Bernard est parti rapidement après une courte maladie. Typiquement, il est resté debout jusqu’au bout – debout dans la foi et debout sur le terrain de sa mission. Bernard a été pour nous, à Maurice, mais aussi dans les îles de l’Océan Indien, une grande figure de prêtre missionnaire. Attaché à son Seigneur, se nourrissant de sa parole, donné totalement à sa mission, fidèle à sa vie de consacré, proche de ses frères prêtres, proche des laïcs surtout ceux qu’il accompagnait dans l’Action Catholique, proche des séminaristes, proche aussi des évêques de la CEDOI qu’il a non seulement servis comme un secrétaire, mais pour qui il a surtout été un frère qui les soutenait, un grand frère qui devinait et prenait à cœur les joies et les espoirs, les tristesses et les angoisses du ministère épiscopal. Je rends grâce au Seigneur pour ce grand serviteur de l’Eglise que Bernard a été, pour le beau témoignage qu’il a rendu au Christ, dans l’humilité et la fidélité.
Je disais au début que « Bernard est parti ». Mais en fait, « il n’est pas parti, il est arrivé ». Oui, au terme de son pèlerinage, Bernard est arrivé au but qu’il a toujours poursuivi – la rencontre avec le Christ, « l’origine et le terme de notre foi ».
Ce pèlerinage de Bernard a été marqué par une grande disponibilité. Et le témoignage qu’il nous laisse mérite d’être recueilli et médité à la lumière de la foi.
Depuis son arrivée comme missionnaire dans l’Océan Indien en 1956, Bernard a toujours été ouvert à la grande variété de ministères qui lui ont été confiés.
– A la Réunion où il a été prêtre de 1956 à 2001, il fait d’abord un temps en paroisse, et comme aumônier d’hôpital. Puis il est nommé aumônier des mouvements d’Action Catholique en monde ouvrier, de la JOC et l’ACO d’abord, puis surtout de l’ACE. Il apportera beaucoup à l’Action Catholique par sa rigueur et sa foi communicative dans le Christ présent dans la vie des hommes. Il accompagnera le mouvement des enfants pendant 14 ans à la Réunion, puis pendant 6 ans au MIDADE, le niveau International du Mouvement à Paris. C’est là qu’il lui a été donné de collaborer avec Jocelyne Minerve d’abord, puis avec Antoinette Prudence, chacune ayant servi avec lui comme Secrétaire Général de MIDADE.
– De retour à la Réunion en 1986, il est nommé quasi simultanément Secrétaire de la CEDOI et premier Supérieur de la FOI, la Fondation Spiritaine de l’Océan Indien regroupant des candidats à la vie missionnaire originaires de Madagascar, de Maurice et de la Réunion. Avec ces 2 casquettes, Bernard aura un grand rayonnement dans les diocèses de l’Océan Indien ; d’abord auprès des évêques, des prêtres, des religieux, des mouvements de nos îles qu’il visitait régulièrement. Mais en tant que Supérieur de la FOI, il donnera aussi un souffle missionnaire aux diocèses de la CEDOI. C’est sous son impulsion et avec son encouragement que, des jeunes de nos îles sont partis comme missionnaire en Papouasie Nouvelle Guinée, au Pakistan, à Madagascar.
– En 1997, Bernard est nommé Vice Recteur du Séminaire Français à Rome. Dans ce milieu romain, tellement différent de celui des îles, Bernard, avec simplicité et une grande liberté témoignera toujours de ce qui fait le cœur de la vocation d’un prêtre missionnaire.
– A son retour de Rome, Bernard est nommé premier Supérieur du Séminaire Inter île Notre-Dame de la Trinité, d’abord à St Denis puis à l’île Maurice. Il y restera 6 ans. C’est là qu’il commence son séjour mauricien. Sa rigueur intellectuelle, sa profondeur spirituelle et sa grande proximité marqueront profondément cette génération de séminaristes des îles qui a connu le Séminaire N.-D. de la Trinité de Beau-Bassin.
– Enfin, après ces 6 ans au séminaire, Bernard est nommé à Ste-Croix, où sur la demande de Raymond Zimmermann, il entreprend de proposer la spiritualité du Père Libermann à des laïcs, au Centre Spirituel qu’il contribue à fonder.
Bernard aura été finalement un grand formateur : pour les laïcs de l’Action Catholique et du Centre Spirituel Spiritain de Ste-Croix, pour les religieuses de la Réunion et de l’île Maurice, comme accompagnateur spirituel pour beaucoup de prêtres, pour les séminaristes et même pour les évêques de la CEDOI. Même si Bernard n’avait pas fait de grandes études spécialisées, on lui a fait confiance à Rome, à Paris, dans les îles, dans les mouvements, dans les séminaires, dans les congrégations religieuses, aux centres spirituels. Comment expliquer cela ? Certainement l’Evangile l’habitait comme une flamme qui ne cherche qu’à se répandre et certainement il « s’était fait l’esclave de tous afin de gagner le plus grand nombre ».
Mais, depuis hier que j’y réfléchis, un autre texte de St Paul ne me quitte pas :
« Si l’Esprit de Celui qui a ressuscité Jésus d’entre les morts habite en vous, Celui qui a ressuscité le Christ Jésus d’entre les morts donnera aussi la vie à vos corps mortel par son Esprit qui habite en vous » (Rm 8, 11). Comme si Bernard tout livré qu’il était à l’Esprit avait déjà commencé sur terre sa vie de ressuscité.
Je laisse à Mgr Aubry de témoigner comment il a vu l’œuvre de l’Esprit se déployer dans Bernard.
14 janvier 2013
Un bon temoignage de la vie réligieuse et des prêtres. Il est aussi considéré un homme simple et humble de coeur avec son T-shirt polo jaune et jean bleu marrin, savate de style franciscain. Pour moi il fait partie des Peres de l’Eglise de notre ère et un bon Directeur spirituel. En lui j’ai peu admiré quelques facettes de la sainteté de certains mystiques. Je remercie Dieu d’avoir pu profiter son Rectorat au séminaire de la Trinité à La Reunion et à l’île Maurice. Qu’il repose en paix.
Je ne m’attendais pas à ce si rapide. en cinq mois j’ai vu le départ vers PERE trois des spiritains qui m’ont accompagné dans la vie spiritaines: Maurice Schrive, Paul Roptin et voilà Bernard Renniers. Je viens juste de dire la messe de l’anniversaire de la mort du Cardinal Armand Razafindratandra aujourd’hui (15 janvier 2013) et voilà un autre départ. Un homme disponible à la volonté de Dieu et au souffle de l’ESPRIT, voilà ce que je PEUX DIRE DE BERNARD. Au moment où je dois prendre de décision importante dans ma vie comme tous les dix ans, je crois qu’il va prier pour moi. Je prie pour sa famille qu’il a abandonné depuis des années et il n’en parle jamais, les Spiritains de l’OCEAN INDIEN QU’ON APPELAIT FOI quand il était notre supérieur. Bernard, repose-toi en paix, tu le mérite. Nous!! Nous allons continuer les oeuvres de Poullart des Places, Libermann et Jésus comme tu as fait: Servir les personnes dont l’EGLISE TROUVE DIFFICILLEMENT DES OUVRIERS.