Père Paschal, qu’est-ce que le Carême ?
Il s’agit d’un temps de grâce que l’Église nous donne pour nous convertir et retrouver l’amour de Dieu qu’on avait perdu en raison de nos péchés. C’est une période intense de notre vie chrétienne, un temps où nous sommes invités à développer progressivement la grâce du baptême en nous afin de redécouvrir la joie et le bonheur de croire en Jésus-Christ. Il s’agit également d’un temps de renouvellement de notre vie de foi, en puisant à la source vive de la mort et de la résurrection du Christ.Nous ne pouvons pas réduire le Carême à quelques activités pieuses pour une satisfaction spirituelle et sentimentale. L’Église nous donne quarante jours pour redécouvrir cet amour de Dieu. Ce temps
de conversion s’ouvre avec le Mercredi des Cendres.
Pouvez-vous nous en dire un peu plus sur cet amour de Dieu ?
Dieu nous a tellement aimés qu’Il nous a donné Son Fils unique. Dans son amour, Il nous a créés, rachetés, sauvés. Il nous a fait enfants de Dieu. De notre côté, nous n’avons pas encore découvert cet amour immense car aussitôt que le Seigneur le manifeste pour nous, le Malin est là pour essayer de le rompre. Il fait tout son possible pour nous éloigner de cet amour. D’où l’importance de redécouvrir cette affection immense que Dieu a pour nous.
Cette découverte de l’amour de Dieu se passe comment ?
Elle passe par la prière, le jeûne et l’aumône. La prière consiste à entrer et à grandir dans une intimité personnelle, profonde et intime avec le Christ. La prière, c’est unir notre cœur à celui de Jésus en fixant notre regard sur lui, comme disait Jean-Marie Vianney. Ce regard fixé sur le Christ produira ainsi des élans pour nous faire entrer dans ses pensées, ses paroles, ses actions, ses volontés. Ainsi, les pensées du Christ ses paroles, ses actions, ses volontés, les nôtres. C’est le Christ qui gouvernera notre journée, notre vie. Où que je sois, je suis en lui, à lui, avec lui !
Le jeûne, c’est se débarrasser tout ce qui n’est pas du Christ. Ne pas se laisser tenter par les distractions et les plaisirs de la vie, mais garder son regard fixé sur le Christ et le placer comme seule priorité de notre vie en nous privant d’autres choses.
Et que faire par exemple ?
On peut, par exemple, se priver d’Internet, de la télé, de son activité sportive qui nous empêche d’entrer en dialogue avec le Seigneur. Le jeûne, ce n’est pas seulement se priver d’un repas, mais se priver, voire renoncer avec beaucoup de courage à tout ce qui nous dévie du Christ.
L’aumône sera authentique si elle découle du Christ. Chaque rencontre sincère avec Jésus doit nous emmener spontanément vers les autres. Elle ne peut pas nous renfermer. En le faisant, nous sommes appelés à venir en aide aux autres. On peut leur donner tout ce dont on se prive : la nourriture, son temps, ou autre chose. L’aumône repart toujours du Christ, c’est-à-dire en puisant sa source en lui. C’est ainsi que notre charité sera fructueuse. Sinon, ce sera un devoir pour remplir notre satisfaction personnelle. Ce ne sera pas un amour qui coulera de l’amour du Christ. La charité de Jésus se donne gratuitement.
Propos recueillis par Sandra Potié
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