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Homélie de Mgr Maurice E. Piat aux funérailles du père Henri Souchon

15/09
2013
2 commentaires »

Il ne sera pas nécessaire d’ériger un monument à la mémoire d’Henri Souchon car il a déjà été, sa vie durant, un monument incontournable de la vie de l’Eglise et de l’île Maurice en cette 2e moitié du XXe siècle. Henri Souchon n’a pas été un monument figé, à la manière d’un sphinx, mais plutôt une personnalité forte qui ne se laisse enfermer dans aucune catégorie, qui ne laisse personne indifférent ; une personnalité qui est sans cesse en mouvement mais dont la présence a toujours du poids parce qu’elle est toujours pleine de vie et de joie de vivre. Tout au long de son ministère et au milieu de tous ses combats, Henri a été un homme heureux, un homme qui a connu et rayonné le bonheur des Béatitudes décrites ici par le Christ, un homme heureux dans sa vocation de prêtre ouvert à tous, heureux dans sa simplicité de vie et dans sa grande discipline de vie, un homme heureux dans le don total de lui-même, dans sa grande capacité de pardonner, de ne rien garder sur le cœur, un homme heureux dans sa lutte pour la justice et dans son acharnement pour la paix.

Nous rendrons grâce à Dieu pour ce prêtre qui a été donné à l’Eglise, pour cet homme dont la vie laisse une trace lumineuse qui peut éclairer encore des Mauriciens de plusieurs générations.

Henri Souchon a été un homme d’Eglise qui s’est employé à dépoussiérer tout ce qui pouvait sentir « le renfermé », le « musée » dans l’Eglise, comme il le disait. Il a ouvert toute grandes les portes de l’Eglise pour qu’elle entre dans un dialogue vivant et responsable avec le monde mauricien en pleine évolution. Henri a été l’un de ceux qui a le plus encouragé et soutenu les jeunes Mauriciens de toute origine qui voulaient se faire prêtres ou religieuses. A Notre-Dame-de-Lourdes, à Rose-Hill, il a lutté pour qu’on abolisse la location des bancs à l’église afin que chacun puisse y trouver sa place. Il a multiplié les contacts avec les jeunes qu’il allait rencontrer dans les écoles et les collèges et qu’il accueillait dans son grenier. Il a accueilli leurs guitares à l’église, les a accompagnés dans leurs camps scouts et sur les terrains de foot ; il en a envoyé plusieurs à Calcutta pour travailler avec Mère Térésa ; il restait en contact et encourageait ceux qui s’engageaient dans le journalisme, dans la politique, ou dans le travail social. Il a su aussi accompagner et encourager ceux et celles qui s’engageaient dans un mariage mixte. Il visitait les écoles primaires – et pas seulement celles de sa paroisse ; il soutenait les professeurs comme les élèves – et dans un de ces raccourcis symboliques dont il était le seul à avoir le secret –  il répétait que les deux signes d’une bonne école c’était des toilettes propres pour les élèves et un bon staff room pour les enseignants. Il ne le disait pas seulement, il le faisait.

Henri a aussi eu la passion des plus pauvres et d’abord des enfants qui terminaient l’école primaire sans diplôme et sans beaucoup d’espoir. Avec l’aide de collaborateurs/trices, il a lancé l’école « Oasis de Paix » dans des locaux de fortune. Et aujourd’hui, grâce à la générosité de mécènes qu’il avait le don de savoir réveiller, il a offert à ces enfants une magnifique école à Pointe-aux-Sables. Et que dire de son attachement pour les sans-abris de Port-Louis, les « tontons » comme il les appelait. Chaque dimanche soir, le Centre social de Marie-Reine-de-la-Paix devenait un hub d’accueil et d’amitié où l’on vivait des moments de vrai bonheur dans ce contact simple mais vrai avec la grande pauvreté de Port-Louis.

Sa joie de vivre, son sens de l’accueil à l’église, son amour pour les pauvres, sa présence forte et interpellante dans le pays à travers les média, lui ont attiré pas seulement de l’admiration mais beaucoup d’amitié, des amitiés qui venaient de toutes les composantes de la société mauricienne.

Henri avait une personnalité à la fois forte, solide, bien campée et en même temps, ouverte à tous. Rien de ce qui faisait la trame de la vie humaine, et en particulier de la vie mauricienne, ne le laissait indifférent. C’est ainsi que son rayonnement dépassait de loin les limites de l’Eglise. Il a cru à l’importance et à la vocation des média dans une société qui se veut libre et ouverte. C’est pourquoi, il ne s’est pas contenté d’être présent personnellement dans la presse, à la radio ou à la télé mais de lutter pour que le plus grand nombre puisse s’exprimer dans les média. Ainsi, il créait déjà dans les années 60 le studio d’Art Sonore à Rose-Hill – un studio à partir duquel beaucoup de Mauriciens ont pu prendre la parole, jusqu’aux prisonniers qui aujourd’hui s’expriment  sur les ondes, dans le programme « Baro pa aret lavi ». Sa participation en tenue de combat, porte-voix au poing, dans la manifestation pour la liberté de la presse devant l’hôtel du gouvernement en 1984 a été déterminante, surtout par le fait qu’il a réussi à transformer une arrestation par la Police de tous les journalistes manifestants en un festival de la liberté de la presse au cœur même des casernes centrales.

Henri a aussi été un pionnier dans l’aventure du dialogue œcuménique avec les autres Eglises chrétiennes comme dans le dialogue interreligieux avec les autres grandes religions présentes à Maurice. Il avait son style à lui – qu’on peut discuter – mais il a ouvert des portes, il a créé des brèches, pour que le courant, l’amitié puisse passer entre les différentes communautés.

Henri disait : « je roule pour une seule communauté, la communauté mauricienne ». Il n’a pas seulement lutté pour le mauricianisme, il a été un vrai Mauricien – parce qu’il a été l’ami de tous et l’homme de tous les combats :

Le combat contre le communalisme

Contre la pornographie

Contre le jeu et les casinos

Contre la pollution

Pour une éducation adaptée à chacun

Pour le dialogue interreligieux et inter culturel

Pour la liberté de la presse

Pour la justice envers les plus pauvres

Last but not least, il y a eu son combat pour la paix sociale. De son grenier de la rue St Georges, il était comme un vigile, et quand nous lui demandions à un retour de voyage, comment va la société mauricienne, il répondait toujours : « tout peut arriver ». Nous ne pouvons pas oublier sa présence déterminante pour rétablir la paix au cœur des bagarres de 1968 et dans les émeutes de Kaya.

Je me suis souvent demandé qu’elle était la source d’énergie qui alimentait ce feu d’artifice permanent, qu’est-ce qui expliquait l’engagement tout azimut de ce prêtre, un engagement qui dépassait largement les limites de l’Eglise pour rejoindre l’ensemble de la vie mauricienne, un engagement qui dépassait même les limites des côtes mauriciennes pour s’intéresser aux pauvres de l’hôpital, du père Stéphano dans la brousse de Madagascar, aux pauvres de Calcutta à qui il envoyait des jeunes, et aux chrétiens de Chine par exemple en aidant certains d’entre eux à construire une Eglise.

Peut-être pourrons-nous percevoir quelque chose de cette étincelle sans cesse jaillissante au cœur d’Henri si nous nous arrêtons quelques instants sur ces quelques mots qu’il avait fait graver sur son calice d’ordination avec lequel il célébrait la messe tous les jours, et aussi sur la croix en bois qu’il portait toujours sur la poitrine : « Le christ qui est tout en tous ». Ces mots viennent d’une lettre de St Paul où celui-ci exhorte les chrétiens de la ville de Colosse à devenir des « hommes nouveaux qui se renouvellent à l’image du Dieu créateur, là où il n’est plus question de Grec ou de Juif, de circoncis ou d’incirconcis, de barbares ou de civilisés, d’esclaves ou d’hommes libres. Ce qui compte c’est seulement le Christ qui est tout en tous » (Col 3,4).

Henri avait profondément intégré cette vision : il ne servait pas simplement une religion parmi d’autres, il servait le Christ qui a donné sa vie pour tous les hommes ; le Christ qui nous montre ce que peut donner cet Homme nouveau que nous sommes tous appelés à devenir ; le Christ qui est déjà à l’œuvre dans le cœur de chaque homme et de chaque femme pour éveiller en lui, en elle cette humanité nouvelle à l’image de la sienne. Pour traduire ce que dit St Paul en termes mauriciens, on pourrait dire : «  ce qui compte, ce n’est plus que nous soyons indiens ou musulmans, créoles, blancs ou chinois mais seulement le fait que chacun de nous n’est pas venu au monde par hasard ; chacun est là vivant, sur cette île parce qu’il a été aimé de Dieu, voulu par Dieu avec son patrimoine culturel particulier. Et le Christ est là, avec chacun de nous parce qu’il a épousé notre humanité, a souffert pour nous, a porté nos fardeaux. Et il nous conduit vers une destinée commune, cette vie lumineuse d’accueil large et fraternel où Henri vient d’entrer, cette vie de joie et de paix où le Christ sera tout en tous parce qu’il aura fait de chacun un homme nouveau à l’image de Dieu ».

Merci Henri d’avoir gravé ces mots pas seulement sur ton calice et sur ta croix, mais sur ton cœur. Merci de n’avoir jamais permis que ces mots s’effacent de ta vie. Que Dieu, notre Père à tous, nous prenne par la main et nous guide sur ce chemin, comme il a guidé Henri notre frère.

Commentaires

  1. Louis Ng-cheng-hin dit

    17 septembre 2013 à 00:11

    We are deeply sorry to hear about the death of Father Souchon. I came to know father Souchon through my involvment with la Jic movement in Mauritius. We were a group of chinese youth who met weekly at Father Paul Wu office at St. Louis Cathedral.Father Souchon invited us to join the JIC and we participated in their activities. Father Souchon was a loving and inspiring priest who captivated the youth in Mauritius

    Répondre
  2. Bill dit

    17 septembre 2013 à 22:03

    Un grand homme qui etait avant tout un patriote. Il a demontre sa determination et soutien dans plusieurs evenements qui ont marque notre ile maurice

    Répondre

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