Chers Frères et Sœurs,
Le Conseil des Religions (CoR) s’est réuni pour réfléchir sur l’expérience du Carême durant ce mois béni de Ramadan. Ces jours ci, nous constatons avec effroi, le prolongement des guerres et le massacre des innocents dans plusieurs pays. Des enfants, des femmes et des hommes, parmi les plus démunis de la planète sont quotidiennement pris pour cibles dans des guerres qui profitent à une poignée d’irresponsables avides de pouvoir et d’argent.
Nous vivons tous ces souffrances au plus profond de notre âme. Mais la souffrance la plus répandue est celle qui nous rend tous esclaves de nos envies, de nos désirs et de nos passions. Cet esclavage nous pourrions le nommer et l’appeler la consommation outrancière. Le jeûne du Ramadan (sawm) nous invite précisément à rompre avec nos habitudes de consommation dans la routine de notre vie quotidienne. Alors que nous sommes pris dans la spirale d’un consumérisme excessif qui nous rend esclave de nos passions, le jeûne est une manière pratique de nous désenclaver et de nous libérer.
Le jeûne est une manière de nous libérer de notre égo. L’égo fait souvent écran entre nous et nos frères et nous empêche de nous ouvrir aux autres, à partager leurs aspirations, leurs joies, leurs souffrances et, leurs douleurs.
Le jeûne nous rappelle que pour vivre heureux nous pouvons nous contenter de très peu.
Nous regrettons toutefois que cette expérience formidable du jeûne que nous trouvons dans toutes les religions ne soit pas suffisamment prise en compte par la communauté des fidèles comme une occasion pour inviter les autres à partager ce moment. Nous faisons donc, un appel aux responsables des mosquées, églises, temples et aux institutions religieuses pour qu’à l’avenir, ils saisissent des occasions similaires pour inviter les fidèles des autres confessions et les accueillir pour un partage commun des valeurs spirituelles. De telles initiatives permettront éventuellement l’ouverture des espaces de dialogue et de partage au sein même de nos institutions religieuses et l’affermissement des liens communs qui nous unissent tous au sein de notre commune destinée.
En ces temps de crises, économiques et sociales, il importe aux fidèles et à leurs mosquées, églises et temples de montrer la voie de l’ouverture. Il nous faut maintenant nous appuyer sur notre foi et sur nos valeurs pour prévenir tout risque de division et d’intolérance. Il existe un vivre-ensemble mauricien, un dialogue interreligieux à la mauricienne qui a façonné notre destin et nous a garanti jusqu’ici une paix sociale. Il faut maintenant éviter que ce dialogue s’effrite.
Il nous faut préparer l’avenir de nos enfants à travers l’éducation interculturelle et interreligieuse dans nos écoles, nos collèges et nos universités.
Le Conseil souhaite à vous tous une très bonne fête de L’Eid ul Fitr.
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