L’arrivée de Thérèse Hargot est comme providentielle. Après un nouveau déferlement de sextapes sur les réseaux sociaux mettant en scène nos jeunes, on ne peut que dire merci à ceux qui ont invité cette jeune sexologue.
Certes, Thérèse Hargot ne pourra pas toucher l’ensemble de la jeunesse mauricienne. Mais au moins pouvons-nous espérer que ceux qui auront la chance de l’écouter se laisseront interpeller. Il est bel et bien révolu le temps où nous pouvions faire semblant de ne pas savoir que nombre de jeunes sont sexuellement actifs. Rien que l’invasion des outils connectés – tablettes, téléphones portables, etc. – est venue donner un coup d’accélérateur à l’émancipation sexuelle de nos jeunes.
Sauf que cette « émancipation » ne s’est pas faite de manière positive. Mal informés, mal éduqués en matière de sexualité, le sexe devient alors banal, sombre dans le voyeurisme, le flirt scabreux. Thérèse Hargot touchera des happy few. Mais quid des autres ? De cette masse de jeunes qui n’aura pas la chance de croiser la route d’une personne qui leur parlera de sexualité avec objectivité, de manière dépassionnée. Qui, s’appuyant sur des expériences vécues, les aideront à voir clair dans leurs sentiments, leurs désirs, leurs pulsions et leurs rêves.
Quand il s’agit d’éducation, parents et enseignants sont appelés à travailler de concert. À faire équipe pour aider l’enfant académiquement, mais aussi pour l’aider à s’épanouir humainement et sexuellement. Oui, l’enfant vit l’ébauche de sa sexualité aussi bien à la maison qu’à l’école. Encore faut-il que tous disposent des connaissances nécessaires, que tous maîtrisent le savoir-être pour pouvoir transmettre efficacement le bon message…
Et pour ce faire, seule une formation adéquate est à être préconisée. Alors, tout en nous nourrissant de l’expertise de professionnels qui viennent nous rendre visite, nous pourrons nous-mêmes aiguiller nos enfants et nos jeunes. L’État, l’Église seraient d’une aide précieuse à ce sujet. Notre société vit une mutation fulgurante et il y a tant de choses qui nous dépassent déjà. Il est plus que temps de se ressaisir pour que demain ne nous échappe pas… définitivement.
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