Ce premier week-end de septembre a été ponctué de tensions interreligieuses localisées au sud du pays. Tensions doublées du défoulement incendiaire sur Facebook dès le samedi après-midi. On aurait pu craindre le pire… Que la contagion gagne d’autres coins de l’ile… Mais c’était sans compter sur la promptitude et la fermeté du Premier ministre ; à la fois dans le langage et l’action qu’il envisagerait en cas de pourrissement de la situation.
C’était aussi sans compter sur le sens de responsabilité des hommes de religion qui, à travers le Conseil des Religions, ont parlé d’une même voix : condamnation des actes de vandalisme, promotion de la tolérance religieuse, de l’importance d’arroser sans cesse cette pousse fragile que sont l’unité et la paix intercommunautaire.
C’était aussi sans compter sur cette force d’unité que représente concrètement le Père Laval. Alors que la SSU stationnait dans les points sujets à tension, que la force policière s’adonnait à des spots check, des quatre coins du pays, hommes, femmes et enfants se mettaient
en marche. Des Mauriciens, divers dans leur âge, classe sociale, origine… Direction : le tombeau du Père Laval.
Des Mauriciens pluriels qui se sont fait compagnons, frères et sœurs, le temps de la route, de la visite auprès de Père Laval, de la célébration de l’Eucharistie… Des Mauriciens dont les pas se sont rapprochés d’autres compatriotes d’origine, d’appartenance, de réalités aussi diverses, postés sur les bas-côtés de nos routes… Et qui ont donné de leur temps, de leurs ressources, pour offrir aux pèlerins tout ce que notre cuisine métissée peut mettre à table : ti puri, badias, briani, gato piman, gato brinzel, boissons diverses… Le tout offert dans une grande fraternité,
avec des fois, le souhait d’un « bon pelrinaz ».
Alors que l’hélico de la police virevoltait dans le ciel noir mardi – réveillant peut-être des appréhensions – cette belle foule qui avait pris d’assaut nos routes donnait une image de l’ile Maurice profonde. Celle de la tolérance. De l’accueil. Du sens du partage. De la cohabitation paisible. Du respect des convictions religieuses… Son message : pas de place pour les briseurs d’unité.
Oui, c’est cela l’île Maurice. C’est cela aussi cette fameuse unité dont est, aujourd’hui encore, capable le Père Laval…A noter que les prêtres du diocèse de Port-Louis ont depuis longtemps le droit d’absoudre toute personne ayant commis un avortement ou ayant contribué à cet acte. Cette décision avait été prise sous l’épiscopat de Mgr Margéot.
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