi tout ce poids de ce qui se vit chaque jour fidèlement.

Mais comment toujours garder cette fidélité malgré les épreuves, la maladie, les moments de doute et tenir fidèlement, comme vous avez dit « Tu m’as appelée Seigneur, me voici ». C’est un appel à recevoir gratuitement pour donner gratuitement. Rendre compte de la grâce, la joie de vivre les vœux est un appel. C’est pourquoi rends compte de ta gestion, rends compte de ce que tu es en train de devenir dans la vie religieuse, dans la vie consacrée.

Par le vœu de pauvreté, vous nous rappelez que nous sommes que les gérants de biens reçus de Dieu et nous ne sommes pas des maîtres. Tout est don, tout est grâce. Vous venez témoigner encore aujourd’hui que la vraie richesse n’est pas ce que nous avons mais ce que nous donnons nous-mêmes, de ce que nous recevons des autres.

Par le vœu de chasteté, c’est une relation qui ne m’attache pas aux biens. L’argent est un moyen, l’argent reste un bon serviteur parce qu’une congrégation ne vit pas seulement d’amour et d’eau fraîche, il faut bien que la congrégation puisse vivre. Et nous en avons besoin dans chaque communauté religieuse, un moyen, serviteur mais mauvais maître.

Alors, cette chasteté aux biens, vivre dans une juste relation avec soi, aux autres et avec Son Seigneur. La vie religieuse comme dans la vie du baptême n’est pas un chemin pour dominer mais pour servir. Vous avez reçu gratuitement Sœ𝒖𝒓 𝑴𝒂𝒓𝒊𝒆 𝑨𝒏𝒂𝒔𝒕𝒉𝒂𝒔𝒊𝒆, 𝑺œ𝒖𝒓 𝑴𝒂𝒓𝒊𝒆 𝑳𝒖𝒄𝒊𝒆 𝒆𝒕 𝑺œ𝒖𝒓 𝑴𝒂𝒓𝒊𝒆 𝑹𝒊𝒏𝒂𝒉. Continuez à choisir Jésus comme Maître, continuez à vous engager dans la fidélité dans les petites choses de la vie, chaque jour. Continuez à être des gérants, des servants, des dons de Dieu, pour vivre la gratuité et la confiance en faisant avancer le chemin du Royaume et de sainteté. Alors c’est ce chemin que vous prenez et que vous nous donnez aussi du goût à croire qu’il est possible encore en 2025, de s’engager avec joie dans ce bonheur avec Jésus-Christ.

Amen

(Photo : La Vie Catholique)