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Lettre ouverte du Père Labour au Premier Ministre: « Les macadams de l’OIDC »

2/04
2012
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Monsieur le Premier ministre,

En ma qualité de responsable de la mission catholique à Agaléga, j’ai fait le voyage vers cette île lointaine, à bord du Mauritius Pride le 22 février 2012. Il est de mon devoir de vous informer sur des faits que j’ai observés et qui  révèlent une administration que je qualifierai de catastrophique de la part des responsables actuels de l’Outer Islands Development Corporation (OIDC). Ce n’est pas la première fois que je dénonce non seulement des pratiques frauduleuses et une mauvaise gestion financière qui mériterait une enquête de l’ICAC, mais aussi une absence de planification.

Le chargement.
150 tonnes de macadams ont fait 4 000 kilomètres sans atteindre leur destination : partis de Maurice pour le voyage de novembre 2011, revenus par le même voyage sans avoir été débarqués, puis encore repartis par le voyage du 22 février 2012, ils sont revenus le dimanche 4 mars. Arriveront-ils un jour à destination ? Sans aucun doute, ces macadams sont ceux qui ont le plus voyagé dans le monde entier et par la même occasion, les macadams les plus chers au monde ! Les raisons, vous le verrez, proviennent d’une accumulation de mauvaises décisions et d’une totale absence de planification par les responsables portlouisiens de l’OIDC.

I. Le départ.
Déjà dans sa préparation, ce voyage est marqué par des interrogations soulevées par les flous dans son organisation. Pourquoi un voyage le 22 février, période connue depuis l’expérience ancienne des marins1 pour sa mer agitée rendant l’accostage dangereux sinon impossible (Agelaga simitier bato) ? Depuis 10 ans que je connais Agaléga, les voyages sont fixés fin mars début avril pour trois raisons : 1 : météorologique :la mer plus calme permet des accostages sécurisés ; 2 : scolaire : la fin du trimestre permet aux élèves agaléens étudiant à Maurice de faire un séjour auprès de leurs parents dans l’île ; 3 : religieuse : c’est souvent la Semaine sainte et Pâques : moment favorable de fin du carême pour qu’un prêtre vienne de Maurice pour fêter cette période si importante pour les catholiques majoritaires dans l’île. Zéro passagers, 34, ou 80 ? Une valse hésitation sur cette question a entretenu un flou et suscite la même question : pourquoi ? La loi commande que le transport par bateau des produits inflammables avec passagers, se limite à un maximum de 33 personnes. Cependant, malgré une demande dès décembre par le diocèse de Port-Louis, des passages sur le bateau lui ont été officiellement refusés par le General Manager parce que ce bateau, allègue sa lettre, « ne prend pas de passagers ».2 Parmi les passagers qui ont eu priorité parmi ces 33, se trouve la famille duChairman en vacances. Par pression de ma part et de la part des Agaléens qui se virent aussi refuser des places dans un premier temps, c’est finalement 80 passagers qui ont fait le voyage sur dérogation spéciale accordée par le ministre de tutelle, monsieur Hervé Aimée, qui n’était pas à l’aise avec ce voyage. Celui-ci ayant été lui-mêmeChairman du Board de l’OIDC connaît bien le problème.

Le risque toucherait encore plus de personnes. Le départ programmé pour 11 heures le 22 février, n’est effectif qu’à 17 heures à cause de trois conteneurs arrivés à 15 heures et de deux passagers arrivant de Rodrigues venus eux aussi en retard. Le capitaine du bateau prévoit déjà les difficultés. Ce retard amène le bateau à arriver à Agaléga tard le vendredi 24, ce qui rend impossible le débarquement des bagages et marchandises même si le beau temps l’aurait permis… ce qui ne fut pas le cas.

II. Traumatisante, l’arrivée à Agalega.
Arrivée à Port St James3, village de La Fourche le vendredi 24 à 17h30, impossible pour le MV Pride de débarquer à cause du mauvais temps. La mer démontée força le Pride à « stabuler » au-delà des récifs en face de la plage dit SOLEIL LEVÉ. Chargé des denrées essentielles pour cette île éloignée, le bateau de la Mauritius Shipping n’a pas pu débarquer son précieux chargement tant attendu. 510 tonnes de marchandises diverses pour les besoins alimentaires et techniques pour 6 mois jusqu’au prochain bateau : produits énergétiques : gaz ménager et essence pour voiture et avion, appareils électroménagers, denrées de base, véhicules divers. Depuis vendredi il fait le va-et-vient entre La Fourche, débarcadère traditionnel, et d’autres passes, réussissant péniblement à débarquer son chargement au compte-gouttes. Sur 15 containers, un seul a été débarqué à lundi soir 27.02.12. Ce jour-là les boîtes et autres colis arrivent dans les maisons, livrant le triste spectacle de légumes et fruits pourris et autre « manger gâté ». Un mariage programmé attend d’être célébré : des robes sont restées à bord, y compris celle de la mariée ! Des cabris et moutons censés démarrer un programme d’élevage sous la direction du MAA sont nourris sur le bateau en attendant d’être déposés à terre. L’île vit au rythme des caprices de la mer, quand elle décide que la « debarkasion » est possible, toute réunion ou messe est annulée. Quand sa furie éclate bloquant la « debarkasion », alors on peut faire une rencontre ou la messe. Deux accidents en mer font deux blessés heureusement pas trop graves. Les nerfs de l’état major de l’île et du bateau sont à fleur de peau. Le Pride coûte un million de roupies par jour et le forfait de mauvais temps, « demurage fee », Rs 500 000 par jour. Le bateau est programmé pour un voyage au début mars pour la Réunion. La population s’impatiente malgré son habitude de longues attentes ! Les rumeurs font zigzag. Des prières dites le lundi pour demander le beau temps. Elles sont exaucées : le mardi matin, calme presque plat qui permet enfin la « debarkasion » 4. On travaille toute la journée jusqu’à tard. Cependant on déplore l’absence de 7 travailleurs sur 15 !!!
III. Le retour.
Enfin décidé pour 11 heures le vendredi 2 mars avec deux jours de retard, le départ réel se passe à 17 heures. Beaucoup de poisson est d’abord embarqué, notamment pour le Chairman, puis des motos, des bagages, et on voit même quelques meubles : lit et armoire. La mer toujours capricieuse à Agaléga s’est tout d’un coup levée pendant l’embarquement. Les bateaux-navettes ont du mal à vaincre les vagues. Comble de malheur, dû à l’inconscience de certains, une ligne de pêche se prend dans une hélice et éteint le moteur. Le bateau chargé de passagers devient incontrôlable et dérive vers des récifs de bord de mer. La National Coast Guard, venue au secours, est projetée par une vague qui fait heurter leur bateau à celui qui dérivait. Les secouristes secourus par les naufragés ! Heureusement, pas de blessés. Mais beaucoup de peur. L’auditeur de l’OIDC y perd ses cartes de crédit et les clés de sa maison. « The talk of the boat » au retour c’est la colère de ceux et celles qui n’ont pas leurs bagages et colis divers à bord. L’embarquement n’a pas été fait. Pourquoi n’avoir pas donné priorité aux bagages de ces fonctionnaires qui rentrent après plusieurs mois de travail ainsi que ceux des Agaléens qui vont à Maurice pour diverses raisons : santé, démarches administratives, retrouvailles familiales ? Pourquoi ce volume impressionnant de poisson pour le commerce individuel a-t-il eu priorité sur des affaires personnelles essentielles ? À qui appartient ces meubles embarqués d’Agaléga pour Maurice qui ont eu priorité sur les effets personnels des Agaléens venus à Maurice par le même bateau. L’accostage au quai Aurélie-Perrine à Port-Louis se fait à 20h30 le dimanche 4 mars. Les passagers pour l’île de la Réunion sont déjà en file d’attente d’embarquement. Les différents services s’affairent d’une part à vider le bateau, et d’autre part à le préparer pour un départ qui semble être touristique. Il est prévu pour 10h30. Impressionnant de voir le déploiement des contrôles de l’ADSU.

Agaléga a désormais une triste réputation d’abriter des consommateurs et probablement des trafiquants/planteurs de gandia. Ce sont des faits vérifiables, rien que des faits.

IV. Quelques interrogations et réflexions.
Étant donné les risques connus depuis des lustres5 de cette période pour l’accostage à Agaléga ; étant donné les avantages pour les scolaires et leurs parents de la période fin mars/début avril ; étant donné l’avantage pour les catholiques de cette même période; étant donné enfin la pratique habituelle depuis de longues années qui a tenu compte de ces attendus, la décision du General Manager qui rompt avec une longue tradition, est donc délibérée et réfléchie. Quelles étaient les priorités qui à ses yeux ont motivé ce choix ? Avec qui prend-il les décisions de cette importance ? J’ai peine à croire les rumeurs que j’ai entendues à Agaléga (…) Comment comprendre que cette priorité est de si grande importance, qu’elle va jusqu’à refuser d’accorder une place à un prêtre de l’Église catholique qui depuis 115 ans6 est présente sur cette île et qui, pour des périodes de grande importance liturgique comme le carême, envoie chaque année un prêtre ? Je vois là une atteinte aux droits constitutionnels des catholiques à Agaléga. Avec les catholiques de ce pays, je suis profondément blessé de cette décision d’un haut fonctionnaire de l’État. Traduit-elle là encore une discrimination subie par les descendants d’esclaves, amplement dénoncée par le Commission Vérité et Justice ? Une plainte en cour de justice est envisagée.
Je regrette d’autant plus cette attitude que j’ai tendu la main pour une collaboration avec l’OIDC pour le vrai développement intégral des Agaléens. Malgré mes opinions négatives déjà exprimées quant à la gestion de l’OIDC, la sortie du rapport de la Truth and Justice Commission (TJC) me donna l’occasion de faire des propositions soutenues par ladite Commission qui accorde une place considérable à Agaléga et les autres îles. En janvier 2012, j’ai envoyé une copie des extraits de la TJC concernant Agaléga au General Manager, M. Davey. Un coup de téléphone de sa part accusa réception avec force promesses de rencontre. Sur le bateau de ce voyage de février 2012, j’en redistribuais une copie en recommandant qu’elle soit partagée notamment avec le Chairman, le président de l’Agalega Island Council ainsi qu’au secrétaire de cette institution consultative : sur le bateau on aurait le temps de lire. Le Genaral Manager me promit une rencontre sur l’île. J’ai attendu en vain alors même que le mauvais temps nous donna amplement de l’espace pour un partage.
VI. Conclusion
On ne pourrait pas dire que l’OIDC n’a rien fait pour Agaléga. Toutefois, les progrès matériels apportés aux Agaléens7 cachent mal l’absence d’un véritable plan de développement de l’OIDC à Port-Louis. Ajouté à l’incompétence dans la gestion de l’éducation, de l’environnement, de la santé, des voyages du Mauritius Pride, l’absence d’un véritable plan de développement de l’OIDC aboutit à un avenir catastrophique pour l’avenir d’Agaléga. Elle n’a de développement que de nom. Le budget dépensé dans le bureau portlouisien est déséquilibré par rapport aux autres postes qui auraient dû être priorisés :

  • L’Éducation. Plusieurs fois ont été faites revendications et propositions, pour que l’organisation de l’éducation à Agaléga soit plus adaptée aux réalités de l’île. Les Agaléens eux-mêmes vous ont récemment envoyé une lettre à ce sujet. Elle est restée à ce jour sans réponse. L’avez-vous seulement reçue ? Un fonctionnaire l’aurait-elle « oubliée » dans un tiroir ?
  • La défense de l’environnement dans un écosystème fragile.
  • La valorisation et la rentabilisation des cocoteraies.
  • La rentabilisation de la pêche (l’OIDC supporte les frais du fret pour du poisson importé sur le Pride par des individus qui en font commerce),
  • Un véritable plan de développement qui encouragerait les jeunes Agaléens à poursuivre des formations professionnelles ciblées en vue d’un retour dans leur pays, un système d’éducation adapté aux réalités locales… pour ne citer que quelques exemples.
  • La piste d’atterrissage dont la mise chantier attend depuis 20 ans, et dont le budget est passé de 100 à 340 millions, et depuis peu en suspens pour la nième fois. À Agaléga comme à Maurice, dans toute gestion publique ou privée, l’utilisation abusive par les dirigeants de l’entreprise et des employés pour obtenir des avantages matériels personnels, sape l’autorité des dirigeants. Ils deviennent alors incapables d’orienter avec l’autorité requise les projets. Or, quand les projets n’existent pas, on se contente d’autant plus du day to day delivery à court terme et du « pos ranpli rapidos ». Les considérations de protection politique dans les nominations, surclassant la compétence professionnelle aboutit à des mentalités de profiteurs dont les assises ne reposent que sur leur protecteurs. Les petits, amplement nourris en exemples venus d’en haut, font doublement valoir les mêmes principes : gro manz gro, tipti manz tipti ! Résultats : laisser-aller, corruption, « pasmoilissades ».

Il y a plus d’un macadam dans l’organisation de l’OIDC !
Je viens par cette lettre vous demander de revoir toute l’organisation de l’OIDC. L’Island Council ne fait pas son travail en tant qu’Advisory Board parce qu’il n’est pas indépendant de l’OIDC et sa composition ne reflète pas les opinions des différents acteurs qui travaillent à Agaléga. L’Église catholique est présente depuis 115 ans à Agaléga, partageant avec son peuple ses difficultés et ses avancées. Elle a déjà fait preuve de son know-how, notamment dans le domaine de l’Éducation. Elle pourrait avoir un ou deux représentants sur les boards qui dirigent Agaléga. La Truth & Justice Commission a recommandé la collaboration de l’OIDC avec l’Église et l’Island Council. Je demande aussi que les droits des catholiques de cette île soient respectés et protégés. Les dates des voyages du Mauritius Pride pourraient tenir compte du calendrier du carême chrétien. Priorité pourrait être donnée au personnel de l’église catholique dans les voyages du Pride, de tout autre bateau et du Dornier pour Agaléga, quand elle en fait la demande.

Jean-Maurice Labour

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