Vous êtes probablement interpellé en voyant notre choix de « Une »… Eh oui, vous vous attendiez peut-être à y voir les cérémonies des 19 et 20 novembre derniers à Rome et/ou l’action de grâce de ce dimanche 27 à Marie-Reine-de-la-Paix… Rassurez-vous, votre attente est toute légitime. Et nous espérons que vous avez porté notre Cardinal dans vos prières ; que vous serez à ses côtés ce dimanche, pour entonner avec cette foule de croyants un vibrant Gloire à Dieu.
Mais parce que nos pieds sont pleinement sur terre, nous ne pouvons fermer nos yeux sur l’actualité, en particulier la drogue, fléau qui décime notre jeunesse, notre pays. Nous ne pouvons laisser passer l’occasion de ce grand rassemblement diocésain sans dire notre engagement en faveur de la lutte contre la drogue. Nous ne pouvons pas ne pas profiter de la grande foule présente à Marie-Reine-de-la-Paix pour conscientiser et sensibiliser, d’où le choix rédactionnel de la « Une ».
Conscientiser et sensibiliser encore et encore… Car c’est là un travail de longue haleine, marqué d’une part, par l’inégalité entre l’ingéniosité des trafiquants, leur absence de scrupules, leur marketing ultra rodé, le réseau de protection dont ils s’entourent, les revenus massifs que génère ce commerce et d’autre part, le peu de moyens dont disposent ceux qui militent à la base, l’indifférence du terrain, la lassitude, l’impuissance qui habitent certains devant l’ampleur du problème, l’aveuglement des uns qui se croient immune – pa pou nou sa, pa kot nou sa ; bannla ki konserne – le déni des autres quand ce n’est pas cette poudre aux yeux que nous jette une certaine jeunesse, toute habile à dissimuler ses mauvais penchants et qui finissent par éclater en des « mo pa ti kone, mo pa ti trouve »…
La drogue, c’est du big business. C’est tout un pan d’une économie parallèle, avec business plan, objectifs financiers, logistique du terrain, acteurs divers : le Big Boss qui tire les ficelles et jouit bien souvent d’une couverture de respectabilité ; des gamins qui se transforment en jockeys et qui se trouvent pris dans l’engrenage de l’argent facile ; des gens du voisinage, à la fois victimes et complices des petits et grands caïds…
La drogue, aujourd’hui à très bon marché, est à la portée de tous ; une dose de synthé se négocie à Rs 25 – bien facile, trop facile même pour qui veut s’en procurer, voire de « met enn koste » pour se payer plusieurs trips… Elle n’est jamais en rupture de stock… Il est plus que temps d’agir et de se dire: « Se mo problem ! »
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