L’actualité internationale – en France : l’affaire Charlie Hebdo et, à des milliers de kilomètres de là, sur le continent africain, les violentes représailles contre d’innocentes victimes censées représenter la foi et la culture française, véritables pogroms antichrétiens – nous renvoie à la question du vivre-ensemble.
Question que nul, aujourd’hui, ne peut éluder parce que les barrières géographiques tombent les unes après les autres, la migration s’accélère aux quatre coins de la planète et, petit à petit, des populations homogènes se transforment en peuples bigarrés.
Comment favoriser la cohabitation d’hommes et de femmes à la culture dissemblable, aux attachements différenciés – pour certains, la religion étant considérée comme chose sacrée et pour d’autres, l’athéisme relevant du mode de vie –, qui abordent certains concepts sous des angles différents : ici, la foi est imbriquée dans tout ce qui fait le quotidien et là-bas, la foi relevant du privé et la laïcité étant une notion sacro-sainte… ?
En pages 48-49, le père Jean-Luc Rencker, responsable du Centre d’accueil interreligieux de Pont-Praslin, rappelle que la gestion des différences – source, il faut le reconnaître de « problèmes » – doit être faite « dans le dialogue, le respect et la sérénité ». Et il ouvre la voie
et privilégie quelques notions : la rencontre, le dialogue, le respect de l’autre. Certes, il ne dit rien de nouveau, rien que nous ne sachions pas…
Mais il différencie bien entre le « vivre à côté de l’autre » et le « vivre-ensemble ». Vivre à côté de l’autre, se côtoyer sans jamais se connaître, ni se mélanger, dans une molle tolérance… un peu à l’image des couleurs de l’arc-en-ciel qui se contentent de se juxtaposer… Alors que le vivre-ensemble suppose un préalable de rencontre vécue profondément et intensément, d’appréciation réelle de l’autre – de ce qu’il vit, de ce qu’il est…
Son argument s’enracine dans l’exemple du Christ, homme de rencontre par excellence, de démarche vers l’autre : la Cananéenne, la Samaritaine, le lépreux poussé par l’Esprit de Dieu… « Je pense que nous, chrétiens, au nom de notre foi, nous avons à vivre cet ‘aller vers’. Ne pas le vivre, c’est finalement ne pas être vraiment chrétien », soutient donc le père Rencker. Et pour que la rencontre se débarrasse de sa dose de peur et de préjugés, des formations au dialogue interreligieux s’y prêtent. Le Centre d’accueil interreligieux de Pont-Praslin et l’ICJM sont à votre service. Avis donc !
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