Le pape Benoît XVI nous a fait ses adieux. Est-ce un départ de plein gré, comme il l’affirme ? A-t-il été poussé vers la sortie ? Les supputations vont bon train ; elles enfleront davantage en cours de mois. Pour l’instant, laissons à ceux qui écriront l’histoire ultérieurement la tâche de remettre, avec le recul nécessaire, cette renonciation dans sa juste perspective.Que va donc faire Benoît XVI, maintenant qu’il n’est plus à la tête de l’Église ? Mettre des bâtons dans les roues de son successeur, comme l’envisagent certains médias qui anticipent d’ores et déjà une cohabitation difficile ? Pas du tout. L’avenir, il l’envisage toujours au service de l’Église, mais de manière différente. Comme un homme de méditation et de prière.
Méditation et prière, deux piliers de la vie chrétienne, qui donnent souffle à la vie spirituelle. Méditation et prière, deux concepts qui semblent vains dans un monde où l’on s’agite sans cesse, où l’on passe d’une action à une autre…
Pourtant, peu avant son départ volontaire du siège de saint Pierre, Benoît XVI, traçant sa voie future, rappelait au monde que « la prière n’est pas un isolement par rapport au monde et à ses contradictions, mais remet en route, ramène à l’action ». Un tête-à-tête, un cœur-à-cœur avec Dieu qui renvoie au concret de la vie de ses Créatures, les hommes et les femmes de ce temps, pour « leur porter l’amour et la force qui en dérivent », de manière à les servir « avec le même amour que Dieu ».
Le père Georges Cheung le dit bien dans l’entretien en pages 4 et 5 : « En démissionnant de son ministère de pape, Benoît XVI choisit aussi de servir l’Église autrement. Il remet aussi l’accent sur le sens profond de la vie contemplative. » Un pape s’en va… Il fait place à un homme de prière. C’est peut-être cela le testament de Benoît XVI.
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