Au moment où le Conseil des Religions venait tout juste d’exprimer son point de vue sur « l’affaire Facebook » et le danger potentiel que de telles déclarations représentent pour l’unité et la cohésion nationale, nous sommes encore interpellés par un article paru dans le quotidien Le Défi du 8 août 2012 et concernant la communauté créole. Puisqu’il est aussi question dans cet article de l’église catholique qui est membre du Conseil des Religions, nous sentons qu’il est de notre devoir de répéter à temps et à contretemps combien de tels articles peuvent nuire à la bonne entente entre les différentes communautés et religions qui constituent notre arc-en-ciel national.Nous prenons acte des excuses publiées par la Direction du Défi dans sa livraison du jeudi 9 août. C’est certainement un pas dans la bonne direction.
Nous permettons de citer dans ce contexte les propos d’un mauricien prix Nobel de Littérature, J.M.G. Le Clézio, qui écrit dans sa préface au livre de Issa Asgarally « L’Interculturel ou la guerre » :
« L’île Maurice notre pays peut sembler infime par sa taille et son pouvoir économique. Mais il est vaste par l’expérience. Maurice, comme la plupart des îles à sucre colonisées par l’Europe, a connu tout ce qui fait notre siècle : l’ère cruelle de l’esclavage, l’avènement de l’ère industrielle et l’immigration, la modernité et l’indépendance, et les difficultés consécutives à l’universalisation du capitalisme, ainsi que la manne et les dangers du tourisme à outrance. Ce petit pays a véritablement tout connu, tout vécu sauf une chose qu’il ne saurait envier aux grandes nations, la guerre. Le pacifisme à Maurice n’est pas une idée intellectuelle ni un luxe de philosophe. Il est une absolue nécessité. »
« Nous sommes un pays arc-en-ciel, mais la nature de l’arc-en-ciel est d’être éphémère », nous dit encore un autre penseur mauricien. Engageons-nous chacun à notre place et dans toutes nos relations à être des apôtres qui font le serment de ne pas détruire l’arc-en-ciel.
Le Conseil des Religions
Vendredi 10 août 2012
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