L’Église a rendu publique, le 31 octobre dernier, une lettre aux Mauriciens dans le cadre de la campagne électorale 2014. La Commission Justice et Paix, elle, lance sous peu une publication intitulée Pour plus de justice, de partage et de paix – Voter avec discernement. Un livret qui répertorie 25 enjeux sociétaux pour enrichir les débats et servir d’interpellation entre électeurs et aspirants candidats à la députation.
Deux démarches parmi tant d’autres et qui puisent leur raison d’être de l’enseignement de l’Église sur les questions sociales. Écoutons ce que nous dit le pape François dans l’exhortation apostolique La joie de l’Évangile : « … Personne ne peut exiger [des chrétiens] que nous reléguions la religion dans la secrète intimité des personnes, sans aucune influence sur la vie sociale et nationale, sans se préoccuper de la santé des institutions de la société civile, sans s’exprimer sur les évènements qui intéressent les citoyens (…) Une foi authentique (…)
implique toujours un profond désir de changer le monde, de transmettre des valeurs, de laisser quelque chose de meilleur après notre passage sur terre (…) Tous les chrétiens, et aussi les pasteurs, sont appelés à se préoccuper de la construction d’un monde meilleur… »
D’où la parole réitérée de l’Église sur l’intégration sociale des plus pauvres, la juste distribution des richesses, le souci des plus faibles de la société (femmes en situation d’exclusion, toxicomanes, SDF, chômeurs, personnes âgées abandonnées…), le bien commun et la paix sociale…
Continuons notre méditation avec François, véritable matière à réflexion, en marge de l’échéance électorale. « La dignité de la personne humaine et le bien commun sont au-dessus de la tranquillité de quelques-uns qui ne veulent pas renoncer à leurs privilèges (…) Être citoyen fidèle est une vertu, et la participation à la vie politique une obligation morale (…) Devenir un peuple est cependant quelque chose de plus, et demande un processus constant dans lequel chaque nouvelle génération se trouve engagée. C’est un travail lent et ardu qui exige de se laisser intégrer, d’apprendre à le faire au point de développer une culture de la rencontre dans une harmonie multiforme… »
Qu’on est loin du roderboutisme, du koupe-transe, du protez nou bann, des consignes de vote données comme si certains avaient un droit suprême sur nos consciences et que nous ne sommes que de sombres abrutis…
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