La Société Biblique de Maurice (1812-2012)
La Société Biblique de Maurice a été créée huit années seulement après sa marraine, la Société Biblique Britannique et Etrangère (SBBE). Ce développement s’est appuyé sur l’administration mise en place dans le sillage de l’occupation britannique, effective depuis le 3 décembre 1810.
L’idée de créer une succursale de la SBBE à Maurice revient à l’aumônier civil, le Révérend Henry Shepherd, chef de l’Eglise anglicane de la colonie, qui s’adjoint la collaboration de certains membres de l’Eglise réformée. La première assemblée générale a lieu le 3 novembre 1812 sous la présidence du gouverneur de la colonie, Sir Robert Townsend Farquhar.
Le 11 novembre 1812, un comité fondateur dont le nombre de membres s’élève à 11, se réunit à l’Hôtel du Gouvernement à Port-Louis dans le but de créer, à la demande de la maison-mère, une Société Biblique sur le sol mauricien. Le comité fondateur présidé par le Révérend Henry Shepherd a pour membres Dr William Burke, Christian Teesdale, Captain F. Rossi, Mark Roworth, Charles Stokes, Major A. Barry, George Dick, John Shaw, J.V.T. Souvignec et J. Christian Sterling.
La Société Biblique de Maurice, comme son nom initial « The Bible Society of the Islands of Mauritius, Bourbon and Dependencies » le sous-entend, a juridiction sur les deux autres îles des Mascareignes, la Réunion et Rodrigues, ainsi que les Seychelles. Toutes ces îles ont été, à différentes périodes et à divers degrés, sous tutelle britannique, l’ile de la Réunion, l’ancienne Bourbon, pour une courte periode de la conquête britannique en 1810 jusqu’aux traités de Paris (1814) et de Vienne (1815).
C’est encore de la petite Ile Maurice que la Bible a fait son entrée à Madagascar. Le gouverneur anglais Sir Robert Farquhar qui s’est lié d’amitié avec le roi malgache Radama, s’est préoccupé dès le début de son administration de faire traduire la Bible en langue malgache, ce dont il a fait part dans une correspondance en date du 20 juin 1814 à la London Missionary Society Il est notable que la traduction de la Bible en langue malgache, si bien accueillie par le roi Radama qui s’empressa d’en distribuer des exemplaires à sa famille et à ses officiers, a été réalisée à Maurice par le Révérend R.E. Jones et D. Griffiths dans les années 1820. Depuis le 21 juin 1965 Madagascar a sa propre Société Biblique.
Pourtant, la SBM n’a pas connu un début en fanfare, ayant à mettre ses activités sous éteignoir à peine une douzaine d’années après sa création en novembre 1812. Cette hibernation dure de 1825 à 1852. Vers le milieu du 19e siècle la SBM renaît de ses cendres. Elle doit sa résurrection à des hommes de Dieu zélés, issus des églises protestantes et ayant pour noms R.E. Jones, Jean Lebrun (père et fils), L. Banks, Patrick Beaton, S. Anderson, Henry Buswell et Georges Murdoch. La renaissance qu’a connue la SBM au cours de la seconde moitié du 19e siècle est sans doute à la base de l’extension et de la notoriété grandissante de son oeuvre au cours du 20e siècle où les saintes Ecritures sont disponibles, à bas prix, dans une dizaine de langues européennes et asiatiques sans oublier le créole.
Au dernier quart du 20e siècle, la SBM empruntera inévitablement la voie de la mauricianisation et de l’autonomie administrative, ainsi qu’une extension tous azimuts qui résulte de l’entrée de l’Eglise catholique au sein des sociétés bibliques dans la mouvance de Vatican II. Dans le nouveau millénaire la Société Biblique mise toujours sur l’extension mais innove également en matière d’utilisation de nouvelles techniques de diffusion de la Parole de Dieu. Saluons aussi la création en l’an 2000 de la Société Biblique des Seychelles.
Mais on ne peut poser les jalons de ces deux cents années d’histoire de la Société Biblique de Maurice sans remonter dans le temps, ne serait-ce de quelques années, soit jusqu’en 1804 lorsque la marraine de la SBM, la SBBE a été mise sur pied à Londres.
La Société Biblique Britannique et Etrangère (1804-1812)
Pour une entrée en matière à une rétrospective des deux cents ans de La Société Biblique des Iles Maurice, Bourbon et Dépendances (SBMBD), auguste prédécesseur de la Société Biblique de Maurice, il est impératif de faire une remontée dans le temps jusqu’au 7 mars 1804 de notre ère, date où la Société Biblique Britannique et Etrangère (SBBE) est fondée.
La SBBE est en fait à la base de la création d’une branche de la Société biblique dans cette partie de l’Océan Indien, comme le laisse entendre l’introduction au 9ème rapport de la SBMBD: “At a Meeting holden this 11th day of November, A.D. 1812, by permission, and under the sanction of His Excellency the Governor, at the Government House, Port Louis, Mauritius, for the purpose of forming a Bible Society, pursuant to the plan of the British and Foreign Bible Society, established in London.”
Le gouvernement colonial sert donc de courroie de transmission au dessein de la SBBE de diffuser les saintes Ecritures dans les Mascareignes et les îles voisines.
Ainsi, une succursale ouvrira ses portes à Calcutta en Inde le 21 février 1811. Une autre, “The Bible Society of the Islands of Mauritius, Bourbon and Dependencies”, verra le jour à l’île Maurice en novembre 1812.
La Société Biblique des Iles Maurice, Bourbon et Dépendances (03 – 19 novembre 1812)
Il aura fallu un peu plus de deux semaines pour établir les assises de la succursale de la SBBE à Maurice. Cette installation s’est faite graduellement du 3 au 19 novembre 1812. C’est sous l’impulsion de l’aumônier civil, le Rév. Henry Shepherd, chef de l’église anglicane de la colonie, que le dessein de la SBBE d’avoir une succursale à Maurice est mené à terme. Il s’adjoint pour cela la collaboration de certains membres de l’Eglise réformée et les autorités civiles du pays. Ainsi, la première assemblée générale a lieu le 3 novembre 1812 sous la présidence du gouverneur de la colonie, Sir Robert Townsend Farquhar.
Le 11 novembre 1812, un comité fondateur dont le nombre de membres s’élève à 11, se réunit à l’Hôtel du Gouvernement à Port-Louis dans le but de créer, à la demande de la maison-mère, une Société Biblique sur le sol mauricien. Le comité fondateur présidé par le Révérend Henry Shepherd, aumônier de l’Eglise anglicane, a pour membres Dr William Burke, Christian Teesdale, Captain F. Rossi, Mark Roworth, Charles Stokes, Major A. Barry, George Dick, John Shaw, J.V.T. Souvignec et J. Christian Sterling.
11 et 19 novembre 1812 : les premières résolutions et les premiers dirigeants
La première résolution prise par le comité est de coopérer activement avec la Société Biblique Britannique et Etrangère. A cet effet est mise sur pied « The Bible Society of the Islands of Mauritius, Bourbon and Dependencies » dont l’objectif sera similaire à celui de la SBBS, à savoir « la diffusion des Saintes Ecritures sans note ou commentaire ; et la distribution des exemplaires, gratuitement aux pauvres et à prix réduits aux autres ». Les dispositions sont prises afin que les affaires de la Société soient conduites par un comité comprenant, entre autres, un président, des vice-présidents, un trésorier, un secrétaire.
Les autres résolutions de ce premier comité se rapportent au lever des fonds par voie de donations et de souscriptions, au recrutement des membres, aux conditions pour en être membres, à la tenue d’une assemblée générale annuelle et à la préparation d’un bilan financier annuel. Il est stipulé que toute personne faisant une contribution annuelle à la société est éligible pour en être membre, alors qu’un membre faisant une contribution annuelle de vingt-cinq roupies sicca est éligible pour siéger au comité.
Il est prévu que les ecclésiastiques de toute confession chrétienne qui soutiennent la Société biblique soient en mesure d’assister et de voter à toutes les réunions du comité; que les bienfaiteurs et les souscripteurs se réunissent en assemblée générale le premier novembre de chaque année afin de présenter le bilan de l’année écoulée et d’élire un comité de travail.
S.E. le Général Warde qui remplaçait le gouverneur Farquhar absent de la colonie, est nommé président et le Révérend Henry Shepherd secrétaire de la Société Biblique mauricienne. Dr William Burke en devient le vice-président. Une nouvelle réunion du comité fondateur est fixée au 19 novembre 1812, à 11 hres, avec, à l’agenda, la nomination de vice-présidents additionnels et d’un comité exécutif.
1812-1852 : les premiers pas hésitants et une renaissance prometteuse
Durant une douzaine d’années, après son lancement en novembre 1812, la SBMBD remplit sa mission tant bien que mal jusqu’en 1825. Au départ, les choses se passent bien. Il y a l’enthousiasme tant pour la distribution que pour l’acquisition de la Parole de Dieu. (voir plus loin deux lettres du Rév. Robert Edward Jones à Lord Teighmouth et une lettre à M. Joseph Tarn faisant état de cet état de grâce). Le 17e rapport annuel de la ‘British and Foreign Bible Society’ (1821) fait état d’une contribution de £220 de la “Bible Society for the Islands of Mauritius, Bourbon and Dependencies’ pour des Bibles et des Testaments.
Mais, un peu plus d’une décennie après sa création en 1812, la SBMBD est contrainte, par manque de soutien surtout et aussi à cause des mauvaises conditions climatiques, économiques et sanitaires, à mettre la clé sous le paillasson. A cette époque, et ce depuis une douzaine d’années, le secrétariat de la SBMBD est animé par le Rév. R.E. Jones. En effet, après le Rév. Henry Shepherd, le poste de secrétaire de la SBMBD sera occupé pendant de longues années par le Rév. R.E. Jones. Il l’est déjà en 1813. Il l’est toujours en 1824.
C’est donc le Rév. R.E. Jones qui assure la correspondance avec la SBBE de 1813 à 1825. Il a l’ingrate tâche d’informer cette dernière de la situation critique prévalant dans l’île et des difficultés que rencontre la Société Biblique à remplir sa mission à Maurice et dans les îles. Toutefois, si la Société Biblique ne fonctionne pas en tant qu’organisation durant le deuxième quart du 19e siècle, la diffusion des Saintes Ecritures s’est poursuivie officieusement avec le concours des dignitaires religieux ayant à cœur cette œuvre, nommément le Rév. Jean Lebrun et son fils, et le Rév. L. Banks, aumônier colonial, lesquels gardent un contact salutaire avec la SBBE. Le Rev. R.E. Jones lui-même est en contact avec la ‘Society for Promoting Christian Knowledge’ (SPCK) dès 1821 pour une demande de livres en français pour environ 200 protestants de langue française se trouvant à Maurice. Il en fera la demande pour des exemplaires supplémentaires, en anglais et en français, en 1822, 1824 et 1825.
La seconde moitié du 18e siècle s’annoncera plus prometteuse pour la Société Biblique à Maurice. Elle reprendra ses activités comme une « ”Auxiliaire” » de la SBBE le 28 mai 1852. La formation de « l’”Auxiliaire” », ratifiée le 23 mai 1852, sera annoncée à la SBBE à la faveur d’une correspondance signée par le Rév. Patrick Beaton le 20 juin 1852. Des colporteurs sont recrutés pour distribuer les Saintes Ecritures en créole, en hindi, en tamil, en malgache et en chinois parmi les ouvriers agricoles engagés sous contrat et introduits dans l’île après l’abolition de l’esclavage. Rappelons toutefois le fait que l’analphabétisme constitue alors un sérieux handicap à la lecture de la Parole de Dieu parmi les anciens esclaves. Ainsi, en 1834, lorsque la SBBE fait parvenir des exemplaires du Nouveau Testament et des Psaumes pour les offrir en cadeau à ces derniers, il se trouve que seulement une douzaine d’entre eux sur des milliers qui sait lire.
Depuis sa relance peu après la mi-20e siècle, la Société Biblique à Maurice fonctionnera sans interruption malgré des temps difficiles provoqués par des calamités naturelles, des catastrophes sanitaires et des contre-performances au plan économique. La renaissance de la SBM et la consolidation de ses assises sont sans doute le fait d’une participation active et enthousiaste des dignitaires religieux qui ont marqué l’Histoire de l’Eglise à Maurice à cette époque et dont les noms figurent dans les procès-verbaux. Parmi ces zélés collaborateurs figurent le Rév. Jean Lebrun, premier missionnaire de la London Missionary Society à Maurice, le Rév. S. Anderson qui traduisit les Evangiles en créole, l’Archidiacre Henry Buswell et le Rév. Georges Murdoch.
Du début du 20e siècle à l’indépendance: extension et notoriété grandissante
Au fil des décennies, la diffusion des Saintes Ecritures par «l’”Auxiliaire” » de la SBBE à Maurice s’étend à la Réunion, à Rodrigues et aux Seychelles. Selon le 75e rapport annuel en date de 1927, les Saintes Ecritures qui sont disponibles dans une dizaine de langues (l’anglais, le français, l’allemand, l’hindi, le chinois, le gujerati, l’urdu, le tamil et le telegu) sont vendues en-dessous du coût de production, en raison des faibles revenus des acheteurs. Toutefois, entre 1930 et 1940, il est très peu fait mention de Maurice dans les rapports annuels de la SBBE.
Au cours des années 1950-1960, plusieurs développements porteurs surviennent au niveau du leadership, de l’infrastructure et du personnel de service. Ainsi, en 1950, le Révérend Victor Butt, Missionnaire de l’Intercessor Fellowship prend la responsabilité de <<l’”Auxiliaire”>> à Maurice et, avec l’aide de quelques membres, maintient la diffusion. Un événement mémorable au début de cette seconde moitié du 20e siècle, a été la célébration du centenaire de la Societe Biblique de Maurice en 1952. Une des répercussions de cet événement sera l’ouverture d’un dépôt de Bibles à la route Royale à Rose-Hill, un projet qui a obtenu un soutien déterminant du gouverneur britannique d’alors, Sir Hilary Blood, et de son épouse.
En 1954, un rassemblement public est organisé pour marquer le 150e anniversaire de la SBBE. L’’Auxiliaire” mauricienne s’en est inspirée pour organiser un rassemblement annuel, souvent à la salle du théâtre de Plaza, un rallye pour enfants et une rencontre annuelle du clergé et des missionnaires protestants. A cette époque, l’évêque Anglican de Maurice assume la présidence de la SBM alors que la vice-présidence revient au Modérateur de l’Eglise d’Ecosse.
Au départ du Rév. Butt en 1959, un nouveau comité est nommé. Ce comité décide de recruter un agent à plein temps et en fait la demande auprès de la SBBE. C’est ainsi que M. David Cohen arrive à Maurice en 1963. Travaillant sous la tutelle de la Société Biblique au Kenya, M. David Cohen imprime un nouveau dynamisme à la diffusion de la Parole de Dieu, soutenu en cela par les chrétiens protestants de l’île.La première Maison de la Bible est inaugurée en 1966 à Rose-Hill. Peu après l’indépendance de l’île le 12 mars 1968, l’”Auxiliaire” devient un bureau national de l’Alliance Biblique Universelle (ABU), organisme créé en en 1946, qui regroupe les Sociétés Bibliques à travers le monde. Elle est, dès lors, officiellement “The Bible Society of Mauritius”.
Entretemps, dans le sillage du concile Vatican II (1962-1965), l’Eglise catholique est invitée à déléguer des représentants pour siéger au Comité exécutif. Il en est résulté un essor considérable dans la diffusion des Saintes Ecritures dans le milieu catholique. Il est notable que la première publication faite spécialement pour l’Eglise catholique romaine est l’Evangile de Luc en “Français courant”, tirée en 1974 à 20 000 exemplaires. De même, les liens avec les Eglises de l’Ile de la Réunion sont établis et renforcés depuis 1968, alors que la Société obtient la collaboration des principales confessions chrétiennes pour la diffusion de la Parole de Dieu dans l’ensemble des Mascareignes.
Le dernier quart du 20e siècle : mauricianisation et autonomie administrative
En 1970, Norman Hunter remplace David Cohen en tant que Secrétaire Exécutif. Ce poste ira pour la première fois, en novembre 1974, à un Mauricien, Roger Murat, ancien recteur du collège Royal de Port Louis et membre exécutif du Conseil Diocésain de l’Eglise Anglicane. Ce dernier aura pour successeurs Violet Minton, James Li Hing et Jean-Alain Moussié qui passera les rênes en 1986 à Marc Etive, l’actuel directeur exécutif, le poste n’étant plus désigné sous l’ancienne appellation de Secrétaire Exécutif.
Violet Minton, nommée Secrétaire Exécutive en novembre 1977, a été membre du comité exécutif de l’”Auxiliaire” et en a assumé la présidence en 1975. Son successeur, James Li Hing, qui aura exercé à la direction de l’”Auxiliaire” pour une très courte période, de novembre 1977 à mai 1980, sera appelé à assumer de nouvelles fonctions de Conseiller en Gestion au centre Régional de l’Alliance Biblique Universelle pour l’Afrique, à Nairobi. Il est également Conseiller auprès des pays francophones d’Afrique. Au départ de James Li Hing, c’est Jean-Alain Moussié qui est nommé à la direction de l’”Auxiliaire” de la SBBE à Maurice.
Durant les quarante-cinq dernières années l’”Auxiliaire” de la SBBE à Maurice améliore son statut administratif – à commencer, en 1964, lorsque, suite à la nomination du premier « Secrétaire Exécutif » en la personne de David Cohen, l’”Auxiliaire” se transforme en Société Biblique, d’abord branche de la Société Biblique de l’Afrique Orientale avec siège à Nairobi, puis accédant graduellement à l’autonomie administrative. Ensuite, en septembre 1980, la Société Biblique de Maurice devient membre associé de l’Alliance Biblique Universelle. Elle gravit les marches pour accéder au statut de membre à part entière huit ans plus tard.
Côté événementiel, une exposition itinérante de grande qualité sur le thème “La Bible, d’hier à aujourd’hui”, a fait le tour de l’île de juillet à septembre 1986. Cet ambitieux projet a nécessité un large partenariat impliquant l’Alliance Biblique Française, la Société Biblique de Maurice et les églises locales. Fin novembre 1987, la Société Biblique de Maurice célébrait son 175e anniversaire au théâtre du Plaza à Rose-Hill autour du thème “La Parole Proclamée”. Dans une entrevue de presse en janvier 1990, M. James Li Hing, consultant de l’Alliance Biblique Universelle à Nairobi et ancien secrétaire exécutif de la Société Biblique de Maurice, souligne que “l’île Maurice doit être fière d’avoir une Société Biblique modèle.”
La dernière décennie du 20e siècle est marquée par trois développements majeurs – l’acquisition et l’aménagement de son propre siège social (1995); le lancement d’un département « Information et collecte de fonds» (1996); et la création d’un département de production (1998). Le premier projet est rendu possible grâce au soutien de la Société Biblique Britannique et Etrangère et de la Société Biblique Allemande. Leurs dons ont permis à la Société Biblique de Maurice d’acquérir une propriété à Eau-Coulée et d’y installer son siège social. Le second projet, favorisé par le développement économique de l’île, a surtout contribué à améliorer les activités de lever de fonds.
Le troisième projet (soit la mise en chantier d’un département de production, lequel a fonctionné de 1998 à 2005) se situe dans la ligne philosophique de la Société Biblique qui a pour finalité de rendre la Parole de Dieu accessible à prix abordable.
Le nouveau millénaire : l’extension tous azimuts
L’entrée dans le nouveau millénaire se poursuit avec la présence conjointe des principales dénominations chrétiennes (dont l’Eglise Catholique Romaine après Vatican II, seules les dénominations de tradition protestante étant représentées sur le comité exécutif de la Société Biblique avant ce concile) collaborent pleinement avec la Société Biblique pour la distribution de la Parole de Dieu dans les trois îles des Mascareignes). Cette collaboration inter-îles est un des atouts majeurs de la Société Biblique de Maurice en ces premières années du 21e siècle. Les Seychelles, élevées au statut de Bureau National en novembre 2004, ne tombent plus sous la responsabilité de la Société Biblique de Maurice.
Un autre domaine dans lequel la Société Biblique de Maurice s’est engagée est celui de la traduction, activité cruciale pour un organisme investi de la mission de mettre la Parole de Dieu à la portée de tous, dans une langue lue et comprise par le lecteur. Ainsi, suivant des demandes émanant de plusieurs églises pour une traduction de la Bible en créole, la Société Biblique a lancé en 2000 un projet de traduction interconfessionnelle du Nouveau Testament en créole. Dans le cadre de ce projet, Levanzil Mark a été lancé le jeudi 5 décembre 2002 à la salle du conseil de la municipalité de Port-Louis. Peu de temps avant, fin novembre, la Société Biblique de Maurice avait fêté ses 190 ans.
La nouvelle traduction de Levanzil Mark est doublement originale – d’abord, en tant que traduction interconfessionnelle regroupant des membres de différentes églises chrétiennes, et ensuite en tant que traduction officielle menée sous l’égide de la Société Biblique, relayée par l’Alliance Biblique Universelle, instance internationale qui contrôle toutes les traductions de la Bible dans le monde. Un CD enregistré au Studio d’Art Sonore et auquel Lise Naraidoo et Stephane Toussaint ont prêté leur voix, a été lancé à la même occasion pour aider le lecteur à mieux apprécier la traduction en créole. Un peu plus d’une semaine avant le lancement de Levanzil Mark, la Société Biblique de Maurice a célébré son 190e anniversaire à la Salle des Fêtes de la mairie de Curepipe avec, au programme, la lecture de la Bible, les discours du Président de la République, S.E. Karl Offmann, du maire de la ville de Curepipe, M. Gerard Colin, et des chefs religieux de diverses religions chrétiennes, suivis de divers numéros artistiques et musicaux. En 2006, dans le cadre de la Journée internationale de la langue créole, un CD contenant des extraits de l’Evangile de Luc et chantés par des artistes nationaux très connus a fait son entrée dans les foyers mauriciens.
En 2007, la Société Biblique de Maurice a franchi un nouveau seuil en s’engageant dans l’organisation des campagnes de sensibilisation, soutenues par des extraits des Saintes Ecritures, sur les problèmes de société tels la violence, les fléaux sociaux que sont l’abus d’alcool, la drogue, le sida, etc. C’est dans l’esprit de ce nouvel engagement que la Société Biblique de Maurice a fait construire à Trou aux Biches le ‘Bible Society Resource Centre’ sur un terrain de 2000 m2 obtenu du ministère des Terres et du Logement. Ce centre de formation et de loisirs répond à ces deux besoins fondamentaux auxquels la Société Biblique de Maurice souhaite apporter sa contribution avec le concours des Eglises, des ONGs et des associations professionnelles. Le Centre a été inauguré le 2 décembre 2007 par le Secrétaire Général de l’Alliance Biblique Universelle, Rev. Miller Milloy et le Premier ministre, Dr Navinchandra Ramgoolam. A la même occasion, un atelier de travail a été organisé pour les enfants de rue.
En mars 2009, la Société Biblique a réuni les Eglises qui sont engagées dans des projets éducatifs pour le lancement d’une bande dessinée «Jésus Sauveur » en créole. Celle-ci est destinée aux élèves qui sont scolarisés en créole dans le cadre du projet communément appelé « Prevok », lancé par le Bureau d’Education Catholique (BEC).
SCAN A INSERER DE WEEK-END 22 DECEMBRE 2002: “La Société Biblique fête ses 190 ans”.
En 2010, en vue d’accueillir le Nouveau Testament en créole dont le lancement était prévu pour 2011, un atelier de travail sur « comment lire et écrire le créole mauricien » fut organisé par la Société Biblique à destination des groupes liturgiques. Cet atelier fut dirigé par le linguiste très connu,. Monsieur Dev Virahsawmy et suivi par une vingtaine de participants principalement des Eglises Anglicane, Presbytérienne et Catholique respectivement.
L’année 2011 a été marquée d’une pierre blanche car le lancement du Nouveau Testament peut être qualifié d’historique. En effet, cet événement qui a eu lieu au Théâtre Serge Constantin, le 19 février a été un temps très fort dans l’histoire de la Société Biblique. C’était une réelle bénédiction autant pour l’Eglise que pour la nation. Plus de 3,000 exemplaires furent vendus en moins de 10 jours.
L’événement tant attendu en 2012 est sans conteste la célébration du bicentenaire. C’est aussi l’occasion pour la Societe Biblique de refléchir sur l’orientation stratégique qu’elle doit prendre. Une nouvelle vision et un nouveau concept sont conséquemment proposés à nos différents partenaires, les Eglises principalement. Sa vision est « d’Enraciner l’activité biblique dans la vie de l’église locale/paroisse» à travers l’installation de dépôts dans des régions et paroisses pour rendre la Parole plus accessible et la diffusion plus efficace. Un bon nombre d’Eglises et de librairies chrétiennes ont fait un accueil favorable à cette initiative de la Sociéte.
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