Qui serait choqué aujourd’hui de voir deux jeunes rentrant du collège, main dans la main ? Qui oserait apostropher un « petit couple » qui s’embrasse ? Qui oserait parler d’abstinence à un jeune, de mettre en garde un jeune couple contre « le tout, tout de suite », contre une vie sexuelle entamée trop tôt ? Ce sont des personnes qu’on prendrait pour coincées », « ringardes », « arriérées ».
S’il y a certes quelques personnes qui prendraient le risque de partager leur point de vue sur la sexualité, même si cela semble être en déphasage avec la société d’aujourd’hui, reste qu’elles ne sont pas nombreuses. Agnieszka Duvergé, dans son interview en page 4 se demande d’ailleurs « si les jeunes Mauriciens ont encore la chance de rencontrer des adultes qui croient en l’amour vrai, dans la durée ».
Le paradoxe de notre société est que même les tabous évoluent avec le temps. Ainsi, si autrefois, « parler de sexe » pouvait être étiqueté de tabou, autant peut l’être aussi aujourd’hui la démarche de parler d’abstinence, d’attente, d’amitié sincère. Au point où celui qui est abstinent n’ose pas en parler. Notre journaliste, Nadia Hilaire, a pu en faire le constat, ayant cherché « Le » couple abstinent, telle une aiguille dans une botte de foin.
Si seulement nous pouvions écouter le discours de l’abbé Grosjean ! Des exposés simples et authentiques, francs et logiques. Et nous serions séduits par sa proposition à vivre l’amour vrai. Loin d’un discours moralisateur, c’est une invitation à jeter des bases solides – à travers une construction personnelle et une découverte de la beauté du monde – pour construire demain une famille heureuse, une famille stable.
S’il y a bien une chose qui n’a pas changé au fil des ans, c’est le besoin de chaque être humain d’être aimé et d’aimer. Jeunes et moins jeunes sont à la recherche du bonheur. Pourtant sur le plan de la vie affective, en matière de sexualité, les recommandations des parents, des formateurs, ont encore souvent du mal à passer. Malgré toutes les bonnes intentions. Des parents sont découragés en voyant les valeurs transmises ne plus faire écho dans la vie de leurs enfants.
D’où vient donc le problème ? De discours mal ficelés ? D’une pression sociale encore plus grande ? Ou du moment choisi au sein de chaque famille pour éduquer sexuellement leurs enfants ? Il s’agit aussi de tacler tous ces problèmes afin d’offrir les meilleures chances à nos jeunes de devenir des adultes bien dans leur corps, leur tête, leur coeur.
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