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Dossier La Vie Catholique : Maman, envers et contre tout

23/05
2014
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Ce dimanche, c’est la fête des Mères. Être maman n’est jamais facile. Chacune rencontre tantôt de petites, tantôt de grosses difficultés. Quatre femmes ont accepté de lever le voile sur ce qu’elles vivent. Des situations souvent difficiles, mais où l’amour pour leurs enfants (biologiques ou pas) leur donne le courage d’affronter le quotidien. Bonne fête à toutes les mamans !

MARYSE, MAMAN D’UN TOXICOMANE : « Mo kontan mo zanfan malgre tou »

Des rêves partis en vrille. Une vie brisée. Beaucoup de souffrance. Mais l’amour inconditionnel d’une mère qui demeure en dépit de tout.
C’est l’histoire de Maryse dont le fils est tombé dans l’enfer de la drogue.Maryse est bien coiffée, bien habillée. On la croiserait dans la rue et on serait bien loin de se douter que cette femme d’une soixantaine d’années environ porte en elle beaucoup de souffrance. Une souffrance qu’elle essaie d’apprivoiser chaque jour pour continuer à avancer. Pour continuer à être présente, tel un pilier, pour ce fils toxicomane
et pour les autres membres de sa famille.Cela fait une vingtaine d’années que la vie de Maryse et de sa famille a pris cette tournure douloureuse.
Famille modeste habitant une localité en périphérie de la capitale, Maryse menait une vie paisible, entourée de son mari et de ses deux fils. La famille arrivait tant bien que mal à surmonter la mort de la seule fille, décédée à la suite d’une maladie.Battante dans l’âme et chérissant le rêve d’un bel avenir pour ses fils, Maryse – alors employée dans une usine textile – soutenue par son mari, mettait tout en œuvre pour que ses enfants aient une bonne éducation. Elle les accompagnait dans leurs études, leur donnant ce dont ils avaient besoin et ne manquait pas de leur faire la morale. Maryse avait d’ailleurs pleinement confiance en ses enfants, dont son aîné.
Et c’est peut-être cette confiance qui fera qu’elle prendra du temps avant de se rendre compte du problème de son fils. « Mon fils a étudié. Il a suivi des cours pour décrocher un emploi dans le secteur de l’hôtellerie. C’est vers l’âge de 18 ans qu’il a commencé à se droguer. Je m’en suis rendu compte en constatant des changements de comportement chez lui et en remarquant qu’il avait les pieds enflés. »
Cette découverte est un coup de massue pour cette mère. Mais loin de céder à la fatalité, elle cherche dès lors tous les moyens possibles pour venir en aide à son fils… en vain. « J’ai essayé de l’emmener dans un Centre de désintoxication, mais lui n’a rien voulu entendre. Il m’a toujours dit qu’il arrêterait de se droguer quand il le voudrait. » Face à l’inertie de ce fils, pour Maryse, la souffrance est intense. La peine de voir ce garçon en pareille posture se mêle à celle qu’engendre un sentiment de culpabilité. « Je me suis dit que mon fils ne m’aimait pas. Puis j’ai pensé que tout ce qui arrivait était peut-être de ma faute. Je travaillais dans la zone franche, j’avais une fille malade et un petit dernier. Peut-être l’avais-je négligé ?… Dimounn dir mo soutire ! » Même son époux finit, à un moment, par lui jeter la pierre. Pour lui non plus, cette réalité n’est pas facile à accepter. Acculée, Maryse finit par perdre ses repères. Celle qui était autrefois coquette, commence alors à se
négliger. Elle fuit le regard des gens. Elle a honte, et par-dessus tout, elle souffre. Croyante et pratiquante, cette situation n’aura cependant pas raison de sa foi.
Au contraire, Maryse choisit de s’accrocher à Dieu et à la Vierge, déposant à leurs pieds tout le poids de sa peine. Une session de formation proposée par le Groupe A de Cassis finira d’ailleurs par être comme cette main tendue qu’elle espérait tant. Au fil des rencontres proposées aux parents qui sont dans la même situation qu’elle, Maryse aura la possibilité de s’exprimer. Ce sera pour elle un grand soulagement de pourvoir partager ce qu’elle a sur le cœur. Et au fil des rencontres, elle arrivera non seulement à déculpabiliser, mais aussi à mieux comprendre la toxicomanie. Des acquis qui lui permettent de mieux comprendre son fils et d’apprendre à vivre avec lui. « Je suis devenue quelqu’un d’autre. » Maryse l’avoue, elle a pendant longtemps espéré que son fils se tournerait aussi vers le Groupe A de Cassis. Mais en vain. « Il a continué à se droguer et maintenant, il prend de la méthadone. » Le quotidien avec un enfant toxicomane n’est pas facile, partage notre interlocutrice. Il faut compter avec ses changements d’humeur. « Il y a des jours ça va, et d’autres pas. » Il faut aussi vivre avec la peur. « Avant, il lui arrivait de disparaître pendant deux ou trois jours sans donner de nouvelles. Alors j’angoisse. Le moindre coup de téléphone, la moindre voiture qui s’arrête devant ma maison et j’ai le cœur qui s’emballe. J’ai peur qu’on m’appelle pour m’annoncer une mauvaise nouvelle. »
Une peur omniprésente qui a eu raison de sa santé. « Depuis, je souffre de migraines fréquentes et de stress. » Des mauvaises surprises, Maryse en a eu d’ailleurs. À l’exemple de l’incarcération de son fils. Un moment douloureux. « Je me souviens de la première fois où
je suis allée le visiter en prison. J’ai pleuré durant tout le trajet. Je n’arrivais pas à parler, tellement cela me faisait mal d’imaginer mon enfant dans ce lieu (…) J’avais toujours eu d’autres rêves pour lui. Qu’il ait un travail, aussi modeste soit-il. Qu’il ait peut-être une famille à lui …» En dépit de tout son chagrin, Maryse a néanmoins choisi de continuer à accompagner son fils. « Mo kontan mo zanfan malgre tou (…) À un moment donné, j’avais même imploré Dieu de me punir et d’épargner mon fils. Après, j’ai réalisé que tout ce qui nous arrivait, ce n’était pas une punition de Dieu… », affirme-t-elle.
Cet amour inconditionnel pour son fils, Maryse veut qu’il en prenne conscience. « Je lui dis que je l’aime à chaque fois que l’occasion se présente. Pour les fêtes, pour son anniversaire. » Selon notre interlocutrice, il est d’ailleurs essentiel de dire « je t’aime » à son enfant parce que
« les toxicomanes se sentent rejetés par la société ». La toxicomanie de son fils lui a aussi ouvert les yeux sur un autre monde. Sensible à la souffrance d’autres personnes se trouvant dans la même situation, Maryse a choisi d’être bénévole à Lacaz A. C’est ainsi qu’elle visite les toxicomanes et SDF hospitalisés, les enfants détenus au Correctional Youth Center (CYC), fait de l’accueil à Lacaz A, etc. Autant d’occasions pour elle de se mettre au service des autres, mais aussi de prendre conscience de toutes les difficultés que rencontrent les toxicomanes et les SDF. « Quand je les visite à l’hôpital, je vois combien cette présence est importante, quel est le poids de la solitude en pareille situation… On peut recevoir la visite de représentants d’ONG, mais ce n’est pas pareil que quand c’est un membre de votre famille qui est à vos côtés. »
Pour Maryse, à travers ses engagements à Lacaz A, à travers ces personnes qu’elle rencontre, tout cela la ramène chaque fois à son fils. « Quand je vois ces personnes qui attendent l’ouverture de Lacaz A pour prendre un bain et un thé, je sens toute leur souffrance et je me dis que je ne veux pas que mon fils ait à vivre cela. Mon fils sait qu’il a toujours sa place dans notre maison où nous essayons malgré tout d’avoir une vie normale. »
S’efforcer de vivre normalement, c’est aujourd’hui le combat quotidien de Maryse et des siens. « Quand mon fils est à la maison, j’oublie un instant tout ces problèmes », confie-t-elle. Dimanche, jour de la fête des Mères, elle compte réunir sa famille autour d’un repas après la messe dominicale. Pour Maryse, une chose est certaine, même si son fils n’est pas loin de la quarantaine, « li ankor enn zanfan pou moi e li pou res touzour mo zanfan ».
Martine Théodore-Lajoie
Merci à Cadress et Ragini
Maryse tient à dire toute sa reconnaissance à Cadress et Ragini Runghen ainsi qu’à Lacaz A pour tout le soutien qu’ils lui fournissent. Elle
encourage d’ailleurs d’autres parents qui se trouveraient dans la même situation qu’elle à venir à Lacaz A. Une permanence est assurée en semaine de 9 heures à 16h30. Tél. : 212.75.41.
MARYCY, « ON REMAND » À LA PRISON DE BEAU-BASSIN
« Ma fille baptisée la veille de la fête des Mères »
Cela fait environ huit mois que Marycy est en détention. C’est d’ailleurs en prison qu’elle a donné naissance à sa fille. Et, la jolie Mary-Grace sera baptisée ce 24 mai. À la veille de la fête des Mères, cette jeune maman a ainsi choisi d’offrir à sa fille un cadeau qu’elle avait elle-même reçu de sa mère, celui d’appartenir à la communauté chrétienne.
Difficile de rester insensible en voyant Marycy arriver avec son bébé serré sur sa poitrine.
La jeune maman, âgée d’une vingtaine d’années, a le visage d’une jeune fille ordinaire. Et la petite, trois mois bientôt, dort paisiblement, la tête couchée sur la poitrine de sa mère. Son innocence de bébé est tellement visible, à travers son sommeil si paisible, elle qui a vu le jour alors que sa maman est incarcérée.Pourtant, la tristesse de la situation laisse rapidement place à la joie. Celle de voir une maman heureuse
et positive. Heureuse d’avoir donné la vie en dépit des circonstances. Et confiante que ce qu’elle vit actuellement n’est qu’une passade. Pour Marycy, il n’y a pas de doute que sa fille et elle retrouveront la liberté un jour ou l’autre et pourront vivre heureuses ensemble. « Quand je sortirai, je m’occuperai bien d’elle. Je trouverai du travail. Cela ne devrait pas être difficile. J’ai travaillé dans des centres d’appels et j’ai les certificats qu’il faut. Je trouverai un logement et on sera bien ensemble », partage notre interlocutrice.

« Cet enfant a été un cadeau pour moi »

Si Marycy ne désespère pas et semble même voir l’avenir avec beaucoup d’espoir pour sa fille et elle, reste que jusqu’à maintenant, elle n’a pas une existence des plus faciles. Fille unique d’un couple mixte – un papa hindou et une maman catholique – Marycy a connu des jours heureux auprès de ses parents jusqu’à ce que la maladie les emporte tous les deux à tour de rôle. « Ma maman est morte d’un cancer en 2004 alors que j’avais 9 ans.
Mon papa est décédé cinq ans après, emporté par des complications liées à l’urée », raconte-t-elle. Si à la suite du décès de son père, Marycy décide de continuer à habiter la maison familiale située au premier étage de la demeure de son grand-père paternel, des conflits familiaux la pousseront à déménager et à s’installer seule. « J’ai loué une maison. J’avais un travail et un copain », relate notre interlocutrice.
Une vie rythmée par son travail dans un centre d’appels, mais qui va finalement basculer du jour au lendemain. « J’ai fait confiance à un proche. Je l’ai laissé mettre ses affaires chez moi. Je ne savais pas qu’il y avait des objets volés. » La voilà donc qui se retrouve derrière les barreaux.
« C’est en prison que j’ai découvert que j’étais enceinte », relate Marycy. Ayant annoncé cette nouvelle à son copain, ce dernier fera le choix de prendre ses distances d’elle et du bébé. Une situation difficile pour la jeune femme, mais pas au point de lui faire douter de son amour pour cet enfant qui grandissait en elle. Ce bébé, elle l’aimait déjà … « Je n’ai personne. Cet enfant a été un cadeau pour moi. »
Pourtant, ce n’est pas facile d’avancer quand vous avez le sentiment d’être abandonné par vos proches et par la personne que vous avez aimée. Ainsi, la plus grande souffrance pour Marycy durant sa grossesse sera la solitude. Abandonnée par les siens, elle ne reçoit quasiment pas de visite. Et par-dessus tout, confie-t-elle, « cela me fait mal de voir ces pères venir voir leurs enfants alors que moi et mon bébé… »
Mais cette solitude ne l’a rend pas malheureuse pour autant. Si ses proches ne cherchent pas à la voir, Marycy est néanmoins bien entourée par ses codétenues et par les officiers de la prison. « Je ne dis pas que je suis heureuse d’être en prison, mais on s’occupe bien de moi. » D’ailleurs, relate-t-elle avec beaucoup de reconnaissance, « à quelques semaines de mon accouchement, je m’inquiétais terriblement. Comment est-ce que j’allais nourrir ce bébé ? » Or, depuis que Mary-Grace est née, elle ne manque de rien.

Solidarité de mise
En effet, Marycy bénéficie d’une grande solidarité. Et chacun essaie de combler ses besoins tant matériels qu’affectifs. « On m’a donné des vêtements. On me conseille. Parfois on me fait même la morale si une des détenues juge que je ne m’occupe pas convenablement de ma fille. » Une attention qui touche profondément la jeune maman. « Après mon accouchement, je ne savais pas trop comment m’occuper de mon bébé. J’avais peur d’être maladroite, notamment pour le bain, et c’est une détenue malgache qui s’est occupée de Mary-Grace pendant au moins deux semaines. »
Finalement, Marycy qui croyait que la prison était semblable aux images diffusées dans les films, découvre que l’univers carcéral est aussi composé de personnes attentionnées, d’officiers à l’écoute et que la solidarité est souvent de mise. « Je suis entourée de murs. Il y a es barreaux, mais je ne me sens pas en prison pour autant, grâce à l’attention dont je bénéficie. »Cela dit, poursuit néanmoins Marycy, « la prison m’a permis de réfléchir. De penser à ma relation avec mes parents. Par rapport à mon père par exemple, il y a peut-être des choses que j’aurais dû lui dire ou que je n’ai pas faites. J’ai beaucoup réfléchi par rapport à ma relation avec les autres aussi. Comment j’ai fait naïvement confiance ».
Le baptême de Mary-Grace s’est imposé comme une évidence à Marycy. « Mon papa était hindou, mais il avait accepté que je sois baptisée. J’ai fréquenté un collège catholique et je partais à la messe aussi souvent que mon travail me le permettait. Comme son papa ne reconnaît pas la petite, j’ai pris la décision de la faire baptiser afin qu’elle puisse partager la même foi que moi. »
Les démarches ayant été effectuées pour les permissions officielles en vue de ce baptême, c’est avec beaucoup de joie que celui-ci se prépare. La célébration aura lieu ce samedi 24 mai à 9h30. La marraine de la petite Mary-Grace sera une détenue proche de Marycy et le parrain un officier de la prison. Robe de baptême, gâteau, dragées et collation après la messe, les détenues et officiers de la prison ont pensé à tout. Tout afin que l’accueil de cet enfant au sein de la grande famille chrétienne soit des plus festifs, même si tout cela se vivra au sein
de la prison. Encore un témoignage pour dire donc que « baro pa aret lavi ».
Martine Théodore-Lajoie
« Même en prison, ces mamans continuent à avoir foi en Dieu »
Mirella Latchman est Rehabillitation Officer et assistante surintendante à la prison des femmes. Au cours de ses 32 ans de carrière en milieu carcéral, cet officier de la prison a vécu plusieurs baptêmes. « Généralement, quand une maman en fait la demande, on s’organise pour trouver
un parrain et une marraine. On choisit une date, on contacte le prêtre et on écrit une lettre officielle au Commissaire des prisons pour lui demander la permission en lui fournissant tous ces détails », explique notre interlocutrice. Par ailleurs, comme l’accès à la prison est restreint, ce sont souvent les officiers de la prison qui sont choisis pour être parrain et marraine. Pour tous, un baptême, même en prison, est un grand moment de joie. « Cela montre bien que même en prison, ces mamans continuent à avoir foi en Dieu et c’est pourquoi elles demandent le baptême pour leurs enfants. » Le baptême en prison reste d’ailleurs un grand moment d’émotion, témoignent ceux qui y ont déjà assisté.
Soulignons que les enfants naissant en prison restent avec leurs mères dans un secteur spécifique adapté pour les mamans et les enfants jusqu’à ce que ces derniers aient atteint l’âge de 5 ans. Arrivé à cet âge, l’enfant est séparé de sa maman si celle-ci n’a pas fini de purger sa peine. Il est soit accueilli par sa famille (papa, grands-parents…) ou placé dans un abri pour enfant (Shelter).

SOS VILLAGE DE BAMBOUS
Patricia Sal, maman SOS dévouée
C’est après avoir cherché du travail pendant 8 mois que Patricia Sal, 56 ans, une habitante de Chemin-Grenier, a pris de l’emploi au sein du
SOS Village de Bambous.
Sentant au début que ce métier était au-dessus de ses forces, d’autant qu’elle a dû laisser sa fille de 20 ans seule chez elle, Patricia Sal finit par s’y accrocher. Forte de ses neuf ans d’expérience, elle ne parle plus de son rôle de SOS maman comme d’un travail mais comme une vocation. « Non, ce n’est pas un travail. J’ai connu pendant deux ans une période d’apprentissage. J’ai secondé, en tant que tante, une mère SOS avant d’avoir ma propre maison », raconte-t-elle.
Aujourd’hui, Patricia est la responsable des « mamans » et les forme. Si elle a, depuis, trouvé ses marques et ses repères, elle affirme avec franchise que les débuts n’ont pas été faciles. « Je me rappelle avoir pleuré tous les soirs avec ma fille. Il y a eu beaucoup de moments de découragement et à chaque fois, je me disais que je m’en irais dans deux-trois mois, mais cela fait déjà neuf ans que je suis ici », raconte-t-elle, le sourire aux lèvres.
Patricia a côtoyé beaucoup d’enfants à problèmes depuis son affectation au SOS Village de Bambous. Le plus dur, confie-t-elle, c’est de les voir s’en aller, soit être postés dans une autre maison ou quitter le confort du village pour faire face à la vraie vie. « Il y a peu, une fille de
13 ans a été postée dans une autre maison. Je dois avouer que cela m’a profondément touchée », dit-elle.

Se dévouer corps et âme
Elle s’occupe actuellement de sept filles, trois âgées de 14 ans, et les autres âgées de 15 ans, 16 ans, 17 ans et 18 ans. « Vivre avec sept caractères différents demande beaucoup de soi, mais on s’y fait à la longue. On se construit avec elles. L’important, c’est de ne pas
percevoir ce que nous faisons comme un simple travail, mais de se dévouer corps et âme pour le bien-être des enfants », précise-t-elle.
Auparavant, explique Patricia, les maisons étaient mixtes, mais depuis quelques années, une fois la puberté atteinte, les filles et les garçons ont été séparés. Ils peuvent toujours se retrouver dans la cour durant la journée. Si les plus petites l’ont déjà appelé maman, pour son plus grand bonheur, mais depuis qu’elle côtoie les grandes, on la surnomme « matante ».
Dans sa maison, les filles sont soumises à des règles comme au sein d’une famille. « Les tâches sont partagées », dit-elle, mais plus important encore, il faut agir comme une vraie famille. Par exemple, après que les filles ont quitté le domicile à 7 heures pour se rendre au collège et au Mauritius Institute of Training Development (MITD) pour des cours vocationnels, Patricia s’attelle avec l’aide de la tante au ménage.

Une vraie famille
Une fois le ménage, achevé, place ensuite à la préparation du dîner : « Nous procédons ainsi pour qu’une fois les filles rentrées de leurs établissements respectifs, nous soyons là pour les accueillir pour le goûter et discuter de leur journée. » Et de poursuivre dans le même ordre d’idées : « Nous nous rassemblons autour de la table. Nous privilégions le dîner, car c’est précisément à ce moment que nous sommes toutes ensemble et que nous pouvons discuter. » De plus, insiste-t-elle, « nous prônons les valeurs familiales. Nous sommes une vraie famille. Les filles
savent que nous ne sommes pas leurs mères, mais l’important, c’est de donner sans rien attendre en retour. Raison pour laquelle je maintiens qu’être mère SOS n’est pas un travail, c’est bien plus que cela ».
C’est arrivés à 18 ans que les enfants sont appelés à quitter le nid de SOS Village. Certains sont accueillis par des proches, mais très peu, confie-t-elle, retournent dans leur famille biologique. S’il y a beaucoup de réussite, c’est non sans tristesse qu’elle apprend quelquefois que certains ont mal tourné. « Il y a beaucoup de chagrin. On se dit qu’après avoir tant donné, cela n’a servi à rien », conclut-elle.
M.S
MÈRE DE CŒUR
Aimer et adopter : pas de barrière
Anne a déjà trois autres enfants lorsqu’elle décide de prendre en charge la petite Elsa, âgée de 8 ans. Cette dernière a été retirée de sa
famille biologique pour être placée en foyer.C’est sa fille qui lui a parlé de la petite Elsa. Cette dernière n’avait que 2 ans et était affectée dans l’un des deux SOS Village. « Mo ti dir li : ayo monn bien fatige ek zot troi, aster repran zanfan
ankor ! Lerla, mo tifi dir mwa, nou travay nou pou okip-li noumem. Finalman, mo troi zanfan finn get ek zot papa parski li tousel travay ek lerla nou finn deside pou pran li », raconte-t-elle non sans émotion.
Au final, la famille, qui a requis l’anonymat, a entamé des démarches non sans difficultés pour accueillir la petite six mois après.C’est avec joie qu’Anne revient sur les dernières années, sa fille Elsa à côté d’elle. « Je me suis occupée d’elle comme d’un bébé. Réadapter sa nourriture pour qu’elle puisse manger comme un enfant de son âge car elle ne consommait que des pâtes », raconte-t-elle. Elsa est d’ailleurs la première de ses trois enfants biologiques à l’appeler mami et son époux papi. « Cela a été une joie immense. J’ai même dit aux autres de prendre exemple », dit-elle, le sourire aux lèvres.
Aujourd’hui, Anne ne souhaite qu’une chose : pouvoir adopter Elsa en lui donnant son nom. Elle se heurte toutefois aux démarches administratives, car on favorise la famille biologique et non la famille d’accueil. Sa plus grande peur demeure qu’Elsa lui soit enlevée et confiée ailleurs. Mais cette dernière ne n’entend pas vivre sans sa mère Anne et son père Benoît.
M.S

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