A l’heure où je succède au Cardinal Margéot comme Evêque de Port-Louis, c’est nous tous, prêtres religieux (ses) et laïcs, qui sommes appelés à vivre un moment important dans l’histoire de notre Eglise locale : un moment fort où un héritage précieux, vital, nous est transmis pour que nous le fassions fructifier à notre tour, à la manière des talents de l’évangile.
Cet héritage n’est autre que la bonne nouvelle que le Cardinal a lui-même reçue à travers la tradition apostolique, et qu’il nous a transmise à son tour après l’avoir fait fructifier par tout ce qu’il a vécu comme homme de foi et par tout ce qu’il a entrepris comme apôtre durant sa vie de prêtre et d’évêque.
Je voudrais vous inviter aujourd’hui à recevoir cet héritage dans un esprit de grande action de grâce, et en même temps dans un esprit de grande supplication pour demander au Seigneur la grâce d’accueillir cet héritage de manière responsable, comme l’intendant fidèle et avisé que le maître aime trouver en train de veiller. J’aimerais que nous puissions vivre ensemble ce moment important dans un esprit de fidélité créatrice : une fidélité reconnaissante, attentive à repérer et à recueillir les facettes originales du message évangélique qui nous été transmises à travers la vie et l’œuvre du Cardinal Margéot ; une fidélité créatrice aussi qui cherche à faire fructifier l’héritage reçu, ou pour employer une autre image, une fidélité qui pousse plus loin vers le large sur les voies qui nous ont été ouvertes par l’épiscopat du Cardinal Margéot (…).
En terminant, je voudrais vous raconter une anecdote survenue récemment qui illustre assez bien l’esprit dans lequel ce « passage de témoin » s’opère aujourd’hui. Nous étions ensemble, le Cardinal et moi, dans une salle de l’Hotel du Gouvernement où nous devions déposer devant le Select Committee sur les écoles catholiques. Les différents ministres prenaient leur place et nous attendions en silence que le président du Select Committee ouvre la séance. Je repassai fébrilement mes notes et consultai les différents documents qui étaient devant moi. A un moment donné, le Cardinal me passe un papier sur lequel il avait écrit quelque chose. Je m’attendais à une consigne de dernière minute, vitale pour la négociation. En prenant connaissance de la feuille, je vois écrit dessus une citation de G.K Chesterton, « La vie est quelque chose de trop important pour qu’on la prenne trop au sérieux »…
Laisser un commentaire