Chers frères et sœurs,
Je vous invite cette année à célébrer la fête de Noël de telle manière qu’elle puisse apporter une lueur d’espérance dans la situation difficile dans laquelle nous sommes aujourd’hui. Avec le ralentissement des activités économiques, beaucoup de nos compatriotes perdent leur emploi et n’arrivent plus à faire face à leurs obligations. Ils se retrouvent dans une grande détresse. Déjà, dans un esprit de solidarité, vous avez pris de nombreuses initiatives pour les soutenir et soulager leur peine. Je vous en remercie.
Pourrions-nous prolonger cette solidarité en osant vivre cette année un temps de Noël plus sobre et fraternel ? Osons croire que la joie de Noël ne sera pas étouffée par cette sobriété mais au contraire qu’elle jaillira dans toute sa beauté.
A Noël, Jésus lui-même vient chez nous comme un pauvre et cette pauvreté nous enrichit car elle nous conduit doucement vers l’essentiel. Il est né dans le dénuement d’une étable, où ses parents et lui s’étaient réfugiés, comme des sans domicile fixe. Les premières personnes à venir le voir étaient de simples bergers, considérés comme les rejetés de la société de l’époque, un peu comme les enfants de rue aujourd’hui. Peu de temps après sa naissance, menacés de mort par les autorités de son pays, ses parents et lui ont dû prendre la route de l’exil pour sauver leur vie. Ils ont connu ainsi la vie de migrants errant sur les routes et demandant asile pour survivre.
Si Jésus, le Fils de Dieu, a passé ses premières années sur la terre au milieu de ceux que le monde rejette, c’était pour se faire proche d’eux et leur montrer qu’ils étaient pour lui des frères, des sœurs.
Comme Jésus, faisons-nous proches de ceux qui souffrent, en ayant une attention spéciale pour ceux et celles qui, à cause de la crise, sont désemparés.
Ce serait beau si des familles, des quartiers, des mouvements, des paroisses, des ONG ou autres associations, pouvaient imaginer des initiatives pour vivre un Noël plus solidaire. Par exemple, valoriser la rencontre qui met l’humain au centre, soigner l’accueil de l’autre, peu importe sa situation. Ces rencontres faites d’écoute et d’amitié qui apportent un peu de chaleur humaine pourraient être des lumières qui décorent nos maisons, nos quartiers.
Je vous fais cette invitation un peu à l’avance pour que nous ayons le temps d’y réfléchir entre amis, en famille, en paroisse. Demandons au Seigneur de développer en nous cette « créativité de l’amour » à laquelle le Pape François nous invite. J’ai confiance que l’Esprit nous donnera de savoir allumer une multitude de petits flambeaux vivants qui répandront la lumière de l’espérance parmi nos frères et sœurs qui luttent pour survivre dans la dignité.
Chers frères et sœurs, je vous souhaite un temps de l’Avent fraternel et créatif. Au milieu de nos difficultés, osons la solidarité pour vivre une vraie joie de Noël en terre mauricienne.
Cardinal Maurice E. Piat
Evêque de Port-Louis
Laisser un commentaire