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Portraits de prêtres spiritains à Maurice

4/09
2013
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P. Henri Arthé, Spiritain

P. Henri Arthé, Spiritain

« Suis-moi et suis le Christ ! » Thème du pèlerinage du Père Laval 2013. La Vie Catholique vous propose de rencontrer quatre prêtres spiritains qui suivent le Christ à l’exemple du Bienheureux. Deux prêtres français, les pères Roger Billy et Bernard Hym, qui ont quitté la France comme le Père Laval pour venir en mission à Maurice, nous relateront leur passion pour la Pastorale et la formation respectivement. Le père Henri Arthé, prêtre mauricien, nous parlera de l’importance du dialogue. Le père Lélio Prudence, prêtre rodriguais et actuel curé de Sainte-Croix, évoquera la pauvreté au cœur de la mission. Stellio Brasse et Marie-Louise Raggoo nous partageront aussi le désir qui les anime.

Le père Roger Billy : « Comme le Père Laval, le souci que Jésus soit connu et aimé »

La dimension évangélique qui se situe au cœur du ministère du Père Laval est frappante pour le père Roger Billy, prêtre français spiritain ayant treize ans de vie missionnaire à Maurice. Comme le Père Laval, le prêtre est un passionné de la Pastorale. Ce qui passionne le père Roger Billy est que Jésus soit vraiment connu et aimé. Au cœur de sa mission, le prêtre s’interroge toujours sur la façon de susciter la rencontre des fidèles avec Jésus, comme l’a si bien fait le Père Laval dans son ministère. C’est une grande souffrance pour lui de voir les enfants de la catéchèse plein de connaissances mais qui n’ont jamais fait la rencontre avec le Christ. « Ce n’est pas l’enseignement ou les méthodes de Pastorale qui vont convertir, mais la rencontre avec Jésus. » Sinon, dit-il, on se retrouve en face d’une religion et non d’une foi. Comme le Père Laval, le père Billy rencontre aussi beaucoup de familles avec de profondes blessures. « Comment emmener les fidèles à ce Jésus qui guérit, répare, qui remet debout ? », s’interroge le curé de la paroisse Saint-Jean. « Le Père Laval a été celui qui a su reconstruire la famille, reconstruire une société basée sur l’amour et le respect. Son seul but était de faire passer le message de l’amour. »

 Remettre debout

Un des piliers forts de sa Pastorale : la confession. « À travers le sacrement de Réconciliation, il remettait les gens blessés et écrasés intérieurement dans l’amour de Dieu, ceux ayant de graves blessures d’amour, ceux ayant subi le mépris dans leur vie. » Son catéchisme en créole à travers des questions toutes simples nourrissait les pauvres. Le père Billy s’inspire beaucoup de la manière dont le Père Laval a su bâtir des communautés de fidèles.

À l’image de Jésus-Christ, le Père Laval était toujours animé du grand désir de servir les plus pauvres. Ces derniers étaient des esclaves nouvellement affranchis. Mais dans le cœur du Bienheureux, il savait que le royaume des cieux leur appartenait. Son souci était de les remettre debout.

Message de l’Évangile

Dans sa manière de faire, « il n’a pas été leur chef, mais il a su responsabiliser les chrétiens ». Malgré leurs défauts et difficultés, le Père Laval savait que le message de l’Évangile passait mieux en eux-mêmes. « Ils ne pouvaient s’appuyer sur rien. Ils n’avaient ni pouvoir, ni savoir, ni avoir. » La grande simplicité du Père Laval touche beaucoup le père Billy. Le B  ienheureux a connu une vie mondaine mais il a tout quitté lorsqu’il fait la rencontre avec le Christ. Son regard change. Sa vie se transforme. Jusqu’au point de mener une vie sobre à Maurice. « Pour vivre une réelle proximité avec les pauvres, au lieu d’habiter la grande maison, il a fait construire une petite baraque dans la cour de la Cathédrale. Il a même mis une petite porte sur le pan du mur pour accueillir les gens. Il disait la messe pour eux en fin de matinée les dimanches. » Tout cela est une grande grâce que le Seigneur a fait à notre petite île Maurice, conclut le père Billy.

Sandra Potié

Le père Henri Arthé : Le dialogue au cœur de la mission

Le dialogue est un élément essentiel dans la mission. Il était au cœur de la mission du Bienheureux Père Laval. Le père Henri Arthé, prêtre mauricien spiritain depuis 23 ans et Supérieur de la congrégation du Saint-Esprit à Maurice, nous en dit plus. L’Église croit fermement en un chemin de dialogue respectueux au cœur de la mission. Nostra Aetate, un des textes fondateurs de Vatican II, invite l’Église à entrer en dialogue avec les autres religions et cultures, nous rappelle le père Henri Arthé. Le Père Laval l’a vécu bien avant Vatican II.

Au moment où le Père Laval débarque à Maurice, la situation du pays est conflictuelle : tensions et incompréhensions. Avant même d’évangéliser, il a dû essayer de voir comment entrer en dialogue avec un peuple qui a longtemps subi l’esclavage. D’anciens esclaves libérés, des gens démunis, des exclus de la société, qui n’ont jamais entendu parler de l’Évangile. Mais le Père Laval a compris que le dialogue n’est pas seulement un langage, mais une proximité avec les gens, précise le père Arthé.

Rencontrer l’autre

Outre l’apprentissage de la langue créole, il fait construire une petite baraque pour partager la vie de ces gens. De plus, ces longues heures au confessionnal lui permettent d’écouter le récit de vie des anciens esclaves. À travers ses actions, le Père Laval nous démontre qu’il n’y a pas d’évangélisation ni de mission en dehors des relations humaines, commente notre interlocuteur. Le dialogue nous invite à rencontrer l’autre dans ce qu’il est, dans ce qu’il vit, pour ensuite vivre un échange. Et pour que le dialogue soit fructueux, le Père Laval entre chaque jour en dialogue avec son Dieu dans un cœur-à-cœur, car il est important de recevoir cette Parole de Dieu, Parole qu’il donne à son tour.

De même, nous rappelle le père Arthé, le dialogue est très important dans la Congrégation du Saint-Esprit. Dès l’origine, le projet missionnaire spiritain est tourné vers l’Afrique. Projet connu comme l’Œuvre des Noirs. Le but est d’exprimer l’amour de Dieu à cette partie de la population qui souffre le plus. L’objectif est de faire émerger un nouveau visage de l’Afrique à travers l’Évangile. Un dialogue qui se fait à travers une connaissance profonde de la culture africaine. Le père Libermann disait que son cœur est aux Africains. Il invitait ses Spiritains à devenir des Noirs au milieu des Noirs. Et depuis le Concile Vatican II, la congrégation du Saint-Esprit a cru bon s’ouvrir davantage sur le monde, voire sur d’autres continents.

Dialogue, fraternité, accueil

C’est ainsi que le dialogue interreligieux et interculturel devient un des éléments forts dans la vie des Spiritains. Ces derniers s’intéressent beaucoup aux grandes religions du monde : l’hindouisme, l’islam, le bouddhisme, entre autres, et essaient d’entrer dans un dialogue respectueux. À Maurice, au Centre d’accueil et de formation interreligieuse à Pont-Praslin, les Spiritains initient les chrétiens à une meilleure compréhension des autres traditions et foi religieuses. Outre de favoriser une fraternité respectueuse, le dialogue interreligieux invite chacun à approfondir sa propre foi.

Dialogue interreligieux que le père Arthé a lui-même vécu durant huit ans au Pakistan (1991-1999). L’essentiel de son ministère était de rencontrer, d’entrer en dialogue libre et fraternel et surtout patient, de côtoyer des gens dans leurs milieux de vie pour vivre des moments d’amitié et de rencontre. C’était auprès d’un peuple avec une longue tradition hindoue connue comme la tribu des Marwari Bheels. Mission que vit actuellement le père Maximil Tambyapin, et qui consiste à développer une relation de confiance entre ce peuple et les chrétiens pour s’entraider, que ce soit dans des projets d’éducation ou de santé, entre autres. Au cœur de cette mission, le père Arthé a fait l’expérience de la force et de la qualité d’une relation humaine où le dialogue, la fraternité, l’accueil, l’amitié, la sincérité voire le pardon étaient au cœur.

Sandra Potié

Le père Bernard Hym : Le Père Laval ne se repose pas, il est à l’œuvre !

Le désir de partager la Bonne Nouvelle qu’il a découverte a toujours animé le cœur du Père Laval. Désir qui anime aussi le père Bernard Hym, prêtre spiritain à Maurice depuis 25 ans, et responsable du Centre Père-Laval. Ce dernier s’adonne avec le même zèle à la formation. A Ivry-La-Bataille, où il est médecin, le Père Laval initie le mois de Marie. En tant que prêtre dans sa paroisse à Pinterville, il accomplit sa mission avec tendresse et patience auprès des pauvres. Sa passion est de mettre la Parole de Dieu à la portée des gens de tout bord. Non pas en adaptant le village à ce qu’il veut transmettre, mais en s’adaptant à ce que vivent les gens du village. Il faut savoir qu’à l’époque, la formation à travers la Parole de Dieu était optionnelle.

Le Père Laval développe une grande passion pour transformer les adultes à travers l’Évangile afin que les enfants puissent aussi s’épanouir. Le catéchisme est aussi donné aux enfants en début de soirée, et aux jeunes peu après. Il reçoit chez lui le handicapé qu’on oublie et le prépare pour sa première communion.

Zèle profond

Le Père Laval n’invite pas seulement les gens seulement à l’écouter, mais il leur donne aussi une colonne vertébrale chrétienne. Sa mission fleurit à tel point que l’Église se remplit. On passe du chiffre de 12 à celui de 500. Le village se transforme. À Maurice, le Père Laval initie avec la même patience les nouveaux affranchis aux prières simples et au signe de la croix. Son catéchisme a deux axes : la Parole de Dieu et son témoignage de vie. Il en fait des disciples autour de lui et place en eux une grande confiance.

Il a su donner ce désir d’un zèle profond à Émilien Pierre, homme simple qui devient un grand catéchète pour l’accompagner dans sa mission. D’autres s’attachent à ses pas. Si bien que les petites communautés de notre Église (Cœur-Immaculée-de-Marie, Notre-Dame-de-la-Salette entre autres) ont démarré à partir des gens qui ont eu le désir d’être formés par le Père Laval. Zèle qui gagne aussi le père Bernard Hym, qui débarque à Maurice en 1988 pour former les jeunes novices.

Mission qui démarrera treize ans plus tard. Entretemps, il reçoit les pèlerins qui viennent se recueillir au caveau. Et là, le prêtre découvre que le Père Laval ne se repose pas à Sainte-Croix. Il est à l’œuvre. Il continue toujours de travailler. Constat qui se dégage à travers une écoute des pèlerins lui confient comment le saint apôtre les aide à sortir de leurs problèmes personnels ; à reconstruire l’unité dans leurs familles ; à leur donner une espérance au milieu de leurs soucis. Le Seigneur l’invite à aller plus loin dans cette mission. Il sera convié à rencontrer à Paris le père Joseph Michel, un des grands spécialistes de la vie du Père Laval. Ce dernier lui confie des documents sur la vie du saint apôtre.

Traces du saint apôtre

D’autres portes s’ouvriront au père Hym lors d’un stage en Angleterre. Il y rencontre les Spiritains, ce qui lui permet de partir sur les traces du saint apôtre lorsqu’il était à Londres pour trois semaines. Les intérêts des uns, les défis des autres ou encore les motivations de certains, l’aideront à avancer dans sa recherche sur la vie du Père Laval. En faisant une relecture de sa vie, le père Hym reconnaît la grâce du Seigneur. « Je n’ai aucun mérite. Si le Seigneur m’a donné cette connaissance, c’est pour qu’à mon tour je la partage. » Partage qu’il déploie avec ferveur auprès des jeunes à travers la Pastorale des jeunes, aux pèlerins (Mauriciens et étrangers) de passage au caveau. Son projet futur est de travailler sur le voyage français du Père Laval, projet qui n’a pas encore été étudié.  Le père Bernard Hym se dit chanceux car le travail se fera auprès des gens tout aussi passionnés de la vie du Père Laval que lui.

Sandra Potié

Marie-Louise Raggoo : « Le Père Laval me conduit au Christ ! »

Le Père Laval est une grâce dévoilant l’immense amour de Dieu pour notre île, évoque Marie-Louise Raggoo, mariée, mère d’une fille, bibliothécaire au collège Saint-Mary’s, School Counsellor et catéchète. Sa passion pour le Père Laval remonte à l’âge de 7 ans. Marie-Louise se souvient encore de la voix de sa marraine, Bluette, lui disant que le Père Laval est un saint homme se reposant auprès de Dieu. Chaque dimanche, elle se faisait un devoir d’emmener des enfants réciter le chapelet au caveau.

Avec ses yeux d’enfant, Marie-Louise scrutait alors avec bonheur le visage du saint apôtre avec son doux sourire qui, confie-t-elle, disait : « Je suis là avec vous, prions ensemble. » Pour la marraine, il ne fallait pas se concentrer sur la statue, mais fermer les yeux en imaginant le Père Laval à l’intérieur de la pierre. Ses souvenirs lointains l’emportent dans une grande paix et joie profonde. Aujourd’hui encore, Marie-Louise ressent cette présence forte du Père Laval quand elle se rend au caveau. Présence qu’elle a voulu plus tard partager avec Raj, son époux, et avec sa fille Sharon peu après sa naissance. Dans les moments difficiles, elle ne manque jamais de se tourner vers le Père Laval.

Et en tant que catéchète, Marie-Louise avait un grand désir de faire connaître le Bienheureux aux collégiens. Elle se dit émerveillée par le livre de Joseph Michel. « Chaque page illustre à quel point Dieu se révèle à l’homme à travers les saints. » Message fort qu’elle transmet depuis cinq ans à ses élèves en se rendant au caveau. « Je les prépare d’abord à entrer dans une attitude de pèlerin, ensuite à découvrir le Père Laval et ses œuvres. » Plus la connaissance de Marie-Louise grandit sur le Bienheureux Père Laval, plus sa foi grandit aussi. « Le Père Laval est pour moi un grand saint qui me tient la main pour me conduire au Christ. Je me sens enracinée dans une vérité qui me rend plus solide et qui nourrit mon espérance en l’amour de Dieu. »

Sandra Potié

Le père Lélio Prudence : « Allumer le feu de l’amour du Christ à Ste-Croix »

« Le Père Laval m’est à la fois un ancêtre dans la foi, un frère et un compagnon. Un homme qui sait éveiller et réveiller la foi chez les personnes. » Des mots du père Joseph Lélio Prudence, nouveau curé de Sainte-Croix, qui se dit touché par la manière d’évangéliser du Père Laval. Rencontre. Le Père Laval est une source d’inspiration toujours actuelle pour le père Lélio Prudence, 46 ans, natif de Rodrigues. La simplicité  de l’Apôtre des Noirs, sa ferveur, sa manière d’être proche des gens, ont inspiré le père Prudence à être Spiritain. En contemplant sa vie,  le prêtre retrouve un catalyseur, un stimulant pour le service du royaume de Dieu. « Il donne l’impression de connaître les fruits et les talents des personnes qu’il rencontre. Il leur enseigne, les forme, les canalise,  afin que chacun puisse produire de bons fruits selon les talents reçus. »  

Autre aspect du Père Laval qui le touche : la famille. Pour avoir de bons enfants, il nous faut de bons parents, disait-il. Propos attestés par le père Lélio dont les parents lui ont appris dès le plus jeune âge à se présenter chaque jour devant Dieu. La prière était incontournable chez les Prudence : chapelet, prières d’action de grâce, de demande et de pardon. « Cela 
variait selon les événements de notre vie. » Ce qui a permis au père Lélio de goûter très jeune à une vie intérieure et une paix qui l’habitent. La prière le remplissait de courage pour un travail bien fait à l’école, si bien qu’il était un brillant élève. Son désir : rencontrer le Christ. Ainsi, depuis sa première communion, il allait à la messe chaque matin avant l’école.

Le sens du dévouement de son père, employé au ministère de l’Agriculture, le touchait beaucoup. Après le travail, il plantait des légumes et fruits et les vendait pour nourrir sa famille de sept enfants. Lélio se souvient encore des parties de pêche avec son père. Le plus gros poisson était pour le voisin, se rappelle-t-il, car ses parents avaient un grand sens du partage.

Très jeune, Lélio veut se faire prêtre. Séduit par les robes blanches de Sr Désirée et Sr Damien, religieuses des Filles de Marie, des robes qu’il qualifie de si spéciales que ces dernières l’invitent à en porter une aussi en devenant prêtre un jour. Il n’avait que quatre ans. Sa foi ne cesse de grandir. Outre ses parents, Antoinette Prudence, la responsable de l’ACE et également son prof au primaire, l’a beaucoup aidé dans cette marche. « On était comme une famille en classe. On partageait tout ce qu’on avait. »

Le jeune Lélio a été très engagé dans sa paroisse, ce qui l’a aidé dans sa vocation. Son curé, le père Jean-Claude Desjardins, plaçait beaucoup de confiance en lui. Il était même président du Conseil paroissial. En 1986, il est Teaching Assistant dans une école primaire. Quatre ans plus tard, il suit des cours au Mauritius Institute of Education (MIE) à Maurice où il fait l’expérience d’une amitié qui dépasse les cultures. Il acquiert une ouverture d’esprit auprès des hindous et des musulmans avec lesquels il entretient encore des liens.

L’appel du Seigneur grandit

Résidant chez sa tante à la Cité Barkly, il intègre la chorale Sacré-Cœur et le Mouvement de la Jeunesse Barkly. L’appel du Seigneur grandit. Au bout de deux ans, il choisit de prendre un emploi dans le giron catholique. Sa foi est alors nourrie par la prière et les engagements : chorale, organisation de fancy-fair, Conseil paroissial, groupe de jeunes… « J’aidais les jeunes à relier leur foi à leur vie… en plus, on faisait du sport ensemble. »

Sa rencontre avec le père Robert Dalais sera un tournant. Frappé par un jeune qui ne rate jamais sa messe quotidienne, le prêtre aura une conversation profonde avec le jeune Lélio qui lui fait part de son désir d’être prêtre. Lélio débarque au Foyer La Source à Maurice en 1995. Après avoir fait connaissance avec plusieurs congrégations religieuses, il décide de se faire prêtre dans la congrégation du Saint-Esprit. La vie communautaire des Spiritains, leur accueil, leur simplicité, leur disponibilité et leur humilité lui parlent.

Après deux ans de philosophie à la Réunion, il fait son année de noviciat à Maurice et a l’occasion de faire la Pastorale auprès des détenus du Rehabilitation Youth Centre à Beau-Bassin. « Ils me disaient que je venais pour leur donner la vie alors que je ne faisais que les écouter, leur parler… » Et là, le père Lélio trouve que l’histoire du Père Laval nous montre que c’est quand nous sommes libres que nous pouvons être instruments de libération pour autrui. De 2001 à 2005, il poursuit ses études à Nairobi et est ordonné prêtre le 17 juillet 2005.

Après une première mission d’un an et demi à Maurice, il s’envole pour six ans de vie missionnaire à Madagascar. Six mois à Tananarive au Nouveau Relais des Jeunes, Centre géré par les Spiritains, où il apprend la langue malgache tout en travaillant avec une vingtaine de jeunes de la rue pour les réinsérer. Il découvre alors que les jeunes sont une force vitale.

Jeunesse et sagesse

Comme le Père Laval qui s’est beaucoup donné à l’inculturation à travers son catéchisme en créole, le père Lélio persévérait beaucoup dans l’apprentissage du malagasy pour pouvoir mieux évangéliser. Il est nommé vicaire dans une paroisse de ville à Majunga et après six mois, on lui confie cinq petites églises dans la brousse. Une mission où, à l’exemple du Père Laval, il apprend à être humble serviteur de l’Évangile.

Comme le Père Laval qui a appris, à travers les évènements et les expériences vécus, à se dépouiller du plaisir et des richesses pour se vêtir de Dieu, être Son instrument, le cheminement du père Lélio sera comme une kénose. Cela l’amène à un dépouillement, voire un oubli de soi. Ce qui lui permet de pénétrer dans la culture pour rejoindre les gens là où ils sont. « Avoir la patience, accepter d’apprendre tout le temps, accepter qu’on est tous en chemin… cela m’a brodé, comme nous dit le Psaume. »

Aujourd’hui encore, en contemplant la vie du Père Laval, le père Lélio se demande quel dépouillement il doit avoir pour être totalement imprégné de l’Esprit-Saint. « Ce souffle qui anime, qui met en mouvement pour que mon témoignage puisse être davantage authentique. Sur la côte est de Madagascar, à Vavatin, une paroisse de brousse, Lélio visite les églises en faisant des tournées à pied qui duraient une semaine « J’ai déjà marché 160 km aller-retour pour visiter les petites églises. 

On n’avait que l’essentiel. Après l’accueil, les réunions avec les catéchètes et parents, on en profitait pour administrer des sacrements : mariage, baptême, confirmation,
malades. On célébrait aussi des funérailles. »
Ce sera pour lui la découverte d’une Église vivante où les jeunes sont dynamiques, où les laïcs prennent leur Église en main et sont très inspirés par l’Action catholique. À Diego Suarez dans le Nord du pays, il forme quinze séminaristes spiritains aux côtés de deux prêtres, un Malgache et un Français. Il est aussi affecté à l’Apostolat de la Mer.  Avant de rentrer à Maurice, il est passé par une maison de formation pour les scolasticats – une étape avant le noviciat.

En jetant un coup d’œil en arrière, le père Lélio se dit touché par la solidarité des Malgaches. « Les samedis, les fidèles d’un quartier nettoient leur église et sa cour pour ensuite préparer la liturgie de la messe du lendemain. Le lien entre leur foi et leur vie est frappant. » Depuis le 11 août 2013, le père Lélio est curé de Sainte-Croix où repose le Père Laval qu’il qualifie d’« homme de prière qui passait des heures en prières pour puiser sa force afin de devenir lui-même  instrument d’une fervente communion ».

À l’image du Père Laval qui invite toujours à regarder et à suivre le Christ, le père Lélio reconnaît que sans la prière, sans Jésus, il n’est rien. Il centre tout ce qu’il fait sur Dieu. « Le Père Laval est pour moi un modèle de conversion durable et persévérante. Dès qu’il s’est converti, il fait tout pour rester dans la voie de son Seigneur. Le Père Laval est devenu une terre ensemencée  qui est devenue à son tour semeur.  À la suite du Père Laval, il se dit appelé à être semeur pour les autres. Dieu l’a tellement rempli de la vie de Jésus que son ultime but est d’allumer le feu de l’amour du Christ à Sainte-Croix. Pour cela, il reconnaît que l’Esprit-Saint le devancera toujours sur cette route.

Son désir est de réconcilier la jeunesse et la sagesse. Le père Lélio aura autant besoin de la vitalité des jeunes, la sagesse des adultes et le grain de sel des enfants. « Nous ne sommes pas les chrétiens de demain, mais les chrétiens d’aujourd’hui », insiste-t-il avec beaucoup de foi.

Sandra Potié

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