En Jésus-Christ nous sommes tous sauvés. Et le pauvre a besoin de savoir que le Christ est là pour le sauver. Bonne Nouvelle de Jésus-Christ que Jean-François Salomon, 32 ans, proclame et procla-mera une fois qu’il sera ordonné prêtre dans la Congrégation spiritaine, le dimanche 3 février prochain à 15 heures sur la plaine de FUEL.« Savoir qu’on est tous sauvés en Jésus-Christ nous rend dignes et libres. Ce message de joie et d’espérance redonne à tout homme sa dignité. Le Christ nous sauve peu importe qui nous sommes », précise Jean-François Salomon. Le Christ est là, présent pour nous relever de notre pauvreté. C’est un Dieu qui nous sauve dans notre vécu ordinaire.
Et qui sont ces pauvres ? Ils prennent divers visages pour Jean-François. Celui qui n’a rien matériellement. Celui qui croit qu’il n’a pas besoin de Dieu et qu’il peut tout de lui-même. Aussi celui qui est exclu de la société. Celui qu’on écrase. D’où la mission du prêtre spiritain qui est appelé à aller rejoindre le pauvre là où il est, pour lui dire que Dieu l’aime et le sauve.
Un des grands visages spiritains est bien le Bienheureux Père Laval que Jean-François admire beaucoup. Pourquoi tant de ferveur pour quelqu’un qui a quitté son pays natal ? Question que se posait souvent Jean-François lors de sa visite au tombeau du Père Laval. Ce qui l’incitait à se documenter sur la vie du Bienheureux et tout le travail qu’il a fait auprès des nouveaux affranchis à Maurice.
Jésus, socle de sa vie
Et si Jean-François a voulu vraiment persévérer chez les Spiritains, c’est un peu en raison de ce qu’il a lu et médité sur la vie du Père Laval, qu’il prend pour modèle aujourd’hui.Il se dit touché par ce grand apôtre qui a su prendre son temps afin d’évangéliser les pauvres, les former, les éduquer et redonner leur dignité aux affranchis qui n’avaient ni avoir, ni savoir, ni pouvoir.
Le Père Laval, dit-il, les considérait comme des êtres humains, des enfants de Dieu. Les nombreuses églises construites pour les affranchis étaient également une source de travail pour eux. Et pourquoi ne pas être comme le Père Laval ? Aller proclamer la Bonne Nouvelle au monde entier ?, s’interroge Jean-François. D’où le thème de son ordination : « Misioner azordi kouma Per Laval hier. »
C’est aussi au cœur de sa paroisse, à Notre-Dame-du Sacré-Cœur, Camp-de-Masque Pavé, que le jeune Jean-François Salomon découvre le visage du prêtre spiritain. Une figure proche du pauvre, disponible et prête à aller n’importe où pour servir le Seigneur. Ce Spiritain, il le voit d’abord en son curé d’alors, le père Marcel Maillot et en d’autres Spiritains de passage
ou en visite sur sa paroisse. Ce qui lui a permis de mieux connaître la mission de cet ordre.
Et qui est celui qui va être ordonné prochainement ? D’où il vient ? Jean-François est le premier garçon et 3e enfant d’une famille de dix dont 6 filles et 4 garçons. Né à Camp-de-Masque, c’est à l’âge de sept ans qu’il bouge à Médine Camp-de-Masque. Après cinq ans à l’école Camp-de-Masque, il termine ses études primaires à l’école Queen Victoria avant de fréquenter ensuite le collège Leckraz Teelock SSS, à Flacq.
Dans son village, lieu que Jean-François affectionne beaucoup, et où il existe une petite communauté catholique, les gens sont heureux de savoir qu’un prêtre viendra de cette région vu qu’il n’y a jamais eu d’ordination presbytérale dans l’Est du pays.
Et qui pour lui ce Jésus qu’il va proclamer ? Aujourd’hui, Jésus est le socle de sa vie, même si durant son enfance, c’était quelqu’un d’éloigné, d’inaccessible. Au fur et à mesure que Jean-François a grandi, ce Jésus s’est fait proche de lui. À partir de sa première communion, un lien d’amitié commence à se tisser, et c’est précisément là que surgit le premier appel, durant sa retraite de première communion.
Dieu t’appelle
La question du père Espitalier-Noël aux enfants restera longtemps dans le cœur de Jean-François : « Qui d’entre vous aurait aimé être prêtre comme moi ? » Beaucoup ont levé la main, mais pas Jean-François qui grandit toutefois avec cette interrogation.
À 13 ans, il intègre le groupe des servants d’autel de sa paroisse. Les formations spirituelles et bibliques reçues du père Marcel Maillot approfondiront sa relation avec Dieu jusqu’au point de lui faire découvrir la présence et l’action de Dieu dans sa vie.
« Jean-François, tu ne sens pas que Dieu t’appelle à Le servir comme prêtre ? » C’est ainsi qu’il a été interpellé par celui qui discerne sa vocation. Il s’agit de son curé d’alors : le père Maillot. À 19 ans, le jeune homme avait besoin d’une confirmation. Le prêtre lui propose alors de réfléchir ensemble. Cela dure deux ans, et au bout de sa réflexion, Jean-François sent le désir de faire son entrée au séminaire. Mais avant de vivre l’expérience de la vie communautaire, il fallait vivre celle du marché du travail. Il décide alors d’embrasser la carrière
de Sales Clerk pendant deux ans, avant de faire son entrée en vie religieuse en 2002.
Son parcours de formation dure dix ans. Après le Foyer La Source en 2002, il s’envole pour une année préparatoire à l’île de la Réunion. De 2004 à 2006, il intègre le grand séminaire à Maurice. En 2007, il est au noviciat à l’île de la Réunion. Après une année de stage à Madagascar en 2008, il s’envole pour le Cameroun (2009-2012) pour une formation théologique. Puis, il est ordonné diacre.
Outre les formations théologiques et bibliques, qu’a-t-il appris de ces pays ? De riches expériences, dit-il, qui lui permettent d’abord de sortir de lui-même pour voir plus grand. Outre l’ouverture des horizons, c’est aussi l’ouverture vers d’autres cultures qui lui permet de mieux comprendre la sienne, et de mieux accepter l’autre comme il est.
Pour l’heure, Jean-François invite les fidèles à le porter dans leurs prières. D’ailleurs, diverses paroisses se mobilisent en ce moment pour être en union de prière avec Jean-François
Soyons donc de tout cœur et en toute foi avec le futur prêtre !
Sandra Potié
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