« Les aînés, une richesse pour notre société. » Thème choisi par l’Organisation des Nations-unies pour la Journée internationale des Personnes âgées, le 1er octobre. À Maurice, le Groupement FIAPA (voir en pages 8 et 9) a invité Sylvie Bonin-Guillaume, professeur de gériatrie et praticien hospitalier au CHU de Marseille , pour donner des causeries publiques à l’occasion de cette fête.
Lors de son passage à Maurice, le professeur Sylvie Bonin-Guillaume a donné à son auditoire plusieurs clés pour bien vieillir. Une première conférence était adressée aux 300 aînés réunis au Rajiv Gandhi Science Centre de Bell-Village le 29 septembre dernier, autour
du thème : « Les clés d’un vieillissement réussi ». Elle a eu l’occasion de découvrir les talents des aînés de l’Université du 3ème âge (voie en pages 10 et 11). Une deuxième conférence était pour les stakeholders à la municipalité de Quatre-Bornes. Le thème : « Comment anticiper le vieillissement réussi dans nos sociétés ? » La trosième conférence concernait les professionnels de la santé.
- La vieillesse se cultive
« Vieillir est une chose qui se cultive, se prépare et s’organise », a rappelé le professeur Sylvie Bonin-Guillaume aux 300 aînés présents à Bell Village. Une bonne espérance de vie est synonyme de bonne santé. En tant que gériatre, son challenge est d’aider les personnes âgées à vivre plus longtemps, sans incapacité, sans dépendance, et non pas seulement vivre tout court. Elle a passé en revue un des défis auxquels le monde fait face : l’espérance de vie qui a augmenté en raison de la diminution du nombre d’enfants. Résultat : d’ici 2050, 22% de la population mondiale, soit 2 milliards de personnes, aura plus de 65 ans. D’où l’importance d’une prise de conscience. Sur le plan scientifique, la longévité est associée à des personnes positives, optimistes, qui ont des projets de vie, une envie de vivre malgré les problèmes. Elle a pris l’exemple de Jeanne Calment, doyenne de l’humanité à sa mort en 1997 – qu’elle a eu la chance de rencontrer à Marseille – comme étant quelqu’un qui avait une vie pétillante avec des projets immédiats.
- L’importance d’une retraite préparée
Avoir une vie intégrée dans la société aide aussi à bien vieillir. Soit en ayant un rôle, quel qu’il soit, en proposant ses services, en étant utile, en partageant son savoir. « La vieillesse est inéluctable et obligatoire, contrairement à la maladie. Il est important de se donner les bonnes clés. » Elle a aussi mis l’accent sur l’importance d’une retraite préparée. Déjà, celle-ci entraîne la perte de son statut professionnel et social, en plus du porte-monnaie qui se vide et des enfants qui partent. D’où la nécessité de bien anticiper.
Par ailleurs, le professeur Bonin-Guillaume n’a pas manqué de mettre en garde les aînés contre les causes d’un vieillissement non-réussi. Elle les a ainsi invités à repérer quelques facteurs : difficultés d’adaptation à leur environnement, maladies, problèmes familiaux ou affectifs, deuil, problèmes financiers. Autant de raisons qui peuvent entraîner la fragilité, voire la dépendance et l’isolement. « Il est important de lutter contre tout cela, car le service médical ne remplace jamais la famille ou les amis. Les soins ne remplacent jamais la convivialité. »
- La prévention et non la guérison
Message aussi adressé aux stakeholders présents à la municipalité de Quatre-Bornes, « réduire le nombre de personnes fragiles afin de pouvoir réduire la dépendance. C’est un problème économique pour la société si le nombre de dépendants augmente ». Les personnes âgées ne sont pas toutes identiques, précise-t-elle. « Il y a des robustes, des fragiles. » Autre défi majeur : les soins dentaires. « Si les aînés mangent mal, s’ils n’ont pas de bonnes dents, ils maigriront et la maladie surgira. »
Les bonnes pratiques professionnelles sont essentielles, poursuit-elle. Des pratiques pertinentes, utiles et efficaces prodiguées aux membres du personnel qui travaillent avec les personnes âgées. « Si on parle le même langage, on arrive à se comprendre et on sera plus efficace. » Elle a aussi recommandé d’éviter autant que possible les hospitalisations qui rendent les personnes âgées dépendantes. Pour conclure, le professeur Bonin-Guillaume rappelle que le vieillissement réussi réside dans la prévention et non dans la guérison. Tout aussi bien que dans l’amélioration de certaines technicités de la part de la société afin que la personne âgée puisse bien s’intégrer à son environnement.
Sandra Rousseau
Le 28 septembre à l’auditorium Octave Wiehe – Conférence aux 250 professionnels de la santé
250 médecins étaient réunis, le 28 septembre dernier, pour assister à la conférence donnée par le professeur Sylvie Bonin-Guillaume. Le thème : « Le concept de fragilité du sujet âge. » Elle a parlé du concept de fragilité, un syndrome clinique qui correspond à la baisse des réserves physiologiques et la diminution de résistance des personnes âgées vis-à-vis de facteurs de stress. « Cette condition est réver-sible et est associée à des conditions physiques, psychologiques et socio-environnementales. Ces sujets sont alors à risque d’évolution vers la dépendance, les morbidités, l’institutionnalisation et le décès. »
Elle a aussi évoqué l’étape de repérage faite par les médecins généralistes à travers la perte de poids, la fatigue, la baisse de l’activité physique, des anomalies de la vitesse de marche, une baisse de la force de préhension.
La 2ème étape d’évaluation gériatrique standardisée, sera alors faite par le gériatre et aboutira à un projet de soins personnalisés mis en œuvre par une équipe pluridisciplinaire dont le chef d’orchestre est le gériatre. L’objectif est de préserver le statut fonctionnel et d’améliorer l’autonomie, l’affectif, la qualité de vie, de limiter les effets secondaires des médicaments, de limiter l’entrée en institution, de maintenir au domicile le plus longtemps possible en respectant le souhait des aînés.
Pascale Dinan (gériatre et Présidente du Groupement FIAPA)
Le professeur Sylvie Bonin-Guillaume : « La marche est très bonne pour les muscles, les os, le cerveau, le cœur »
Rencontre avec le professeur Sylvie Bonin-Guillaume, gériatre et praticien hospitalier au CHU de Marseille. L’invitée du Groupement FIAPA, qui en est à sa troisième visite à Maurice, rappelle qu’il est important que la communication autour des bienfaits de la marche devienne nationale. Marcher pour les seniors, c’est bien se porter.
Plus les gens vieillissent, plus le risque de contracter des maladies chroniques augmentent. Comment aider ces personnes âgées à ne pas tomber dans la dépendance ?
Ce n’est pas parce qu’on a une ou des maladies chroniques telles que l’hypertension, le diabète, le cholestérol etc., qu’on va forcément tomber dans la dépendance. D’où l’importance de surveiller et de prendre en charge sa maladie afin d’éviter toute complication et impact sur la vie courante. Aussi de prévenir les maladies qui peuvent l’être. Exemple : l’ostéoporose entraîne souvent des fractures, avec au final une perte de l’autonomie et une dépendance. Il est aussi important d’avoir des activités personnelles, sociales et familiales régulières et des projets à court ou moyen terme. Sans oublier une stimulation cérébrale à travers des rencontres, des partages de repas. Par ailleurs, la société doit porter un regard positif sur les personnes âgées.
Comment repère-t-on la fragilité chez une personne âgée ?
Les gériatres sont formés à repérer certaines choses : une perte de poids involontaire, une marche plus lente, la fatigue, les chutes, une mémoire qui diminue.
Quels conseils donneriez-vous aux aidants de nos seniors ?
Il faut que les membres de la famille ou les personnes qui travaillent avec les seniors leur donnent l’opportunité d’exprimer leurs souhaits et désirs, et surtout éviter de penser à leur place. Il faut, au contraire, les enjoindre à être partie prenante de la vie quotidienne en leur demandant de faire des choses simples. Cela leur donne alors l’assurance d’être encore utiles. On doit aussi éviter de surprotéger la personne âgée, de peur qu’il ne lui arrive quelque chose. Par exemple, la famille peut interdire des sorties à un proche qui est tombé et s’est fait une fracture au poignet. Mais, en restant à la maison, ce proche ne voit plus personne, se retrouve seul, s’ennuie, marchera moins et va ainsi perdre une certaine autonomie. Il risque
alors de tomber dans la dépendance et d’être placé plus tard dans une maison de retraite.
Comment mettre en place les différentes ressources afin que la personne âgée puisse en bénéficier ?
La coordination, la communication et la structuration sont très importants. Que ce soit au niveau d’une famille ou d’une maison de retraite. Les gens doivent apprendre à travailler ensemble, mettre ensemble leurs bonnes idées, partager les besoins et mettre en place des actions. Malheureusement, beaucoup de gens font des choses très intéressantes, mais qui ne sont pas coordonnées. Et, cela entraîne une perte de temps et d’énergie, et ne donne pas l’effet attendu. Une personne âgée arrive souvent à l’hôpital en n’étant pas préparée. De plus, être hospitalisé dans une structure qui n’est pas adaptée peut entraîner une perte d’autonomie. La personne peut devenir dépendante si elle est longtemps alitée ou si on lui donne son bain au lit. Elle peut aussi devenir incontinente si on lui met des couches en raison d’un manque de personnel pour l’accompagner aux toilettes. Du coup, au bout de quelques jours, la personne âgée a perdu ses repères et son autonomie. Une fois qu’elle rentre à la maison, ce sera difficile de la remettre debout, lui donner à manger si elle n’a pas beaucoup mangé à l’hôpital. Donc, se faire hospitaliser pour une raison qui n’est pas tout à fait une urgence médicale sérieuse peut faire plus de mal que de bien. Une question que je pose : est-ce que l’hôpital à Maurice est adapté aux personnes âgées ?
Quelle est l’importance de l’activité physique pour les personnes âgées ?
L’activité physique ne veut pas dire faire du sport. En France, les médecins préconisent une marche de 30 minutes pour les personnes âgées. Ils les invitent aussi à aller chercher le pain ou visiter la voisine. La marche est très bonne pour les muscles, les os, le cerveau, le cœur. Elle invite à sortir et diminue le sentiment de solitude et les troubles du sommeil. Bref, il y a beaucoup d’effets positifs liés à la marche. Elle évite la perte d’autonomie. C’est important que cette communication autour de la marche devienne nationale.
On sait aussi que le lien social et familial et tout aussi important. Pouvez-vous nous en dire plus ?
Ce sont des liens très stimulants sur le plan cérébral. Cela donne l’occasion à la personne âgée de discuter, de se remémorer des souvenirs, d’échanger, de réfléchir. De plus, en amont, elle doit se préparer, s’habiller et avoir le goût et l’envie de sortir. Autant de choses stimulantes sur divers plans : physique, cérébral, affectif.
Le secret d’une bonne retraite réside donc dans la préparation…
Tout-à-fait. Outre la rémunération, un métier donne à la personne un statut social, une reconnaissance par ses collègues et ses pairs, une activité sociale, des relations. Toute cette vie autour de la personne s’arrêtera brutalement avec la retraite. D’où l’importance de bien se préparer pour faire autre chose, que ce soit au niveau professionnel, social ou familial afin d’éviter une retraite malheureuse, se sentir inutile ou avoir l’impression de devenir un fardeau pour les autres. Les personnes qui ne préparent pas leur retraite risquent de tomber dans la dépression ou de contracter une maladie. En France, des entreprises vous aident à préparer votre retraite en vous invitant, par exemple, à donner un peu de votre temps, pour quelques heures après votre départ de la société.
Vous avez eu l’occasion de visiter quatre maisons de retraite à Maurice. Quel est votre regard ?
J’y ai vu beaucoup de bienveillance et d’humanité de la part des gens qui y travaillent, même s’il leur manque un peu de formation et de professionnalisme. Certaines personnes sont un peu démunies devant les troubles de comportement ou encore la maladie d’Alzheimer parce qu’elles manquent de formation. Le savoir-faire est très important. Chercher à mieux comprendre une attitude permettra de mieux aider les personnes âgées, tout en gardant cette bienveillance et cette humanité. Personnellement, je suis heureuse d’avoir rencontré des gens qui aiment s’occuper des personnes âgées.
Propos recueillis par Sandra Rousseau
Quelques bonnes règles à suivre…
- Une vie sociale riche et entretenir des liens intergénérationnels.
- Lutter contre l’isolement.
- Valoriser le projet de vie et d’estime de soi.
- Entretenir son capital santé, l’amitié, et continuer à vaquer à ses occupations.
- Une activité physique ou sportive régulière.
- Une alimentation adaptée (fruits et légumes).
- Prévenir les maladies dites chroniques.
- Prendre en charge, de manière précoce, les maladies susceptibles d’entraîner une incapacité.
Le Groupement FIAPA : Offrir une vieillesse saine et heureuse…
Telle est une des missions du Groupement FIAPA (Fédération internationale des associations de personnes âgées), une ONG ouverte aux personnes, institutions ou associations soucieux du bien-être de nos aînés.
FIAPA-Maurice croit vraiment que la santé des personnes âgées est l’expression d’un bien-être global : physique, psychologique, spirituel et social. Un de ses objectifs est donc de sensibiliser les décideurs politiques quant à la place que doivent occuper nos aînés dans une société pour tous les âges. Sans oublier de développer des échanges entre les associations pour comparer les expériences respectives et favoriser une meilleure pratique gérontologique.
Le Dr Pascale Dinan, présidente de FIAPA-Maurice, se dit convaincue que « les aînés sont une richesse pour notre société. On veut leur offrir la place qui leur revient ». Il s’agit alors de promouvoir les relations intergénérationnelles et d’assurer, le plus possible, le maintien du noyau familial. La notion de solidarité y est essentielle.
Une autre mission de l’ONG est de rompre l’isolement chez les personnes âgées en leur proposant des activités au siège social de FIAPA à Belle-Rose. Par exemple : massage thérapeutique aux huilesessentielles, yoga, célébration d’anniversaires, danse, ou encore causeries sur divers sujets. Toutefois, l’organisme a constaté que ces activités n’étaient profitables qu’aux membres qui peuvent se déplacer. D’où l’idée d’organiser, chaque trimestre, des sorties pour les résidents des maisons de retraite affiliées au groupement FIAPA.
Pour information, les principaux bénéficiaires de FIAPA sont ses propres membres, soit 115, 8 maisons de retraite dont les pensionnaires sont aussi
bénéficiaires, 2 institutions, 4 groupes de Senior Citizen Councils, dont 2 de la région océan Indien. Et si les animations sont offertes gratuitement, une cotisation annuelle symbolique est demandée pour permettre à l’ONG de fonctionner administrativement.
En juin 2016, un déjeuner a ainsi été offert aux résidents de la maison de retraite Rosie Le Même. L’année dernière, FIAPA-océan Indien a aussi eu l’honneur de recevoir les membres de l’Elder Watch de Rodrigues pour un échange inter-îles. Et pour favoriser une animation intergénérationnelle, les membres du Groupement FIAPA ont fêté Noël avec les jeunes du Rotaract. À ceux qui n’ont pas encore pris leur retraite, FIAPA les prépare individuellement pour avoir une vieillesse saine et heureuse.
La présidente se dit convaincue que la force de FIAPA réside dans le travail d’équipe. FIAPA veut partager ses connaissances dans une plus grande mesure et s’organiser en société savante. D’où le lancement d’une e-newsletter biannuelle qui permet à divers professionnels paramédicaux et médicaux de Maurice, de la région océan Indien et d’autres pays de diffuser leurs connaissances en gériatrie et en gérontologie. Le travail multidisciplinaire est essentiel pour une prise en charge holistique de la personne âgée, conclut le Dr Pascale Dinan. La e-newsletter
peut être téléchargée sur le site : www.fiapa.mu.
Par ailleurs, le Groupement FIAPA est aussi sur Facebook.
Sandra Rousseau
Historique de FIAPA
FIAPA est une association fondée par et pour le bien-être des personnes âgées le 26 septembre 1980 à Paris par 60 associations d’aînés, issues de quatre pays européens. Deux ans plus tard, Denyse Vaulbert de Chantilly, à l’époque présidente du Senior Citizen Council et membre du Lions Club de Port-Louis, devenait membre de la Fédération internationale avant d’être nommée, en 1987, chargée de mission de FIAPA. En 1995, elle est invitée à assister à l’Assemblée générale de FIAPA à Nice, en France. La décision est alors prise d’ouvrir une antenne dans l’océan Indien. Elle a été enregistrée à Maurice le 10 mai 2005. Le bureau de FIAPA-Maurice se trouve au Centre Vaulbert de Chantilly qui est aussi connu
comme le Centre de l’Association Alzhei-mer, située au couvent de Belle-Rose.
Donnez de votre temps…
Si vous voulez donner un peu de votre temps gratuitement d’une manière ou d’une autre, vous pouvez rejoindre FIAPA en téléphonant au (230) 466.07.09.
Témoignages
Gatienne Sababady, 80 ans, résidente à Pavillon Ste-Marie
« Je suis heureuse de profiter des diverses activités que propose FIAPA. Les massages à l’huile essentielle font disparaître mes douleurs. Le yoga m’évite de laisser se ‘rouiller’ les articulations de mes poignets, coudes et genoux. Le line-dance m’aide à faire travailler mes muscles. Je m’amuse bien avec la samba, la salsa et le tango. Cela me donne de l’élan et de l’enthousiasme. Sans oublier la joie à chaque session de karaoké. Les copies de chants sont projetées sur le mur et on s’amuse bien ensemble. De plus, j’apprends à jouer de la flûte. D’autre part, les diverses causeries m’enrichissent et m’aident à entretenir mon intellect. »
Régis Collard, 84 ans
« FIAPA m’a aidé à vieillir en bonne santé. J’ai profité gratuitement des causeries, des cours de yoga et de danse, ou encore des jeux de société. Je ne manque jamais de partager les connaissances que j’ai reçues autour de moi. Dieu se sert de moi pour aider les autres qui sont dans le besoin. » La Formation MOBIQUAL
La formation MOBIQUAL, dispensée par le Groupement FIAPA, a été lancée en 2011 par le professeur Sylvie Bonin-Guillaume, entre autres. 80 personnes ont été formées à ce jour. MOBIQUAL s’adresse aux professionnels déjà formés : infirmiers, personnel paramédical, responsables de maisons de retraite. L’objectif est d’améliorer la qualité de prise en charge des personnes âgées. La formation est approuvée par la Mauritius Qualifications Authority (MQA) et s’étend sur 7 mois, dispensée à l’Institut de formation Centre Jean Vaulbert de Chantilly par des formateurs MQA approved. Ceux et celles qui ont terminé leur cours ont reçu leur certificat dans le hall de la municipalité de Quatre-Bornes le 28 septembre dernier.
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