C’est juste avant de prendre l’avion à Paris mercredi soir que j’ai appris, à l’aéroport, que le Cardinal Bergoglio avait été élu Pape et avait pris le nom de François.
C’est avec bonheur que j’accueille ce nouveau Pape d’Amérique Latine dont la personnalité, peu connue jusqu’ici, commence à se manifester comme très attachante à travers ses premiers petits gestes comme Pape.D’abord, je suis heureux du choix d’un Cardinal d’Amérique Latine. Cela montre que le centre de gravité de l’Eglise n’est plus nécessairement au Nord ou en Europe ; l’Eglise a pris aussi racine solidement dans l’hémisphère sud, en Afrique, en Asie, en Océanie et en Amérique du Sud. Et dans chacun de ces continents, l’Eglise a développé une culture chrétienne propre.
Ce Pape apportera certainement ce regard sur le monde vu du sud. Il apportera aussi des éléments de la culture chrétienne de l’Amérique Latine. Par exemple, dans sa première prise de parole du balcon de St Pierre, le nouveau Pape a dit, « nous allons commencer un chemin ensemble – l’Evêque et le peuple, le chemin de l’Eglise de Rome qui préside toutes les Eglises dans la charité – un chemin de fraternité, d’amour, de confiance ». Cette manière de comprendre et de vivre l’Eglise comme un « peuple en marche – un peuple où chrétiens et évêques se soutiennent mutuellement » est une des marques de l’Eglise d’Amérique Latine.
Ce Pape est aussi le premier à avoir pris le nom de « François ». Ce nom évoque François d’Assise, un homme de paix, un homme simple, un homme de la rencontre fraternelle, proche des pauvres, passionné de l’Evangile et ouvert au dialogue. Il ne faut pas oublier que l’expression « Option Préférentielle pour les Pauvres » vient de l’Amérique Latine et fait partie de la culture ecclésiale du continent.
Enfin, ce Pape est un Jésuite, le premier dans l’histoire. Il est l’héritier d’une solide tradition de formation et de discernement chrétien. Une tradition qui présente la foi chrétienne non pas d’abord comme des thèses à accepter mais comme un choix à faire, le choix de donner sa vie au Christ.
En même temps ce Pape semble proche de la tradition du Renouveau Charismatique, ne serait-ce que par sa façon de demander à la foule de prier pour lui avant qu’il ne donne sa bénédiction.
Ce mélange d’une vieille tradition de discernement et de la fraîcheur du Renouveau dans l’Esprit est un mélange heureux. C’est de cela que l’Eglise a besoin aujourd’hui.
Pour accueillir le nouveau Pape, l’Eglise est appelée à rester attentive à ce qu’il va nous dire, à ce qu’il voudra souligner comme priorité, aux accents qu’il voudra donner à la marche de l’Eglise – cette marche que déjà il nous invite à vivre ensemble pour le service du monde où nous sommes envoyés.
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