Homélie du Cardinal Piat aux funérailles du p. Verbruggen

Le Père Roger Marie Verbruggen est né, a grandi, et a reçu sa formation sacerdotale en Belgique. Pas plutôt ordonné prêtre le 28 juillet 1962 à l’âge de 28 ans, il part aussitôt pour Maurice où il débarqua le 25 août 1962. Ce fut son oncle, le Père René Verbruggen, fondateur du Foyer de l’Unité de Souillac qui l’encouragea à quitter son pays pour se mettre au service de la mission dans la lointaine Ile Maurice qu’il ne connaissait pas du tout. C’est ainsi que spontanément et généreusement, il répond à l’appel et consacre toute sa vie sacerdotale au Diocèse de Port-Louis.

Le Père Verbruggen fut un homme fougueux, original, indépendant mais un homme au grand cœur et aussi très attachant. Il était passionné par son ministère et attaché à la cause des pauvres et des petits. Pour se rendre proche d’eux, il avait voulu à un moment donné quitter la cure où il habitait et aller prendre une petite maison tout seul dans une des cités récemment construites. Mais cette initiative généreuse péchait par manque de prudence et je me souviens de Mgr Margéot qui avait eu à lui faire entendre raison, ajoutant non sans un certain humour : « je suis obligé de lui interdire sa folie, et cependant … il est plus saint que moi ».

Roger Marie avait en effet un grand charisme d’accueil, de proximité et de consolation envers les malades. C’est ainsi qu’il a été orienté peu à peu vers l’aumônerie d’hôpital. C’est à Candos surtout qu’il a déployé ses énergies, ses talents et a donné libre cours à son zèle missionnaire. A Candos, il était devenu un personnage incontournable, arpentant chaque jour les longs couloirs, visitant systématiquement toutes les salles, nouant des relations de confiance et d’’amitié avec les médecins, les infirmiers/infirmières, et surtout avec les Matrones qui avaient quelquefois un peu de mal à contenir son zèle. On disait que l’hôpital était devenu sa maison : il célébrait 2 messes dans la chapelle de l’hôpital chaque week-end ; ce qui permettait au personnel de se réunir et de se ressourcer sur les lieux de leur travail. Quand il tombait malade et qu’il se faisait toujours soigner à l’hôpital, et tout le monde était heureux de l’entourer et d’être aux petits soins. Mais en même temps, il était quelquefois un mauvais malade qui voulait toujours rentrer chez lui plus tôt que prévu, arguant de sa santé robuste habituelle qui viendrait bien à bout de ces petits ennuis du moment.

Quant à la fin de sa vie, il a fallu, pour sa sécurité, le ramener à Bethesda, cela a été pour lui un coup très dur : il perdait son indépendance qu’il avait préservée jalousement jusque-là, il quittait sa petite maisonnette de Phoenix d’allure modeste et avec un confort minimal. Une maison qui était comme sa manière de se situer dans le ministère, dans la vie. Mais il avait gardé son sens de l’humour et quand j’allais le voir, il me recevait avec un beau sourire narquois comme pour me dire : « je suis bien ici, mais quand même je voudrais tant rentrer chez moi dans ma petite maisonnette de Phoenix… ».

Il y a comme un reflet de la faiblesse de Dieu plus forte que les hommes, quelque chose de la folie de Dieu plus sage que les hommes, qui a traversé la vie de Roger Marie et qui a rayonné au milieu de nous.

Rendons grâce aujourd’hui pour ce grand missionnaire que le Seigneur nous a donné. Avec toutes ses manies, toutes son originalité, Roger Marie a porté un témoignage touchant et fort à la miséricorde de Dieu envers les malades, les pauvres et les petits.

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