Nous avons choisi cette semaine de vous parler de la Nature, de l’Homme et de Dieu. Les intempéries d’il y a une dizaine de jours nous ayant une nouvelle fois rappelé à quel point notre planète est souffrante, et à quel point nous, ses habitants, sommes en danger et vulnérables. Le Père Heriberto Cabrera, qui nous a accordé une interview, n’y va pas avec le dos de la cuillère quand il fait son constat sur l’état de la planète. Chiffres et exemples à l’appui, il affirme : « Elle se porte mal. »
Mais son évaluation ne se limite pas qu’aux degrés de réchauffement de la planète, qu’à la montée des eaux, etc. Il parle de l’homme et de sa souffrance en étant victime du dérèglement climatique. « C’est l’homme qui est directement la victime de cette crise, par exemple : un homme sur six ne possède pas d’habitation ; un sur cinq est mal nourri ; un homme sur quatre ne dispose pas d’eau potable ; il pourrait y avoir 200 millions de réfugiés climatiques en 2050. » Oui, l’homme souffre de tout le mal que chacun fait à la nature, et nous sommes nombreux à l’oublier trop souvent. Par exemple, quand nous nous retrouvons dans le confort de notre maison. Là où l’eau coule à flots, où la nourriture est abondante, là où on savoure notre bien-être.
Or, la question du Père Heriberto, « comment aimer celui qu’on ne voit pas (Dieu), si on n’aime pas celui qu’on voit (la création et les personnes) ? », est très interpellante. Et elle l’est, à plus d’un titre encore, en ce temps de Carême où nous sommes appelés à nous convertir, à nous rapprocher de Dieu.
En effet, comment pouvons-nous affirmer aimer Dieu, et rester impassibles devant la misère qui nous entoure ? En ignorant les gestes à notre portée et qui pourraient alléger la souffrance d’un frère ? Est-ce là l’Amour, comme Jésus nous invite à aimer ? Cet amour qui donne priorité aux actes et non pas aux discours. Dans le domaine du don de soi, à petite échelle, pour rendre le monde meilleur, Mère Teresa reste une référence. Et à ce propos, ne disait-elle pas que « nous vivons au milieu d’une mer de pauvreté. Néanmoins on peut réduire cette mer. Notre travail n’est qu’une goutte dans un seau, mais cette goutte est nécessaire » ? Et si en ce temps de Carême, nous prenions un temps pour réfléchir au petit geste que chacun pourrait faire, pour être plus respectueux de la nature et ainsi aimer encore plus ses frères ? La misère du monde doit nous déranger, doit titiller nos consciences.
Martine
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