Commençons par un grand bravo à l’État pour sa volonté de faire entrer l’Histoire de Maurice au primaire et au secondaire, d’ici 2014. L’enseignement de l’Histoire est vital pour comprendre les débats et enjeux d’aujourd’hui à la lumière du passé. Et comme l’ont dit, avec raison, des hommes célèbres : « Un peuple qui ne connaît pas son passé, ses origines et sa culture ressemble à un arbre sans racine » ; « un peuple qui oublie son passé se condamne à le revivre ».Ceci dit, déplorons le peu de communication autour de la composition et du Mission Statement du comité des sages à qui a été confiée l’élaboration d’un curriculum. Et demandons- nous quelle Histoire sera enseignée – celle, rébarbative, des dates et des faits ? Celle à laquelle nous avons été habitués – figée, idéologue, inféodée, et qui créé des mythes et réduit d’autres acteurs à la plus simple mesure ? Aurons-nous le courage de l’approche ouverte, critique, qui fait fi des idées transmises de génération en génération ?
De celle qui fait large place à la confrontation des interprétations, qui accepte la relativité des faits, qui apprécie la diversité des points de vue et des expériences ? Voire qui embrasse les chemins d’une Histoire révisionniste ? Et dans la foulée, nous ne pouvons nous dispenser de questionner les qualités exigées de celui qui transmettra ce savoir…
Le comité des sages, comprenons-nous, a déjà débuté ses travaux. Si sa responsabilité est de produire une ébauche, un document de base, c’est bien. Mais si l’ébauche devient fait accompli, ce serait grave qu’une démarche aussi importante se prive d’un maximum de consultations, de stakeholders on board.
Et avouons-le, notre crainte n’est pas infondée, au vu du peu de temps en jeu. Ne serait-il pas sage, dès maintenant, d’ouvrir ledit comité des sages ?
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