Notre réflexion nous conduit maintenant à essayer une réponse à la question qui hante l’humanité depuis des siècles : Pourquoi Dieu permet le mal, si Dieu est Amour ? D’aucuns disent aujourd’hui : le monde a bien mérité la pandémie du coronavirus ; avec cette course effrénée à la mondialisation, au profit, à la destruction graduelle de notre planète. Cette vision d’un Dieu qui nous punit pour nos péchés a fait beaucoup de mal au christianisme. Pour les plus âgés d’entre nous cette manière de penser vient parfois du catéchisme de notre enfance. Mais il faut reconnaitre que c’est une tentation dans toutes les religions. Faut-il faire de Dieu le père du Mal ?Dans l’Ancien Testament, cette image d’un Dieu qui punit est aussi souvent présente. « Le Seigneur est devenu comme un ennemi il a englouti Israël annonce Jérémie (LM 2,5) » Et encore Isaïe 29,2 « Il y aura des plaintes et des gémissements ; et la ville sera pour moi comme un foyer sacrificiel » dit Dieu par la bouche de son prophète.
En relisant son histoire, le peuple hébreu se rappelle les épreuves : famines, guerres, exode, exil… Les épreuves n’ont pas manqué ! La réaction du peuple rejoint souvent celle que nous ressentons aujourd’hui. L’épreuve nous met à genoux et nous entendons ce cri : Dieu, pourquoi tu te tais ? Il est normal de crier, de pleurer, de hausser la voix contre Dieu. Si Dieu ne veut pas le mal et ne nous châtie pas, mais de quel côté est-Il ?
Une réponse nous vient de l’évangile de la tempête apaisée. Dieu n’est pas la source ni l’auteur de la tempête, de notre épreuve. Il est dans notre épreuve. Il est au cœur de notre épreuve. Il semble dormir dans la barque (« Seigneur cela ne te fait rien ? »). Mais non, il continue de traverser la tempête avec nous. Dieu ne dort pas. Il est dans notre barque. Comme avec Job, Dieu se retire pour monter la force de l’être qui croit en Dieu. Comme le dit si bien le Psaume 90,15 Dieu est présent : « Il m’appelle et moi je lui réponds : je suis avec lui dans son épreuve ».
Comprendre le sens d’une épreuve c’est découvrir le trésor caché sous la boue du malheur ! L’épreuve qui peut être tragique devient ainsi l’occasion d’un pas en avant.
Je me souviens qu’au cours d’un pèlerinage à Jérusalem nous avions visité ce musée célèbre ou l’on entend les cris de tous les enfants juifs martyrisés pendant la Shoah. Il y a peu d’endroits au monde ou le problème du mal vous frappe ainsi en pleine figure. Et certains d’entre nous de demander au guide « pourquoi tant de mal ? ». Le guide n’avait pas répondu. Il nous avait demandé de retourner dans l’autocar pour nous conduire à un lieu où nous aurions une réponse. Il nous conduisit au Golgotha, lieu de la Crucifixion. A travers la mort injuste et révoltante de son Fils, Dieu nous a apporté pour toujours la réponse.
Il n’a pas hésité un instant à habiter lui-même le mal qui afflige notre terre.
Père Philippe Goupille
Merci Philippe pour ces mots qui apaisent car comme tu le dis, trop souvent nous attendons Dieu à un endroit qui nous convient et ne nous convertissons pas assez afin de changer de chemin et de prendre le chemin de Celui qui est le Chemin, la Vérité et la Vie.
En espérant te revoir à notre prochain passage à l’île Maurice.
En union avec vous a l’occasion de la journée de jeune et de prière,ce jeudi 14 mai 2020.Merci,pour l’homelie de Mgr.Maurice Piat,Évêque de Port-Louis….Union de prière.P.G.ROSE