Notre dossier cette semaine fait la part belle à des hommes et des femmes qui font, aux yeux de nombre d’entre nous, un métier peu reluisant, peu envié. C’est ainsi que Christopher Sainte-Marie, notre journaliste, calepin en main et appareil photo en bandoulière, a arpenté les rues de la Capitale. Son chemin a croisé celui d’Eddy, le porteur au marché central, Jacques, le ferblantier, Jimmy, le cordonnier, Cindy la femme laboureur, et Marie-Josée, l’aide-cuisinière.
Tous − à l’exception de Jacques qui, après des débuts difficiles, est aujourd’hui un patron − tirent le diable par la queue, ont des salaires de misère, quand ce n’est pas comme le dit Jacques, « travay gramatin pou manz tanto »….Tous, sauf Jacques, ne peuvent rêver d’économie solide, le « salaire » étant loin de pourvoir aux besoins de base. Pour eux, point de Remuneration Order, de collective bargaining, de tripartite et encore moins de PRB…
Leur quotidien, ils le façonnent à la force de leurs efforts, de leur sueur, du jeu de l’offre et de la demande… Sans coup de piston, loin de ceux qui ont des entrées privilégiées et qui comptent sur elles pour grossir dans un minimum de temps leur argent… Leur histoire simple de gens simples contient pourtant de belles facettes. Il y a d’abord le sens de la famille, de la solidarité familiale : Cindy change de métier, quitte le secteur de la construction plus rémunérateur, pour pouvoir passer plus de temps auprès de ses deux jeunes enfants ; Eddy vit la solidarité avec ses enfants, devenus adultes, et vivant encore sous son toit – « Nou tou nou kontribie dan lakaz lafin dimoi kan zot gagn zot lapey » ; le frère de Jimmy l’aide dans le paiement des fees de HSC de sa fille…
Tous disent leur fierté devant leur travail. Ils ne demandent pas la charité ni ne volent. Et ont des rêves de lendemains qui chantent. Pour Cindy, c’est une maison ; pour Jimmy, que les sacrifices de sa fille soient payants et qu’elle trouve un bon emploi. Marie-Josée souhaite, elle, vivre une retraite tranquille et un « avenir meilleur » pour ses enfants….
Qui pensera à ces petites gens dimanche sur les estrades ? Qui parlera en leur nom en cette Fête du Travail ?
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