Le Diocèse de Port-Louis

L'Eglise Catholique à Maurice

  • Le Diocèse
    • L’Évêque
    • L’Evêché
    • Les Prêtres
    • Les Paroisses
    • Les Congrégations
    • Les Missionnaires Mauriciens à l’Étranger
  • Éducation
    • Mission et Projet
    • Le Service Diocésain de l’Éducation Catholique (SDEC)
    • Critères d’Admission
    • Ecoles Primaires
    • Collèges Secondaires
    • Écoles Techniques
    • Education informelle
    • Le Financement
    • Histoire de l’Église dans le domaine éducatif
  • Famille
    • Formation pour couples
    • Accompagnement de couples mariés
    • Accompagnement de couples avec enfants
  • Jeunes
    • Mouvements de formation pour jeunes
    • Jeunes au service de l’eglise
    • Préparation à la vie adulte
  • Pauvres
    • Crèches et foyers
    • Caritas Ile Maurice
    • Aide au logement
    • Aide à l’éducation
    • Accueil du pauvre
  • Spiritualité
    • Unité des chrétiens
    • Dialogue entre culture et foi
    • Dialogue interreligieux
    • Prière
    • Spiritualité active
    • Apostolat des malades
  • Justice Sociale
    • Monde du travail
    • Questions sociales
    • Prisonniers
    • Drogues / prostitution / SIDA
    • Tourisme
    • Services médicaux
    • Gens de la mer
  • Formation
    • Formation des laïcs
    • Catéchèse et catéchuménat
    • Vocations sacerdotales
    • Dialogue Interreligieux
    • Formation liturgique
  • Communication
    • Publications Catholiques
    • Les Médias Diocésains
  • Historique
    • L’Église à Maurice
    • L’Église à Agaléga
    • Les Grandes Figures de l’Église
Vous êtes ici : Accueil / Historique / L’Église à Maurice

L’Église à Maurice

Histoire de l’Église à Maurice

I. Vice-Préfecture et Préfecture Apostoliques (1721 – 1819)
II. Vicariat  Apostolique (1819- 1847)
III. Les Évêques de Port-Louis (1847- 2001)

I. Vice-Préfecture et Préfecture Apostoliques (1721 – 1819)

Aussitôt que fut décidée l’exploitation de l’lsle de France, les intérêts spirituels de son nouveau domaine préoccupèrent la Compagnie des Indes. Celle-ci recourut à la Congrégation de la Mission, dite de Saint-Lazare fondée par saint Vincent de Paul, déjà en service à l’Ile Bourbon. Le Supérieur Général, M. Bonnet, accepta cette seconde charge. Le 21 mars 1721, par traité signé à Paris avec les Syndics, il s’engagea à fournir les missionnaires requis.

Ainsi, quatre lazaristes débarquèrent avec le Chevalier de Nyon, au mois d’avril 1722: M. Jean-Baptiste Borthon, Vice-Préfet Apostolique, et M. Gabriel Igou, prêtre, Etienne Lecoq et Pierre Adam, frères lais. L’île fut partagée en deux paroisses: Notre-Dame au Port-Sud-Est ou Port-Bourbon et Saint-Louis au Port-Nord-Ouest. Le débarquement s’étant effectué au Port-Nord-Ouest, la paroisse Saint-Louis exista dès le premier jour, celle de Notre-Dame, quelques semaines plus tard. Comme chapelles, le Grand-Port utilisa les bâtiments en maçonnerie laissés par les Hollandais, le Port-Nord-Ouest, une hutte en palissade couverte de feuilles de palmiste, plus tard une barraque en planches; dans l’une et l’autre les Ordonnances et Règlements du Conseil étaient promulgués le dimanche: cette coutume subsista jusqu’à la Révolution.
En juillet 1728, le clergé reçut une importante concession près du Port-Nord-Ouest, sur les bords de la rivière des Lataniers; la région avoisinante en prit le nom, qu’elle porte encore aujourd’hui: la Vallée des Prêtres.

La population augmenta lentement. Elle comptait 161 âmes à la fin de 1722, 313 en 1725, 838 quelques années après, comprenant respectivement 30, 34 et 648 esclaves. (De ceux-ci, M. Borthon baptisa et maria les deux premiers dans la chapelle du Port-Nord-Ouest le 11 mars 1725). Un double recensement effectué en 1735 donnait le nombre total des habitants — Européens et esclaves: 2 760 ; 676 vivaient au Port-Louis, 246 au Port-Bourbon ; le reste était dispersé dans 61 concessions exploitées.

Le dimanche 6 octobre 1737 et le mardi 19 août 1738, les deux curés prirent possession canonique des deux églises, cédées par la Compagnie des Indes à la Congrégation de Saint-Lazare. Celle de Port-Louis — depuis juin 1735 le Port-Nord-Ouest, devenu la capitale, s’appelait ainsi — récemment construite, était située sur l’emplacement des numéros 9 et 11 actuels de la rue Royale; elle avait des murs en maçonnerie et un toit en bardeaux. Une plaque commémorative sur la façade du bâtiment de la Mauritius Commercial Bank Ltd indique actuellement l’emplacement clé de cet ancien sanctuaire.

En 1743, la paroisse Saint-Louis fut scindée par l’érection de celle des Pamplemousses qui desservit tout le nord de l’île; elle reçut pour patron saint François-d’Assise, en l’honneur du Gouverneur, François Mahé de La Bourdonnais.

Dans le courant de 1752, l’on commença — sur les plans et sous la direction de M. de Cossigny — la grande église de la rue du Champ-de-Mars (rue Pope-Hennessy). Elle ne devait jamais servir: presque achevée en 1756, elle dut être utilisée comme magasin en raison de la guerre dans l’lnde et le cyclone du 27 janvier 1760 l’endommagea sérieusement.

Sur ces entrefaites, M. Igou, premier curé de Saint-Louis et second Vice-Préfet Apostolique, fut frappé de cécité, le 1er septembre 1758, à l’autel, alors qu’il disait la messe. Il s’éteignit le 2 avril 1764, à l’âge de 85 ans. Ses quarante-deux ans de ministère avaient coïncidé avec une transformation complète de la colonie; à l’époque de sa mort, la population approchait les 18 000 âmes. Port-Louis avait assumé des allures de villette avec son bel Hôtel du Gouvernement, son vaste hôpital, ses grands entrepôts, son école paroissiale, ses quelque cinq cents maisons et ses 7 ou 8 000 habitants. Les esclaves avaient été l’objet d’un zèle particulier pour M. Igou. Pendant son long pastorat, des milliers d’enfants avaient été baptisés, des centaines d’adultes, baptisés et mariés.

En 1772, le siège de la Préfecture se trouva transféré de Saint-Denis de la Réunion à Port-Louis : le curé de Saint-Louis, M. Contenot, fut nommé Préfet Apostolique, et continua de résider à l’lsle de France, et ses successeurs firent de même.

Dans l’intervalle, le 7 juin 1768 avait été appliquée l’Ordonnance Royale du 15 septembre 1766 dotant les îles de Fabriques. En mars 1770, deux nouvelles paroisses furent créées : l’une à Flacq, l’autre à Moka, dédiées respectivement à saint Julien et à saint Pierre, en l’honneur du Gouverneur, le chevalier Julien Desroches, et de l’Intendant, Pierre Poivre. Le 4 septembre de la même année arrivèrent les premières religieuses, six Filles de Saint-Paul-de-Chartres, appelées à prendre charge des hôpitaux. Pendant quarante ans, l’institut pourvut aux soins des malades. Les dernières Sœurs quittèrent la colonie en même temps que le général Decaen, après la prise de l’Île par les Anglais en 1810.

La grande église endommagée par le cyclone de janvier 1760, remise en état, allait être livrée au culte lorsqu’elle fut complètement écrasée par l’ouragan du 9 avril 1772. On entreprit sa reconstruction vers le milieu de 1778. Le clergé s’installa aussitôt dans la nouvelle cure élevée sur l’emplacement même du presbytère actuel. L’établissement de la rue Royale, qui comprenait la chapelle, la maison curiale avec de nombreuses dépendances, fut vendu à l’encan au mois d’août 1782.

Quand éclata la Révolution, l’exercice public du culte ne souffrit aucune interruption, même les processions solennelles de la Fête-Dieu continuèrent. Les deux années 1791-1792 – les dernières au sujet desquelles subsistent des statistiques certaines – donnent ensemble 2 026 baptêmes, 191 mariages et 2 913 sépultures ecclésiastiques. Le 29 octobre 1792, l’Assemblée Coloniale interdit aux prêtres le port du costume ecclésiastique mais ils ne subirent aucun mauvais traitement sérieux. Ils n’avaient fondé que cinq paroisses, mais bon nombre d’esclaves avaient été convertis au christianisme. Le Préfet Apostolique montra d’ailleurs une sage tolérance: à partir du 5 mai 1790, il céda à l’Assemblée Coloniale, pour y tenir ses réunions, qu’il présida plusieurs fois, les deux tiers de l’église. Celle-ci, au reste, dangereusement lézardée, dut être abandonnée à la fin de 1795, puis en partie démolie. Il fallut transformer en chapelle un grand entrepôt près du Parc-à-Boulets.

Le dernier Préfet lazariste, M. Gouillart, resta en fonction jusqu’à la venue du premier Vicaire Apostolique en 1820. Il mourut curé de Pamplemousses, le 29 août 1823. Un seul de ses confrères lui survécut à Maurice: M. Flageolet arrivé en 1776, pasteur de Saint-Pierre pendant trente-trois ans, décédé le 2 janvier 1826.

La colonie compta quatre Vice-Préfets :

  • M. Jean-Baptiste Borthon, laz … 1722-1732
  • M. Gabriel Igou, laz. … … 1732-1760
  • M. Jean Le Borgne, laz. … … 1761-1768
  • M. François Contenot, laz. … 1768-1772

et six Préfets Apostoliques:

  • Mgr François Contenot, laz. … 1772-1781
  • M . André Chambovet, laz. … 1781-1788
  • M. Charles Darthé, laz. … … 1788-1793
  • M. Gabriel Durocher, laz. … … 1793-1801
  • M. Pierre Hoffmann, capucin sécularisé 1806-1807
  • M. Emmanuel Gouillart, laz. … 1809-1820

Gabriel Durocher résida à Bourbon. Depuis sa mort, le 16 octobre 1801, jusqu’en 1806, l’Isle de France ne posséda pas de Supérieur Ecclésiastique investi de pouvoirs canoniques authentiques.
L’abbé Hoffmann mourut le 2 novembre 1807. M. Gouillart ne lui succéda qu’au mois de janvier 1809.

Le changement de drapeau survenu en 1810 n’entraîna aucun bouleversement religieux. L’acte de reddition stipulait que les habitants conserveront leur religion, leurs lois et leurs coutumes. Cet engagement fut tenu et la religion catholique demeura la religion officielle. Le premier Gouverneur anglais, Sir Robert Farquhar, proclama la Saint-Louis jour férié le 23 août 1814, rétablit, le 17 juillet 1815, les Fabriques supprimées par la Révolution, restitua le presbytère au clergé de Port-Louis au commencement de 1816, et fit restaurer l’église. Celle-ci rouvrit ses portes prématurément à la fin de septembre 1816, le grand incendie, qui brûla une bonne partie de la ville le 25 septembre, ayant consumé la chapelle temporaire avec tout ce qu’elle contenait y compris les archives ecclésiastiques.

 
II. Vicariat  Apostolique (1819- 1847)

Par bref du 8 juin 1818, du 11 mars et du 4 avril 1819, la Propagande fit de Port-Louis le centre d’un immense Vicariat Apostolique : il comprenait Maurice, Sainte-Hélène, le Cap de Bonne-Espérance, Madagascar, les Seychelles et toute l’Australie. Notre île comptait alors 97 000 habitants.

Le premier Vicaire Apostolique, Mgr E. B. Slater, o.s.b., arriva le 28 février 1820. En août 1821, il donna à ses ouailles un excellent catéchisme, le premier imprimé à Maurice.

A la fin de 1827, l’on retrouva fortuitement les restes de Madame de La Bourdonnais dans une dépendance de l’Hôtel du Gouvernement, qui avait été la chapelle du Conseil Supérieur; ils furent transférés en grande pompe dans l’église paroissiale, le 26 décembre.

En décembre 1828 arriva l’aumônier principal de Napoléon à Sainte-Hélène, Mgr Buonavita ; il avait alors près de soixante-dix-sept ans. Attaché à Saint-Louis, il mourut aux Pamplemousses le 2 novembre 1833. Il est enterré dans le cimetière du lieu.

Le 1er février 1835, l’esclavage fut aboli à Maurice et 76 774 hommes, femmes et enfants reçurent la liberté. Dès 1829 avait commencé l’immigration indienne. Elle allait continuer de 1834 à 1907 inclusivement, avec plusieurs interruptions, notamment, en 1881, 1892, 1898, 1899. Pendant ces trois quarts de siècle, elle devait introduire à Maurice 461 814 immigrants (350 379 hommes,108 435 femmes) desquels 138 549 (109 210 hommes, 29 339 femmes) retournèrent dans l’Inde à diverses époques.

Au fur et à mesure de l’organisation des missions dans les diverses contrées qui le constituaient, le Vicariat se démembra graduellement. Madagascar fut détaché en 1829, l’Australie en 1834, le Cap de Bonne-Espérance en 1837, Sainte-Hélène en 1851 et les Seychelles en 1852. Entre-temps, Maurice avait été élevée au rang de diocèse en 1847.

Il n’y eut que trois Vicaires Apostoliques :

  • Monseigneur Edward Slater, o.s.b. 1819-1832 – Évêque Titulaire de Ruspa.
  • Monseigneur William Morris, o.s.b. 1833-1841 – Évêque Titulaire de Troie
  • Monseigneur William Collier, o.s.b. 1841-1847 – Évêque Titulaire de Milève.

III. Les Évêques de Port-Louis (1847- 2001)

Quand, le 7 décembre 1847, un bref de Pie IX créa le diocèse de Port-Louis, la catholicité mauricienne comptait déjà cent vingt-cinq ans d’histoire. Mais l’essor religieux fut lent et précaire, compliqué par les difficultés inhérentes à l’aventure coloniale et par une suite de régimes disparates (Compagnie des Indes, 1722-1766, gouvernement royal, 1767-1790, Révolution 1790-1803, Empire 1803-1810 et administration britannique, à partir de 1810). En outre, le manque de prêtres et deux prélats particulièrement malhabiles (NN. SS. Slater, 1819-1832, et Morris,1833-1840) firent que, dans la première moitié du XlXe siècle, I’Église de Maurice subit un déclin manifeste.

Arrivé en 1841 à l’âge de 39 ans comme troisième Vicaire Apostolique, sur le choix personnel de Grégoire XVI, Mgr William Bernard Allen Collier, o.s.b., – qu’accompagnait le Père Jacques-Désiré Laval – se mit aussitôt à la tâche pour restaurer les intérêts de la religion, créant de nouvelles paroisses, recrutant un clergé dévoué et résolu, faisant appel aux religieuses de Lorette (1845) pour l’instruction féminine secondaire, suscitant surtout dans la communauté catholique une pratique plus ardente et plus éclairée.

Après quoi, ayant obtenu l’érection du diocèse et ayant été nommé lui-même premier Évêque de Port-Louis, Mgr Collier poursuivit son œuvre, favorisant notamment la fondation de la Congrégation de Bon-et-Perpétuel-Secours (1850) par une Mauricienne, Mère Marie-Augustine, née Lenferna, l’établissement de la Société de Saint-Vincent-de-Paul (1855) et la venue des Frères des Ecoles Chrétiennes (1859). Il envoya également un premier missionnaire, le R.P. Francois Thévaux, c.s.sp., à Rodrigues (1850-1851), et instaura la Mission Indienne (1861) avec le concours des RR. PP. Francis Roy et Laurent Puccinelli, tous deux Jésuites. Ferme et autoritaire quand il le fallait (témoin son mandement de 1854 contre les Francs-Maçons), Mgr Collier laissa à son départ en 1862 un diocèse solidement organisé.

Son successeur, Mgr Michael Hankinson, o.s.b., précédemment Prieur de Douai, rechercha les conseils de l’abbé Comerford (qui en sa qualité d’Administrateur du diocèse, fit venir les Sœurs Filles-de-Marie de la Réunion en 1864). A eux deux, ils maintinrent l’effort de recrutement sacerdotal et obtinrent (1866) l’implantation de la Congrégation semi-contemplative des Sœurs Réparatrices. Parti assister au Concile du Vatican en 1869, Mgr Hankinson mourut l’année suivante; ses restes furent ramenés à Maurice, et inhumés dans le chœur de la Cathédrale.

Mgr William Scarisbrick, o.s.b., troisième Evêque de Port-Louis, eut une administration relativement longue (1871-1887), mais assez peu fructueuse. Anglais de fière souche, cet ancien curé de Liverpool s’entendit plutôt mal avec son clergé irlandais et fut même impliqué dans l’opposition des dignitaires anglais au gouvenneur J. Pope Hennessy, premier proconsul de foi catholique depuis 1810. Créateur des premiers Chanoines honoraires du diocèse, Mgr Scarisbrick permit néanmoins une ébauche de mission chinoise (1872) avec les pères lazaristes, l’ouverture du Collège Saint-Joseph et la formation de l’Union Catholique (1877).

En dépit d’un épiscopat plutôt bref (1887-1895), Mgr Léon Meurin, s.j., laissa une profonde empreinte sur le diocèse. D’origine franco-allemande, il fut missionnaire en Inde, s’avéra un savant orientaliste et devint Vicaire Apostolique de Bombay. Il arriva ici la soixantaine passée, le premier de nos prélats à être titulaire d’un archevêché. Caractère vif et ardent, il n’hésita pas à engager des controverses publiques sur les problèmes d’intérêt religieux, dont le spiritisme. Mêlé à la vie de son troupeau et soucieux de justice sociale, il regroupa les artisans catholiques, tant de Port-Louis que des campagnes, en une Union Ouvrière qu’il voulait voir devenir le pendant de l’Union Catholique d’inspiration bourgeoise. Cette Union Ouvrière ne lui survécut malheureusement pas. De même, par un petit séminaire, commencé en 1889, Mgr Meurin marqua un premier pas vers le plein éveil des vocations sacerdotales dans le diocèse. Les dégâts causés par l’ouragan de 1892, qui démolit de nombreuses églises et chapelles, assombrirent la fin de cet épiscopat autrement très significatif.

Les deux derniers évêques bénédictins du diocèse, Mgr Peter O’Neill (1896-1909) et Mgr James Bilsborrow (1910-1916), illustrèrent surtout une période de transition, occupés qu’ils furent à renflouer les moyens et l’activité du diocèse, déjà entamés après le cyclone de 1892, et encore compliqués par les difficultés économiques du pays au tournant du siècle.

En 1916 – soit que la congrégation anglo-bénédictine ne pût plus s’occuper d’un diocèse aussi éloigné, soit qu’une nouvelle impulsion se fût avérée nécessaire – la Propagande confia la direction de l’Eglise de Maurice à la Congrégation du Saint-Esprit et du Saint-Cœur-de-Marie qui, à la suite du Père Laval, nous avait déjà donné un nombre impressionnant de missionnaires: Joseph Thiersé, Lucien Mengelle, Jérôme Rochette, Léopold Lescure, etc. De fait, les trois Evêques spiritains de ce siècle allaient amener une véritable renaissance religieuse.

D’abord, de 1916 à 1926, Mgr John Baptist T. Murphy c.s.sp., qui avait déjà fait une longue carrière d’enseignant en Amérique avant de devenir Provincial d’lrlande, réorganisa la hiérarchie ecclésiastique en vue de meilleurs aménagements paroissiaux. Il vécut à Port-Louis toute l’année pour rester constamment au contact de l’administration diocésaine. Il s’occupa aussi d’affermir les jeunes vocations, instituant, en 1920, le Séminaire Père-Laval qui pendant quinze ans assura le recrutement et l’entraînement d’un clergé autochtone. Mgr Murphy déploya une telle activité qu’au bout de dix années ses forces étaient irrémédiablement entamées; le premier de nos Evêques spiritains repose aux Quatre-Bornes dans le collège diocésain qu’il rêva toujours de créer.

Puis, ce fut le long et fécond épiscopat (1926-1949) de Mgr James Leen c.s.sp., venu tout droit à trente-huit ans du Collège de Blackrock, sans avoir jamais exercé de ministère paroissial. Mais, coadjuteur de Mgr Murphy depuis 1925, il était au courant des besoins du diocèse qu’il se voyait confier. Aussitôt, il rendit encore plus efficace l’organisation esquissée par son prédécesseur, innovant sans cesse, rajeunissant ou complétant les institutions en place. Il créa de nouvelles paroisses, relança la Mission Indienne (1930) et après avoir restauré et agrandi la Cathédrale Saint-Louis en 1933, dota le pays de ces hauts lieux de culte que sont le Monument Marie, Reine-de-la-Paix (1940) et le Montmartre-Mauricien (1941). Archevêque titulaire en 1933, il réalisa en 1938 le grand rêve de Mgr Murphy: un collège diocésain, celui du Saint-Esprit, aux Quatre-Bornes. Tout cela, en dépit de conditions économiques et sociales le plus souvent défavorables.

Mgr Leen veilla, d’autre part, à propager les conceptions renouvelées de l’action catholique (Légion de Marie, mouvements de jeunesse, tant ouvriers qu’estudiantins, etc.); mais littéralement épuisé de travail et d’efforts, il succomba au presbytère de Sainte-Hélène, Curepipe-Road, après deux années de maladie. Il fut inhumé dans le caveau des Évêques à la Cathédrale, à côté de ses prédécesseurs Hankinson, Meurin, O’Neill et Bilsborrow. Eminemment populaire et aimé de ses fidèles, Mgr Leen demeure à ce jour le plus grand prélat de l’histoire du diocèse, Mgr Collier excepté.

Premier recteur du Collège du Saint-Esprit, puis Coadjuteur de Mgr Leen (sacré en 1947 à la Cathédrale Saint-Louis), Mgr Daniel Liston c.s.sp., a poursuivi avec avantage l’œuvre de son prédécesseur. Les vocations sacerdotales augmentèrent de manière spectaculaire ; les mouvements d’apostolat furent renforcés ; la Mission Chinoise créée en 1950, et un retentissant Congrès Marial organisé en 1954. Les écoles secondaires du diocèse doublèrent presque en nombre, tandis que les deux terribles cyclones de 1960 imposaient un urgent programme de reconstruction. La pastorale subit également quelques révisions utiles et, de manière générale, le pontificat de Mgr Liston (1950-1968) aura finalement marqué un réajustement laborieux des activités de l’Eglise à Maurice selon les exigences post-conciliaires.

A son départ en congé, en décembre 1967, Monseigneur Liston, dont la santé s’était détériorée, laissait entrevoir un changement à la tête du diocèse. Au mois de mai 1968, Mgr Liston ayant démissionné, Mgr Jean Margéot assuma les fonctions de Vicaire Capitulaire et, le 6 février 1969, il fut nommé Evêque de Port-Louis par S.S. le Pape Paul Vl. Le dimanche 4 mai suivant, il recevait l’ordination épiscopale au monument Marie, Reine-de-la-Paix, à Port-Louis.

La messe d’ordination était concélébrée par cinq évêques. Certains venaient de pays voisins : Madagascar, la Réunion et les Seychelles ; d’autres nous arrivaient de diocèses aussi éloignés que Delhi et l’Asie du Sud-Est. Le pro-nonce apostolique à Madagascar, Mgr Paolo Mosconi, fut l’évêque-consécrateur principal, NN. SS. Angelo Fernandès, Archevêque de Delhi, et Georges Guibert, Evêque de Saint-Denis, co-consécrateurs. Le clergé tout entier était là, ainsi qu’un grand nombre de personnalités religieuses et civiles. La foule fut estimée à 80 000 personnes. L’ordination de Mgr Margéot fut l’événement le plus marquant du pays nouvellement indépendant.

Monseigneur Jean Margéot, nommé évêque de Port-Louis le 6 février 1969, élévé au rang de Cardinal à Rome le 28 juin 1988 par S.S. le Pape Jean-Paul II, a vu sa demande de mise à la retraite agréée par le Pape Jean-Paul II le 15 mars 1993. Avec Monseigneur James Leen c.s.sp., il atteignait le plus long épiscopat du diocèse – 24 années : 1969-1993. Premier évêque mauricien, au lendemain de l’accession de l’île Maurice à l’Indépendance (12 mars 1968), il a su se montrer le pasteur écouté de tous les fidèles du diocèse, mais aussi le Mauricien estimé par la population entière durant les deux décennies qui ont préparé l’Ile Maurice au statut de République (12 mars 1992).

Il avait été ordonné prêtre à Rome 17 décembre 1938, après avoir complété ses études ecclésiastiques à l’Université Pontificale Grégorienne avec les diplômes de Licence de Philosophie (Ph. L.) et de Licence de Théologie (S.T.L). Rentré à Maurice le 25 août 1939, il exercera en plus du ministère sacerdotal dans de nombreuses paroisses des ministères diocésains, tels que directeur spirituel national de la Légion de Marie, Secrétaire puis Président de la Roman Catholic Education Authority (R.C.E.A), aumônier général des Scouts Catholiques. Nommé vicaire général le 1er août 1956, il fut appelé à assumer la direction du Diocèse durant les longues absences de Mgr Daniel Liston pendant le Concile Vatican II.

Il fonda l’Action Familiale en 1963. Nommé membre de la Commission Pontificale pour la Famille, il participa à deux sessions d’experts à Rome. En 1968, dans les mois troublés du pays il s’imposa comme le Pasteur autorisé et écouté non seulement par les catholiques mais aussi par les autres composantes de la société mauricienne.

Le 4 mai 1988, le gouvernement français lui conféra la dignité de la Légion d’Honneur. Auteur de La Vie Humaine, Valeur et Dignité, le Cardinal Margéot a aussi livré ses enseignements dans 40 Lettres Pastorales, des plaquettes largement diffusées et accueillies à tous les niveaux de la nation mauricienne.

Parmi les moments les plus solennels de l’épiscopat de Mgr Margéot, il faut inclure la béatification du Père Jacques-Désiré Laval par S. S. le Pape Jean-Paul II le 29 avril 1979 à Saint-Pierre de Rome; son élévation au Cardinalat le 28 juin 1988 à Rome et la visite du Pape à Maurice et à Rodrigues du 14 au 16 octobre 1989

En mars 1991, Son Eminence le Cardinal Margéot voit sa demande agréée d’un coadjuteur en la personne du Père Maurice E. Piat c.s.sp., et, le 19 mai 1991, il procède à l’ordination épiscopale du Père Piat, avec droit de succession au diocèse de Port-Louis.

Le 15 mars 1993, devant tout le clergé convoqué à l’Evêché de Port-Louis ainsi que des représentants et représentantes des Congrégations Religieuses et de Commissions Diocésaines, le Cardinal Margéot présenta le nouvel évêque de Port-Louis, Son Excellence Monseigneur Maurice E. Piat c.s.sp, qui devenait le onzième évêque du diocèse et le second prêtre mauricien à succéder aux Apôtres en terre mauricienne.

En assumant la charge du Diocèse de Port-Louis, le nouvel évêque a tracé en deux mots le fil conducteur de sa pastorale: « fidélité créatrice ».

Dès son accession au siège épiscopal de Port-Louis, Mgr Maurice E. Piat c.s.sp., a réorganisé la Curie diocésaine ainsi que le Conseil Pastoral diocésain. Sur le plan de la Curie diocésaine, il s’est entouré de 2 vicaires généraux et de 8 vicaires épiscopaux, il a réaménagé le Conseil épiscopal, le Collège des consulteurs, le Conseil presbytéral et a créé un Conseil des Affaires économiques.

Sur le plan du Conseil pastoral, il a mis sur pied une assemblée de plus de 150 membres représentant les diverses facettes de la vie de l’Eglise locale: clergé, religieux, religieuses, conseils paroissiaux et régionaux, commissions, mouvements et autres groupements. Au-dessus de l’assemblée, un bureau d’une vingtaine de membres coordonne le programme de travail et de réflexion et assure le fonctionnement du Conseil.

En mai 1997, Mgr Maurice E. Piat suspend l’activité de ce Conseil à l’ouverture du Synode diocésain. A sa place, travailleront le secrétariat général du Synode et l’Assemblée Synodale.

Après plus de deux années de rencontres, de réflexion et de partages, les assemblées synodales de Rodrigues et de Maurice ont abordé la phase finale de leurs travaux en l’an 2000. A Rodrigues, le document qui contient les propositions des Rodriguais a été remis à Mgr Piat le 15 août alors qu’à Maurice, l’assemblée synodale remet le document final le 9 décembre. La promulgation des décrets synodaux qui concernent les Eglises d’Agaléga, de Rodrigues et de Maurice a lieu le 28 janvier 2001, en même temps que la clôture de l’Année Sainte par Mgr Piat.

Dans sa lettre pastorale  » Prendre un nouveau départ « , il présente le document et invite toute la communauté diocésaine à  » accueillir ce document comme expression de ce que l’Esprit dit à l’Église  » et à  » participer tous ensemble à la mise en pratique progressive des recommandations qu’il contient « .

L’Évêque précise aussi que tout ce travail doit s’effectuer dans un esprit synodal,  » Notre responsabilité principale  » dit-il,  » sera d’adopter une pastorale d’ensemble « , basée sur les axes fondamentaux que le Synode nous a donnée.

Dans cette optique, Mgr Piat met en place au courant de l’année 2001 :

  • le conseil pastoral diocésain,
  • l’Assemblée Diocésaine.

Le Conseil Pastoral Diocésain

Le Conseil Pastoral Diocésain, présidé par l’Évêque, est composé de Prêtres, Religieux et Laïcs, représentant les diverses instances du diocèse. Il se réunit une fois le mois et a pour tâche principale de conseiller l’Évêque dans la conduite pastorale de l’Église par rapport aux orientations synodales. À cet effet, le Conseil est appelé à :

  • approfondir et entrer dans l’esprit des cinq orientations synodales ;
  • regarder ce qui se passe dans le pays et dans l’Église, analyser ces événements et réfléchir à une pastorale d’ensemble pour l’Église à Maurice, ancrée dans ce qui se vit au quotidien dans la société mauricienne.

L’Assemblée Diocésaine

Dans sa lettre pastorale, Mgr Piat présente l’Assemblée Diocésaine comme  » le lieu où toutes les différentes initiatives prises par les paroisses, les mouvements, les services et les communautés, pour mettre en pratique l’une ou l’autre orientation du synode, pourront être mises en commun « . Et il précise deux objectifs majeurs à ce vaste partage :

  •  » s’encourager et s’entraider mutuellement dans la compréhension et la mise en pratique du synode « , et
  •  » s’interpeller mutuellement afin de veiller à ce que la direction tracée par le synode soit respectée, même si les moyens pris par les uns et les autres pourront varier. « 

L’Assemblée qui est composée de représentants du Clergé, des religieux(ses), des Paroisses, des Mouvements et Centres, des Forces Vives du Diocèse, est convoquée une fois l’an. La première s’est tenue le 24 novembre 2001 et la seconde le 30 novembre 2002.

De nombreux mouvements et groupes, en paroisse ou en quartier, se sont réunis pendant l’année 2001 afin d’étudier les diverses orientations du Synode et leur application à la réalité mauricienne : ainsi l’option préférentielle pour les pauvres s’est concrétisée davantage à travers l’école complémentaire et l’action caritative dans les diverses paroisses, surtout au niveau des Services d’Écoute, d’Entraide et de Développement (S.E.E.D.)

Sur un autre plan, les catholiques se laissent de plus en plus tenter par les pèlerinages. En effet, depuis une dizaine d’années, ils sont nombreux à partir en groupes, avec un prêtre accompagnateur qui leur sert de guide spirituel, vers la Terre Sainte, mais aussi vers Fatima, Medjugorje, les sanctuaires de France, d’Italie, du Canada ou autres pays où ils peuvent retrouver des sources historiques de foi et de ferveur religieuse.

A partir de l’an 2000, le 15 août, fête de l’Assomption, est devenu jour férié en alternance avec le 1er novembre, jour de la Toussaint, sur la demande de l’Eglise au gouvernement.

En raison du contexte ecclésial actuel, et suite aux recommandations du Synode diocésain, Mgr Piat décide de nommer des Equipes d’Animation Pastorale (EAP). Ces équipes, composées de laïcs, de religieux/ses et du prêtre sont appelées à porter ensemble la charge pastorale globale de la paroisse. Cette responsabilité leur est confiée par une lettre de mission de l’Evêque lui-même et ces personnes sont nommées pour un temps déterminé.

Une première équipe est installée en décembre 2004 à la paroisse du Sacré-Cœur, Rivière-des-Anguilles. En 2006, sept autres équipes sont nommées dans les paroisses suivantes :

  • Saint-Paul, Phoenix
  • Notre-dame-de-Lourdes, Rose-Hill
  • Sainte-Anne, Rose-Hill
  • Saint-Patrick, Rose-Hill
  • Sainte-Thérèse, Curepipe
  • Notre-Dame-de-la-Visitation, Vacoas
  • Notre-Dame-du-Rosaire, Quatre-Bornes

Dans sa lettre de carême 2005 intitulée « Vivre ensemble la mission de la paroisse », Mgr Piat explique les raisons profondes qui l’ont poussé à prendre cette décision.

Contactez-nous

Calendrier des événements

« Mar 2021 » loading...
L M M J V S D
1
2
3
4
5
6
7
8
9
10
11
12
13
14
15
16
17
18
19
20
21
22
23
24
25
26
27
28
29
30
31
1
2
3
4
sam 06

Retraite du Père Grégoire

mars 6 @ 09:00 - mars 7 @ 17:00
dim 07

Sainte-Hélène – Pèlerinage paroissial

mars 7 @ 08:30 - 17:00
mar 09

Tour spirituel

mars 9
jeu 11

Retraite spirituelle autour de Saint Joseph

mars 11 @ 09:00 - 15:00
mar 16

Tour spirituel

mars 16

Abonnez-vous à notre newsletter

Parole du Jour

  • Lectures du Jour

Lectio Divina

  • Commentaire de Mgr Maurice E. Piat sur l'Evangile du dernier dimanche du mois

Sacrements: Étapes de la Vie

  • Baptême
  • Première Communion et Confirmation
  • Mariage
  • Sacrement des Malades
  • Funérailles

Articles récents

  • « Comment vivre le carême concrètement ? » par Sr Sylviane Françoise
  • Cardinal Piat : « « Je ne parle ni pour faire plaisir ni pour flatter (…) Mon souci est de contribuer au bien commun de l’ensemble de la société mauricienne »
  • Le livret de la Lettre Pastorale disponible en supermarché et librairie

Commentaires récents

  • Marie France dans Appel décisif des catéchumènes 2021
  • Nathalie COLETTE dans Carême – Méditation quotidienne avec le p. Mongelard
  • Joyceline dans Horaires des messes pour le mercredi des cendres

Catégories

  • Année de la Foi (37)
  • Année de la Miséricorde (23)
  • Autres (270)
  • Carême (11)
  • Communiqués des congrégations religieuses / services / mouvements (198)
  • Conférences (48)
  • Coronavirus (35)
  • Décès (49)
  • Education (118)
  • Eglise et société (194)
  • Evénements diocésains (288)
  • Faire un don pour accueillir le pape François (2)
  • Fêtes religieuses (72)
  • Formation (62)
  • Iles (43)
  • Interreligieux (83)
  • Interviews (100)
  • Jeunes (104)
  • Kleopas (68)
  • Lectio Divina (48)
  • Lettres Pastorales (63)
  • Média (467)
  • Méditation du Cardinal Piat (4)
  • Messe de funérailles (34)
  • Mgr Piat (400)
  • Nominations dans le clergé (75)
  • Oeucuménisme (15)
  • Paroisse (66)
  • Publications (62)
  • Sujets de réflexion (136)
  • Synode (23)
  • Vatican (150)
  • Visite Papale (62)
© par le Diocèse de Port-Louis à Maurice. Liens externes. Charte d'utilisation du site. Ce site a été conçu par Knowledge Seven.