Michel nous a quittés dans son grand âge. Il vivait sa vieillesse avec sérénité et bonne humeur. Il avait gardé sa perspicacité, son sens de l’humour, sa manière de ne jamais se prendre au sérieux. En effet, Michel était un homme pas du tout installé ; il vivait un vrai détachement par rapport au confort, aux honneurs, au type de ministère qu’on lui confiait. Premier lauréat du Collège St Joseph, il n’hésite pas à renoncer à toute velléité de carrière et décide de consacrer sa vie au Seigneur comme prêtre. Il est envoyé pour sa formation au Séminaire Français à Rome. Son ordination sacerdotale à Marie Reine de la Paix le 15 août 1955 avec 4 confrères m’avait beaucoup marqué alors que j’étais encore adolescent. Car je voyais devant moi de jeunes prêtres pleins de talents et de potentiel, se consacrer au Christ et à l’annonce de l’Evangile avec une joie communicative, un grand élan, beaucoup d’enthousiasme.
De retour à Maurice, il accepte différents types de ministère, les uns après les autres, aumônier de la JOC, enseignant au Training College, responsable diocésain de la Catéchèse, aumônier du Collège St Joseph, de l’Association Sainte Véronique, puis en paroisse à la campagne comme en ville jusqu’à ce qu’il soit envoyé comme vicaire épiscopal à Rodrigues. Je me souviens, jeune prêtre, avoir bénéficié de son hospitalité à St Gabriel durant les vacances de Noël que je souhaitais passer à Rodrigues que je ne connaissais pas encore. Là, assis sous le Benjoin séculaire, j’avais été frappé par son accueil chaleureux, sa disponibilité pour me faire découvrir les beautés de l’île, ainsi que les spécificités du ministère là-bas.
Le témoignage de Michel, de plusieurs années mon aîné, si donné, si dynamique et en même temps si simplement fraternel, m’avait beaucoup touché à ce moment-là. Comme évêque, j’ai trouvé en Michel un collaborateur loyal qui savait me parler franchement même quand c’était difficile. On sentait qu’il avait à cœur le bien de l’Eglise et que pour ce bien il ne se ménagerait pas, il était disposé à se mouiller.
Michel croyait beaucoup dans l’importance d’entretenir des relations fraternelles simples dans le clergé. Il le faisait sans tambour ni trompette sans en avoir l’air d’y toucher, discrètement, avec délicatesse. Mais on sentait qu’il l’avait vraiment à cœur cette fraternité, que c’était pour lui une priorité. Lors des rencontres de détente, il avait l’art de faire des discours. Tout le monde l’attendait et il ne se faisait pas prier. Il apportait toujours une touche spéciale, inattendue, où il pouvait dire des choses sérieuses, importantes avec bonhommie et affection.
Michel a aussi été un grand serviteur de l’inter-île. Dès avant la création formelle de la CEDOI, alors qu’il était responsable de la Catéchèse, il organisait des sessions inter-îles de Catéchèse avec le Père Dennemont de La Réunion. Dès le début, il a collaboré de près avec Mgr Margéot qui prenait les premiers contacts, faisait les premiers démarches pour arriver finalement à la création de la CEDOI. J’aimerais vous lire ici le témoignage que m’a envoyé Mgr Aubry de La Réunion :
« J’ai appris avec émotion le décès de Michel Boullé. La situation sanitaire m’empêche de venir physiquement jusqu’à vous pour célébrer, ensemble, dans la foi et l’espérance la naissance au ciel de Michel.
Michel, un grand bonhomme à la voix un peu cassée, à la tape amicale sur l’épaule, au regard scrutateur des nuances de bleu dans les ciels de l’île Maurice, de Rodrigues, des Seychelles, de La Réunion. Homme de cœur et prêtre de Jésus Christ, il savait tendre la main, accueillir, écouter, réconforter ceux qu’il rencontrait.
Il nous a soutenus, nous évêques, en nous aidant à nous retrouver chaque année dans les assemblées plénières de la CEDOI. Il était devenu le gardien de la mémoire de la Conférence en devenant son 3e secrétaire général, succédant ainsi au Père Xavier Baronnet (jésuite) et au Père Bernard Réniers (spiritain).
Nous ne pouvons pas t’oublier Michel. Et toi aussi, ami, capable de nous faire rire autour d’un bon verre partagé, que Dieu te donne maintenant d’avoir part à la coupe du banquet éternel. A nous revoir, un jour, en Dieu.
Avec l’amitié du diocèse de Saint-Denis de La Réunion.
Monseigneur Gilbert Aubry ».
Non seulement a-t-il été longtemps secrétaire de la CEDOI, mais il a aussi accepté d’être envoyé à plusieurs reprises pour donner un coup de main aux Seychelles. On avait l’impression qu’il sautait facilement et volontiers d’une île à l’autre, toujours avec le même souci de promouvoir des liens de fraternité entre les îles.
Au-delà bien au-delà de ce qu’il a pu réaliser dans son engagement pastoral de prêtre, Michel nous laisse le témoignage d’un homme donné, donné totalement au Seigneur et au ministère qui lui était confié, donné de manière humble, ne s’imposant pas, donné avec une joie communicative, donné gratuitement tout simplement. Merci Michel.
Bonjour,
Merci Pour votre Homelie,
Michel a ete un des fondateurs de L’Association de Guide et Scout de Saint Luc, nous etions tres heureux quand Michel etait venu avec Monseigneur Aubry a la maison pour lui presenter la maitrise et depuis nous travaillons en jumelage avec les groupes de la Federation des Guides et Scouts d’Europe à l’ile de La Reunion et en 2009 le Pere Heriberto est venu aussi nous epauler dans notre Association. Michel a toujours ete notre conseiller religieux.
voila ce que je voulais ecrire pour Michel. En union de Priere.