Voir clair peut se faire de différentes manières. Alors que son dernier album sort, Gérard Louis l’avoue, « aster mo lizie pe komans ouver ». Une vision
retrouvée et qui lui a fait prendre conscience qu’il passait à côté de l’essentiel : Dieu. Il a ainsi tenu à mettre son talent au service du Seigneur pour son
premier album spirituel, Jesus nou sover nou lerwa. Rencontre.
Après avoir habitué ses fans à une musique plutôt d’ambiance, Gérard Louis – auteur, compositeur, interprète – a choisi de proposer cette fois un album spirituel, fruit d’une réflexion et d’une prise de conscience de cet artiste chevronné. Ce dernier, pour rappel, avait fait ses premières armes au sein du groupe Cassiya avant de lancer Geda Music, orchestre et production.
Pourquoi sortir d’un Si to kapav vini, ou encore d’un Bisous doux, pour Pitie pou mwa, ou encore Tou pou twa ? À cette question, Gérard Louis explique qu’après un exercice de remise en question, il a pris conscience que les artistes qui ont une bonne popularité finissent par oublier l’essentiel. Un reproche, précise-t-il, « que je fais à moi-même en premier ». En effet, entre les sollicitations diverses, les impératifs pour répondre à la demande du marché et maintenir sa popularité, il reste peu de temps pour l’essentiel de la vie. Peu de temps pour Dieu. « Mo ti pe rod plis bann zafer pou fer moi tenir larout. Bann zafer komersial. An plis, kan ou vinn enn vedet, ou pa gagn letan. Ou pe bizin pans lot zafer. Organize. Ou kone Bondie la. Toultan mo ti ena enn panse pou Kreater. Parfoi ou pase ou dir li enn ti bonzour. Me an mem tan ou ena lot zafer pli inportan pou fer, pou panse », explique Gérard Louis.
Mais voilà qu’il y a deux ans, comme Gérard Louis l’explique, « mo lizie ki ti ferme, linn komans ouver ». Un déclic qui fait suite à une prise de conscience encore plus intense de ce qui se vit dans la société mauricienne. « Nou kroir dan kreatir pa dan Kreater », estime Gérard Louis. « Me nou pa pou kapav sanz le soz par nou prop lafors. Nou artis, nou finn ekrir lor bann zafer sosial – ladrog, suicid, etc. – me mo trouve pena issu. »
Inspiration divine
Dans cette prise de conscience des drames de notre monde, Gérard Louis prend aussi la mesure de l’amour de Dieu pour l’homme et de la petitesse des hommes. « Ki nou ete pou ki Bondie donn nou sa valer-la ? Eski nou rekonet Bondie ? Ki nou ete ? Nou pa mem proprieter nou lavi. »Et en celui qui fut autrefois membre de la chorale de l’Immaculée (Port-Louis) et de Saint-Sacrement (Cassis) naîtra au final le désir de faire un album spirituel. Un album où il met le talent que Dieu lui a donné à Son service. D’ailleurs, il le dit explicitement dans une chanson figurant sur cet album : « Monn konpran ki tou seki mo ena, se toi ki finn konfie moi sa (…) Mo talan ek mo letan mo servi zot pou toi. Mo larzan mo investi-li pou onor toi (…) Mo talan, tou seki mo ena se toi ki finn konfie moi sa. »
Deux ans ont été nécessaires à Gérard Louis pour réaliser Jesus nou sover nou lerwa. Deux ans durant lesquels il a fait appel à l’inspiration divine pour pouvoir trouver les mots justes. Il a aussi pu compter sur le soutien de ses proches – sa femme et ses enfants –, son frère et des amis qui l’ont encouragé à persévérer dans ce projet et quand il était en mal d’inspiration.
« Kroir dan Kreater »
Par ailleurs, afin de s’assurer de la qualité de ses textes, Gérard Louis avait tenu à les faire viser par des religieux. Ainsi, il a fait appel aux pères Jacky David, et Sylvio Lodoïska et au pasteur Stellio Souci. « Si on m’avait dit que les textes n’étaient pas bons, je n’aurais pas sorti
l’album », précise Gérard Louis. Or, son travail a conquis ceux qui avaient eu l’occasion de le découvrir en primeur. Certains y voyant même là un album qui parle aussi à d’autres chrétiens.Gérard Louis l’avoue, il aurait été certainement plus facile et plus rentable pour lui de faire encore un album commercial, mais la démarche en proposant Jesus nou sover nou lerwa est autre. Par exemple, pour un album commercial, il aurait eu un producteur réunionnais pour l’acheter, explique-t-il. « J’aurais pu aussi gagner plus d’argent en vendant un album commercial. Alors que là, cet opus est proposé à Rs 150. »
Mais Gérard Louis tient à cette œuvre. « Mo kone ena sertin artis pou pran sa a la lezer. Pou dir Gérard pe rant monper. Me mo espere ki ena osi bann artis ki fer parey. Nou, bann artis popiler, nou ena linflians. Nou lavoi kapav tous dimounn (…) Moi, mo anvi dir dimounn kroir dan Kreater. » Gérard Louis a aussi tenu à mettre des références bibliques à côté de certains titres. Une manière pour lui d’encourager ceux qui auront cet album en main à se référer à la Bible.
Deux ans après s’être lancé dans cette aventure, Gérard Louis a fini par sortir Jesus nou sover nou lerwa le 21 mars dernier. L’album semble avoir tout de suite reçu un accueil favorable. De quoi rendre son auteur, compositeur et interprète heureux.
L’opus est en vente à Rs 150 chez les disquaires et est aussi disponible dans certaines paroisses.
Martine Théodore-Lajoie
Zoom sur « Jesus nou sover nou lerwa »
Ce premier album spirituel de Gérard Louis comprend dix titres : Jesus nou sover, Pitie pou mwa, Viv dan lamour, Bondie mo refiz, Mo demann twa la sazes, Soufrans Bondie, Ki nou ete, Konsey, Tou pou twa et Nou lesperans.
Tantôt sur des rythmes entraînants, tantôt à travers une ballade, ou encore sur une musique plutôt douce, Jesus nou sover nou lerwa est une invitation à prier. Une invitation à découvrir ou à redécouvrir l’immensité de l’amour de Dieu pour tous.Indéniablement, il s’agit d’un album spirituel qui a profité de l’expérience de Gérard Louis. De sa maîtrise du monde de la musique en termes de voix, d’accompagnement musical, de chœur. Le tout contribuant à permettre à celui qui l’écoutera de se plonger dans un monde d’émotions diverses.
Par ailleurs, on retrouve aussi sur Jesus nou sover nou lerwa la voix de Sandra Mayotte et de Bruno Malcom. Sandra Mayotte interprète deux titres : Mo demann twa la sazes et Nou lesperans. Alors que Bruno Malcolm interprète avec Gérard Louis et Sandra Mayotte la chanson Soufrans Bondie.En cette période de Carême, et même après, Jesus nou sover nou lerwa trouvera certainement sa place au sein de nombreux foyers chrétiens.
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