Homélie de Mgr Durhône à la messe de clôture de l'Année Jubilaire

Chers frères et sœurs de Maurice, d’Agaléga et des Chagos ainsi que tous ceux qui nous suivent grâce à la MBC et les réseaux sociaux,

je voudrai encore une fois vous souhaiter une Bonne et Sainte fête de Noël. En célébrant la clôture du Jubilé en communion avec tous les autres diocèses du monde, nous voulons d’abord rendre grâce pour tous ces temps de Jubilé vécus dans le diocèse : Jubilé de familles du 16 au 23 février à St Augustin, Rivière Noire, Jubilé des malades du 16 au 23 mars, à St Léon, Quartier Militaire, Jubilé des Jeunes du 6 au 13 avril, à Notre de la Visitation, à Vacoas, Jubilé des travailleurs du 18 au 25 mai, Saints Anges Gardiens, Grand Baie, Jubilé des Artistes du 22 au 29 juin, à la Cathédrale St Louis, Jubilé des détenus, du 20 au 27 juillet à Sacré Cœur, Beau Bassin, Jubilé inter- îles des Jeunes, du 3 au 10 août, Jubilé des pauvres, du 7 au 14 septembre, à Sainte Croix, Jubilé des victimes de violence, du 19 au 26 octobre, à Sainte Hélène, Jubilé des personnes âgées du 16 au 23 novembre , à Sacré Cœur , Rivière des Anguilles et Jubilé des migrants, du 7 au 14 décembre, sur l’ensemble pastoral Notre Dame du Rosaire et St Jean.

En ce jour où nous célébrons la Sainte Famille de Jésus, Marie et de Joseph, je rends grâce au Seigneur pour l’Eglise à Maurice qui s’est mise en route comme des pèlerins de différents âges, cultures, régions et communautés pour vivre ensemble l’Année Sainte du Jubilé dans le Diocèse de Port Louis. Avant de continuer mon homélie, je vous invite à écouter trois témoignages qui expriment la joie et l’espérance que ces jubilés ont réveillées chez ces personnes. Jennifer et Olivier Constantin pour le Jubilé des familles. Jerry Lai pour le Jubilé des détenus. Cindy Anghoo Jubilé des victimes de violence.

En relisant ces témoignages à la lumière du récit de la Sainte Famille dans l’évangile selon St Matthieu, nous découvrons que la Sainte Famille se fait solidaire de toutes les familles vivant autant les joies et les drames humains tels que les personnes forcées à quitter leurs pays et leurs maisons à cause de la violence et de la guerre, des familles ayant des jeunes ou adultes esclaves des addictions (drogue, alcool, jeux….), des familles ayant des proches en prison, des 2 familles ayant des personnes âgées ou malades, des familles blessées par le divorce et la séparation, des familles n’ayant pas un logement , des familles dont les enfants sont en échec scolaire , des familles subissant la discrimination…..

La Sainte Famille n’a pas connu une vie facile, dès le départ, le couple de Marie et Joseph est mis à l’épreuve quand Joseph apprend que sa fiancée Marie est enceinte avant même qu’ils aient vécu ensemble, au moment d’accoucher, ils n’ont pas trouvé de place pour accueillir l’enfant et c’est dans une mangeoire que Marie dépose Jésus et voilà par peur d’Hérode qui fait massacrer les petits enfants, Joseph et Marie sont contraints de fuir en Egypte. Jésus, Joseph et Marie sont comme des migrants cherchant une terre d’accueil.

Malgré toutes ces situations dangereuses et angoissantes, Marie et Joseph mettent leur confiance en Jésus, et font la volonté de Dieu comme nous le rappelle St Paul aux Colossiens : puisque vous avez été choisis par Dieu, que vous êtes sanctifiés, aimés par lui, revêtez-vous de tendresse et de compassion, de bonté, d’humilité, de douceur et de patience. C’est ainsi que Marie et Joseph ont compris leur vie et leur mission comme couple et comme parents. La Sainte Famille est un modèle pour l’Eglise qui vit son pèlerinage sur terre. Durant ces différents pèlerinages dans le diocèse où nos frères et sœurs d’Agaléga ont pu vivre les Jubilés.

Je tiens à remercier les sœurs Célestine et Laurentine, les prêtres qui ont pu les accompagner ; Père George Othello et Père Fabrice Fayama actuellement à Agaléga ainsi que les communautés de l’île 25 et du sud pour avoir su être des pèlerins d’espérance en communion avec ce que l’Eglise vit à Maurice. En clôturant cette Année Sainte dans le diocèse, cela ne veut pas dire que nous reviendrons dans 25 ans pour une autre Année Sainte, mais comme Jésus, Marie et Joseph, restons éveillés et soyons des missionnaires. Les Jubilés dans les régions ont mis l’accent sur une Eglise engagée dans la vie sociale, à l’écoute des joies, des souffrances et des situations de pauvreté vécues par tant de mauriciens, agaléens et chagossiens. C’est pourquoi cette clôture n’est pas une fermeture mais une ouverture à un avenir dans l’espérance tel que le Bienheureux Père Laval nous l’a montré.

La Sainte Famille ayant au centre le Christ notre Sauveur, nous confie une mission pour devenir davantage pèlerins d’espérance : - Soutenir les familles marquées par diverses formes de pauvreté : matérielle, affective et spirituelle. - Accompagner les couples et les fiancés pour fonder leur amour sur le Christ à travers le chemin de préparation au mariage et toutes les initiatives prises par des groupes et des mouvements ayant à cœur le bien de la famille mauricienne, agaléenne et chagossienne. 3 - Ecouter les jeunes pour valoriser leur présence dans les instances de discernement et de décision. Ecouter les jeunes subissant le bullying dans les écoles ou par le cyber bullying… sensibiliser les jeunes sur les dangers des addictions… - Ecouter les aînés qui eux aussi vivent dans des situations de souffrance et d’isolement et d’exclusion. La clôture de l’Année Sainte, nous invite à travailler pour une Eglise qui adopte le style synodal. Le style synodal est un chemin à vivre ensemble en Eglise.

Un tel marcher ensemble favorise l’espérance au milieur des défis, encourage le dialogue entre les différents lieux de la mission et cherche à renouveler l’Eglise par le discernement partagé et la vie fraternelle. C’est ainsi que la Bonne Nouvelle est annoncée aux pauvres pour construire la solidarité et non l’individualisme, le respect et non le jugement, la paix et non la violence. Pour garder cet élan missionnaire, j’inviterai Père Gérard Mongelard et toute son équipe de continuer à écouter le cri des pauvres pour aller vers une Assise sur la pauvreté en 2026 afin de mieux nous mettre au service de nos frères et sœurs les pauvres. J’inviterai également le Père Jean Claude Véder et son équipe sur l’Eglise de nous proposer en 2026 un cheminement pour vivre la spiritualité synodale ou la spiritualité du marcher ensemble dans les communautés paroissiales, services et mouvements.

Au moment de l’action de grâce, je prierai ainsi : Au cours de cette année nous avons communié dans la foi, l’espérance et la charité avec tout le mystère du Christ. Maintenant, renouvelés par cette expérience de conversion, nous revenons au rythme quotidien de notre vie. Comme les disciples qui ont vu son visage, gardons en mémoire la joie de la rencontre du Seigneur et maintenons sans faiblir le témoignage de notre espérance, car il est fidèle, celui qui a promis. Amen