En nous recueillant autour du cercueil de Père Bernard Farrelly – Benny pour les intimes – je voudrais surtout rendre grâce au Seigneur pour sa vie missionnaire :
– ce don total de lui-même au Christ par sa profession religieuse dans la Congrégation des Père du St-Esprit ;
– cette disponibilité totale pour un service missionnaire là où ses supérieurs l’envoyaient
– ce « oui à l’appel du Christ » qu’il a continué à dire chaque jour : oui au service missionnaire à Maurice de 1947-1954, puis au Nigeria et puis encore à Maurice à partir de 1969.La mort de Benny est l’occasion pour moi de dire la grande reconnaissance du diocèse pour cette longue lignée de missionnaires spiritains Irlandais qui a commencé avec Mgr Murphy en 1917 et qui se termine ces jours-ci avec le départ en Irlande de Père Patrick Murphy et le départ vers le Père du Père Farrelly. J’ai été moi-même personnellement un des nombreux bénéficiaires de cette présence des spiritains Irlandais au Collège du St-Esprit où Benny a été mon prof d’anglais alors que j’avais 12-13 ans. J’ai pu aussi apprécier l’amitié et le soutien du Père Pat Murphy en paroisse à Pamplemousses. Notre diocèse doit beaucoup à l’Eglise d’Irlande, car en dehors des Spiritains, nous avons aussi beaucoup reçu des Sœurs de Lorette et des Frères Lassaliens Irlandais, et de plusieurs prêtres séculiers Irlandais « Fidei Donum » qui ont servi le diocèse et le pays depuis plus de 150 ans. Au moment où l’Eglise d’Irlande est affligée par une crise très éprouvante, nous voulons lui dire notre reconnaissance et la soutenir de notre prière et notre solidarité.
En rendant grâce pour Benny – le dernier de cette belle lignée de missionnaires Irlandais – ce qui m’a toujours frappé chez lui, c’est sa joie de vivre. Benny était un prêtre heureux, épanoui qui savait se détendre et détendre ses confrères. Sa bonne humeur constante n’était pas superficielle, car Benny ne flottait pas sur un nuage. Il avait les pieds bien sur terre et n’était pas aveugle sur ses propres travers et ceux de son Eglise ou de sa congrégation. Mais il avait un sens de l’humour profond – fait d’humilité, d’attention aux autres et d’espérance – ce sens de l’humour qui selon St Thomas Moore est une « grâce » à demander au Seigneur dans la prière.
Sa joie de vivre et son sens de l’humour étaient comme un effluve, un parfum discret de « Béatitudes » qui rayonnaient de lui. C’était sa manière de traduire en pratique ce que Jésus proclamait sur la montagne
« Heureux les pauvres de cœur
Heureux des doux
Heureux ceux qui pleurent
Heureux les artisans de paix
Heureux les miséricordieux. »
Dans une retraite qu’il prêchait il y a quelques années aux Evêques Espagnoles, le Pape François insiste sur la joie douce et réconfortante de l’Evangélisation, comme étant un des grands dons que le Seigneur fait à ses prêtres et à ses missionnaires – un don que nous sommes appelés à cultiver et à partager.
Cette joie, nous dit-il, est le signe de l’harmonie et de l’unité qui se réalise dans l’amour… La joie est faite pour émerveiller en étant partagée. La joie nous ouvre à la liberté des Fils de Dieu, elle nous sépare des choses qui nous emprisonnent et nous fait grandir en liberté intérieure. La joie, dit-il encore, est le signe de la présence du Christ, et devrait être l’état habituel de toute personne consacrée.
Merci Benny de nous avoir partagé ta joie qui venait du Christ, d’avoir été par ta vie au milieu de nous le témoin de cette joie, de sa solidité, de sa durabilité. Car Jésus nous promet qu’au-delà des épreuves qui peuvent nous attrister un moment, c’est à cette joie que nous sommes tous destinés : « vous aussi vous voilà tristes maintenant ; mais je vous verrai de nouveau et votre cœur sera dans la joie, et votre joie nul ne pourra vous l’enlever ».
Merci Benny, que tu reposes maintenant dans la joie de ton maître, cette joie promise – cette joie en laquelle tu as cru.
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