Il ne finira pas de nous étonner ce pape François ! C’est vrai qu’il avait donné le ton, sitôt son élection, en demandant aux chrétiens d’aller « aux périphéries ». Le mercredi 5 août dernier, dans le droit fil de la ligne qu’il a tracée jusqu’ici, il a donné encore une fois sa vision de l’Église. Cela, en lien avec la situation des divorcés-remariés.
Que nous a donc dit François d’abord ? Il rappelle certes que ces nouveaux liens matrimoniaux contredisent le « Sacrement chrétien ». Mais, poursuit-il, l’Église se doit de toujours garder un cœur de mère, un cœur qui « cherche toujours le bien et le salut des personnes », qui « prend soin de tous ses enfants et notamment des petits, de ceux qui tombent, de ceux qui sont faibles… » Un cœur habité par l’écoute et la rencontre…
En une phrase, qu’elle se doit d’être accueillante et prendre ses distances de la politique des « portes fermées ». D’autant plus qu’il est « nécessaire » de « bien discerner les situations, par amour de la vérité » et faire la différence entre « celui qui a subi la séparation et celui qui l’a provoquée ».
Aux divorcés-remariés, François vientleur rappeler leur place dans l’Église. Ils ne « sont nullement excommuniés ». En invitant dans le même souffle la communauté chrétienne à ne pas les traiter comme tels, car ils « font toujours partie de l’Église ».
Au-delà de ce changement de regard, François poursuit avec d’autres exigences pour les chrétiens : « l’urgence de développer dans nos communautés un accueil réel » ; à être miséricordieux et à ne pas leur faire porter « d’autres poids » ; à les « encourager à vivre leur appartenance au Christ et à l’Église par la prière, l’écoute de la Parole de Dieu, la fréquentation de la liturgie, l’éducation chrétienne des enfants, la charité, le service des pauvres et l’engagement de la justice et la paix »… Invitation donc à revoir le mindset, mais aussi le style, le langage et le comportement de la communauté à la lumière à la fois d’une Église-Mère et d’un Père Bon Pasteur.
Les évêques du monde entier s’étaient lancés l’an dernier dans une belle Pastorale d’écoute de ce qui se vit au sein de leur diocèse. Ce « chemin synodal sur la famille » était aussi soutenu, entre autres, par des réflexions théologiques. Pendant une année, ils ont mûri leur réflexion et ont à nouveau rendez-vous, à Rome, du 4 au 25 octobre 2015. Avec cette catéchèse sur la situation des divorcés-remariés, François jette-t-il les prémices d’un cadre pastoral ? Une Pastorale définitivement d’écoute, d’accueil et de miséricorde ?
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