Extraits de l’homélie de Mgr Piat à l’occasion de son ordination épiscopale le 19 mai 1991
…C’est l’Esprit de Pentecôte qui me poussera vers le large dans cette recherche constante de fidélité créatrice, vers le large d’un service toujours plus généreux de la nation mauricienne et d’une promotion plus ferme de la justice, vers le large d’un dialogue plus étendu et plus confiant avec nos frères d’autres religions et d’un engagement plus profond pour la paix sociale ;
vers le large de tous les marginaux , les faibles, les petits, ceux de nos frères qui se sont éloignés ou égarés et qui attendent d’être visités, invités à la fête eux aussi ; vers le large finalement de la rencontre du Christ au cœur du monde. Oui, c’est bien au Christ avant tout que je voudrais être fidèle poussant vers le large, car c’est lui qui nous inspire et nous envoie, c’est lui le grand affamé et assoiffé de justice qui nous partage sa soif, c’est lui le grand artisan de paix qui va jusqu’à donner sa vie pour rassembler dans l’unité les enfants de Dieu dispersés.
Cette fidélité promet d’être très exigeante …mais ce qui me réconforte et me soutient, ce qui me donne une grande joie c’est vous, vous qui croyez au Christ et voulez lui être fidèles…vous tous qui êtes l’Eglise à Maurice, vous à qui aujourd’hui le Christ m’a attaché pour la vie comme par un lien conjugal de service affectueux et fidèle. C’est toujours avec vous et jamais sans vous que je pousserai vers le large…
… Vous savez, un évêque ce n’est pas un homme-orchestre, ce n’est pas un génie qui saurait jouer tous les instruments de musique. Non un évêque c’est plutôt un chef d’orchestre qui doit encourager chaque musicien à jouer son instrument ; et s’il voit que quelqu’un ne sait jouer aucun instrument il peut encore l’inviter à chanter, ou s’il ne sait pas chanter, à danser. Dans cet orchestre là tout le monde est appelé à être acteur, personne n’a le droit de rester spectateur, car tout le monde a une note unique à apporter.
Un chef d’orchestre n’est rien sans musiciens, sans chanteurs, sans danseur. Il ne peut pas produire de la musique par lui-même. Sans vous je ne suis rien. Mais les musiciens, les chanteurs ont aussi besoin du chef d’orchestre, car sans ordre et sans mesure, ce ne sera plus de la musique qu’on entendra mais une cacophonie, un simple tapage.
Dans cet orchestre-là, la musique c’est l’Evangile. Ce n’est pas moi, ni le Cardinal, ni le Pape qui compose la musique. La musique nous est donnée, nous est révélée par le Christ.
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