Un ministre – Prime Minister in waiting – qui démissionne quelques heures après que la Cour a proclamé sa culpabilité, est chose rare dans le pays. De ce point de vue, le geste qu’a posé Pravind Jugnauth, dans la soirée du 30 juin est novateur ; guidé par des « principes », dit-il, respectueux des institutions et soucieux de clear his name, le ministre des Technologies, de la Communication et de l’Innovation (TIC) a abandonné
son maroquin ministériel avant même que ne monte la pression à la fois politique, médiatique et populaire qui, jusque-là, pouvait pousser quelques rares politiciens dans leurs derniers retranchements. Sitôt le verdict annoncé, l’ex-ministre avait annoncé la couleur : il fera appel. À l’heure où nous écrivons (mercredi 14 heures), nous ne savons pas quelles seront les sentences auxquelles il fera face. Mais sans nul doute, celui qui garde le leadership du Mouvement Socialiste Militant (MSM) s’entourera de meilleures éminences grises pour défendre sa cause. Lepep s’était promis de moraliser la vie publique et les mœurs politiques. Force est aujourd’hui de constater que cette grande vague de nettoyage et de vérité, enclenchée depuis le 11 décembre dernier, n’épargne pas ceux qui sont du prétendu « bon » bord, à savoir, ceux qui sont du gouvernement.
Un nettoyage qui témoigne aussi du bon fonctionnement de nos institutions et de l’indépendance de notre système judiciaire. Car commue un tsunami, il a terrassé une tête de proue mardi dernier.
Pravind Jugnauth dit être dans un fighting mood… Mais peu importe, ce que le pays retiendra peut-être, c’est qu’en quittant son poste, Pravind Jugnauth vient rompre avec la tradition du ministre, du leader indécrottable en n’importe quelle circonstance. Souhaitons donc qu’avec cette démarche, l’ex-ministre des TIC inspire d’autres politiciens à assumer dignement les conséquences de leurs actes et que, de ce fait, notre classe politique puisse peu à peu retrouver quelques lettres de noblesse.
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