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Monette Constant : « L’employeur doit traiter ses employés comme ses enfants »

28/04
2017
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Le 1er Mai signifie pour certains meetings politiques et pour d’autres, jour férié. Mais c’est surtout la fête de tous les travailleurs. Monette Constant, membre de la Commission diocésaine du monde ouvrier (CDMO) dresse le tableau de ce monde ouvrier à Maurice.

Si je vous dis « monde du travail », cela signifie quoi pour vous ?

Pour moi, le monde travail du travail réunit tous ceux qui exercent un métier et en obtiennent une rémunération. Cela commence avec le petit marchand ambulant, le vendeur d’ananas qui n’a pas son permis et même le grand patron qui touche un salaire mirobolant. Et de la rémunération dépend notre capacité ou non à subvenir à nos besoins.

Que pensez-vous des conditions de travail à Maurice ?

Aujourd’hui, le CDD (contrat à durée déterminée) empêche le travailleur d’avancer. Par exemple, si quelqu’un a été embauché en janvier, on va lui faire un contrat qui va jusqu’en novembre. Et à l’approche des fêtes, quand tout le monde sera dans une ambiance joyeuse, cette personne sera dans un état de stress. Pourquoi ? Si cet employé travaille jusqu’en décembre il faudra payer le boni de fin d’année. Donc les employeurs le remercient afin d’économiser ! Cet employé ne pourra jamais contracter un emprunt car il n’aura pas de fiche de paye.Par ailleurs, le salaire minimum doit aussi être mis en place car le coût de la vie est devenu très cher.

Parlons de communication… existe-t-elle entre les cadres et les ouvriers ?

Il existe à mon sens une barrière qui sépare le monde ouvrier et les cadres en matière de communication. À Maurice, un simple employé, un travailleur manuel, par exemple, qui prend la parole contre un supérieur ou d’un cadre est mal vu.

Quelles sont les conséquences de ces lacunes en communication ?

Les travailleurs sont frustrés, stressés, agacés et finalement dégoûtés par leur métier. Ce stress se répercute sur leurs familles et engendre d’autres problèmes. Si la société pique du nez aujourd’hui, le monde du travail y a sa part de responsabilité. Par exemple : la mauvaise utilisation d’internet. Nous offrons à nos enfants une tablette et le résultat : une sextape sur les réseaux sociaux.

Et les parents sont où à ce moment ? Beaucoup travaillent jusqu’à tard et ne peuventdire non à leur patron. To kone se koi refiz  enn overtime to patron ? To vinn la bête noire du boulot. Dire non est mal vu, tout comme privilégier sa famille plutôt que son emploi.

Il y a aussi ceux qui doivent être de garde à tout instant et qui peuvent aller travailler à n’importe quelle heure. La question est : comment peut-on payer un employé pour 8 heures de travail alors qu’il doit être sur le qui-vive 24 heures sur 24 ? Même les chauffeurs n’ont pas un temps de repos,
et malheur à eux s’ils ont un accident : les frais d’assurance sont déduits de leur salaire. Kot nou pe ale ? Le monde du travail est tourné presqu’exclusivement vers les profits. Le bien-être du travailleur est devenu secondaire.

La coupable est donc la productivité ?

La productivité oui, mais à quel point et à quel prix ? Il y a des travailleurs qui se suicident, d’autres qui tombent dans la dépression ou
finissent dans une clinique. Autant de cas qui ne sont pas pris en compte car on ne considère pas le travail comme un facteur déclenchant. Les policiers qui se suicident en sont la preuve, mais qu’est-ce qui est fait pour les encadrer ? Il y a ainsi des lacunes et des tabous dans le monde du travail. C’est difficile de dire à un employeur qu’il embauche des travailleurs qui finissent par se suicider.

Donc, quelle est la solution ?

Je pense qu’il faut mieux encadrer les employés. Plus ils le seront, plus ils se sentiront mieux dans leur peau, dans leur métier,
et plus la productivité sera élevée. Idem pour la motivation à venir travailler. Tout dépend de l’environnement, car il ne faut pas oublier que l’employé passe plus de temps au travail qu’à la maison. Ces 9 heures au boulot doivent être un temps où l’employé se sent valorisé et sa dignité respectée. Il existe des alternatives pour avoir un environnement sain. L’employeur doit voir ses employés comme ses enfants,
les traiter comme ses enfants. Eski si mo zanfan pa ti bon mo ti pou donn li enn kout pie mo dir li ale ? Sa lie travay-la bizin vinn parey enn lakaz.

Que pensez-vous du salaire de certains cadres qui touchent des centaines de milliers de roupies par mois ?

Mo pa konpran kouma enn dimounn gagn sa kantite kas-la e zistifie so lapey ler li dir ki li prezidan sipa sink group. Kouma li gagn letan pou fer tou sala ? En revanche, on exige aux femmes qui nettoient les écoles du gouvernement de travailler de 8 heures à 15 heures pour Rs 1 500. Eski zot pas dimounn zot ? Sa dimounn ki pe gagn sipa 700 mil roupi-la e seki gagn Rs 1 500 pena labous pareil ? Li pa bizin manze, li pa bizin boir ? Je crois que ce qui est primordial, c’est la méritocratie. C’est injustifiable que depuis l’âge de cinq ans, nous allons à école, mais c’est un ministre qui doit décider si nous devons avoir un job ou pas. C’est déjà une grande injustice. Kifer nou ti bizin al lekol lerla, nou ti kapav al get minis depi nou tipti. Nou aret al lekol. Nous sommes arrivés à un point où il est nécessaire que les Mauriciens aient le courage de dénoncer. Nous refusons un
salaire minimum de Rs 10 000, mais nous acceptons le salaire de certains cadres qui touchent Rs 500 000 ou plus. Kas ki pe pey zot-la, dan ki pos sorti sa ?

Propos recueillis par Christopher Sainte-Marie

Ils portent le marché central…à bout de bras

À l’heure où le salaire minimum fait débat et les contestations autour du salaire de Rs 1 500 pour les cleaners des écoles gouvernementales occupent l’actualité, lumière sur la réalité des porteurs du bazar de Port-Louis. Un univers bien loin
des conditions de travail habituelles.

5h30, le marché de Port-Louis ouvre ses portes. Mais déjà, il fourmille d’activités, entre les marchands qui préparent leurs étals pour y disposer fruits et légumes et le va-et-vient incessant des camions de livraison. Dans ce tohu-bohu, des hommes courent dans tous les sens, avec un panier sur la tête tantôt rempli de choux, tantôt de cristophines : ce sont les porteurs du bazar.

Leur métier, c’est de faire le plus d’allers-retours entre les camions et les étals. Tout est une question de rapidité et les porteurs doivent faire vite, sinon les camions vont faire la queue, le travail augmenter et les marchands rouspéter.  Mais si les porteurs font le même métier, tous ne l’exercent pas pour les mêmes raisons.

Nombreux sont ceux qui sont des sans-abris. Assis la tête entre les jambes face à la succursale d’une banque commerciale, Gilbert Palmyre avoue avoir passé la nuit à la belle étoile. Timidement, il explique qu’après un essai infructueux dans la boulangerie, cela fait maintenant 32 ans qu’il est porteur au marché de Port-Louis. « Le métier est difficile, comparé à celui de boulanger, mais il faut le faire si on veut vivre », explique Gilbert.

Collés à ses oreilles, ses écouteurs sont ses seuls compagnons. Gilbert explique que cela fait déjà sept ans qu’il compte les étoiles pour s’endormir, qu’il fasse beau ou qu’il pleuve.

Un métier, une ligne de vie

« Vous savez, je suis tombé dans la drogue et je me suis un peu perdu. J’ai commencé avec l’alcool, puis la marijuana, l’héroïne et l’opium », explique « Bert », comme on le surnomme au marché central. À cause de sa toxicomanie, les liens entre lui et sa famille sont rompus. Ne pouvant s’offrir un logement décent, Bert est venu vivre dans les rues de Port-Louis. Il a cependant continué à faire le même métier pour se payer sa dose.
Mais las de son addiction, cela fait maintenant cinq ans que Bert ne touche plus à la drogue.

Aujourd’hui, c’est son métier qui le tient en vie. Malgré son allure maigrichonne, Bert s’active à transporter les paniers de fruits le plus vite possible. Car son salaire dépend du nombre de paniers qu’il transporte. Une bonne journée de travail peut lui rapporter entre Rs 250 et Rs 400. Mais pour cela, il faut rester jusqu’à l’après-midi, car les camions de livraison arrivent à toute heure. Victime de son passé, Bert ne peut plus aujourd’hui retourner chez ces proches. À défaut d’avoir un logement, tout le soir il s’affale sur le trottoir, cherchant un coin où le vent ne souffle pas trop fort.

A l’autre bout du marché central, Eddy Paletan s’affaire, panier sur la tête, à livrer les légumes au marchand. Contrairement à Bert, Eddy fait ce métier depuis près d’une quinzaine d’années mais ses motivations sont différentes. « Ma priorité, c’est ma famille. Je le fais pour subvenir à leurs besoins », confie l’habitant de Ste-Croix. Il avoue que « les sans-abris sont des bosseurs. Ils font bien leur travail. Mais la raison pour laquelle ils font ce métier n’est pas toujours bonne. Je leur dis d’économiser un peu, mais souvent, c’est peine perdue ».

 Courage, force et dignité

Dans le vacarme du bazar de Port-Louis, assis sur un tabouret et triant des citrons, Ajay Ghooriah confirme les propos d’Eddy sur le fait que les sans-abris qui travaillent au marché de Port-Louis sont durs au labeur. « Il y a une relation de confiance qui s’est créée entre les marchands et les sans-abris après autant d’années à travailler ensemble », confie le marchand de fruits. Derrière le grand sourire qu’il arbore et son étal rempli de pommes de terre et d’oignons, Iqbal Peerally avoue que « si les nombreux sans-abris qui travaillent au marché pouvaient se concentrer sur le travail et non la toxicomanie, ils pourraient évoluer dans la vie » Mais le marchand de légumes avoue avoir pris conscience qu’il est difficile pour eux de se débarrasser de leur addiction.

Et de soutenir que souvent, le regard des gens est un facteur non-négligeable. « Les porteurs sont souvent sales parce qu’ils ont à transporter de gros paniers remplis de légumes qui arrivent directement des champs. Même s’ils n’étaient pas des sans-abris, les gens les prendraient souvent pour des mendiants. C’est pour cela que les personnes les évitent », explique le marchand de légumes. Malgré leur invisibilité, les sans-abris du marché abattent un travail qui nécessite courage et force, mais aussi de la dignité. Un travail qui permet à tous d’avoir des légumes frais dans leur assiette tous les jours.

Christopher Sainte-Marie

Salaire minimum ou pas ?

Le salaire minimum est-il un couteau à double tranchant ? L’économiste Eric Ng Ping Cheun répond.

« Le salaire minimum peut être considéré comme un couteau à double tranchant car c’est seulement ceux qui gagnent moins que le salaire fixé par le gouvernement qui seront gagnants. Le problème se situe pour ceux qui touchent un salaire juste au-dessus du plancher minimal. Si par exemple le minimum salarial est fixé à Rs 8 000, ceux qui seront touchés par cette mesure sont ceux qui ont entre Rs 8 500 et Rs 9 500. Ils progresseront plus lentement sur l’échelle salariale, d’où moins de promotions et une réduction des heures supplémentaires. Au final, cela entraînera une diminution de la productivité.

C’est sûr que le salaire minimum va diminuer les disparités, mais sa mise en place risque de créer du chômage et de pousser au licenciement, car toutes les entreprises ne pourront payer en fonction de ce que le gouvernement préconise. Si le salaire minimum vise à aider ceux qui sont au bas de l’échelle, la classe moyenne sera la plus affectée car les salaires ne devraient augmenter que très lentement.

Et n’oublions pas l’impact que cela aura sur les PME qui risquent de licencier leurs employés, faute de pouvoir les rémunérer. D’un point de vue général, je pense que toute la population sera affectée. J’estime que le salaire minimum ne sera pas une bonne chose si cela apporte plus de chômage que de perspectives d’avenir. »

Le salaire médian c’est…

Le salaire tel que la moitié des salariés de la population gagne moins et l’autre moitié gagne plus. Il se différencie du salaire moyen qui est la moyenne de l’ensemble des salaires de la population considérée.

(Source : insee.fr)

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