1e Dimanche de l’Avent (B)
Introduction
La « Lectio Divina » est une manière de chercher à entendre la parole que Dieu nous adresse à travers un passage de la Bible, et à y répondre. Elle comprend 3 parties :
- une lecture attentive du texte dans son contexte ;
- une écoute intérieure de la Parole de Dieu, de l’appel qu’il nous fait aujourd’hui à partir de ce texte ;
- un temps de prière (personnelle ou en groupe) pour donner sa réponse à l’appel que nous fait le Seigneur.
- 1. Lecture d’un texte (Mc 13, 33-37)
1.1.Contexte
Cette exhortation de Jésus sur l’importance de « veiller » intervient à la fin de la dernière phase de son ministère public qui se passe à Jérusalem. Jésus était monté de Galilée et il était entré à Jérusalem sous les acclamations de la foule qui criait « Hosanna, Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur » (Mc 11, 10).
Après cette entrée triomphale, il avait passé plusieurs jours à enseigner dans le temple. Beaucoup de groupes (les pharisiens, les hérodiens, les sadducéens) lui posaient des questions et essayaient de le piéger. Mais il s’en était bien sorti et Marc nous dit que « la foule nombreuse l’écoutait avec plaisir » (Mc 12, 37).
Après ces longues controverses, au moment où Jésus quitte le temple, un de ses disciples, qui était en admiration devant le superbe bâtiment du Temple, lui dit « Maître regarde quelles pierres, quelles constructions ! » Jésus lui voit les choses différemment. Il répond « tu vois ces grandes constructions ? Il n’en restera pas pierre sur pierre qui ne soit jetée en bas » (Mc 13, 1-2). Les apôtres sont intrigués et veulent à tout prix savoir quand cela arrivera.
Alors Jésus s’assit avec eux sur les pentes du Mont des Oliviers, d’où l’on a une très belle vue sur le temple et la ville de Jérusalem. Et de là, il les avertit qu’il y aura bientôt de grands bouleversements dans l’histoire future : il y aura des guerres, les disciples seront persécutés, Jérusalem elle-même sera assiégée et détruite. Il insiste sur le fait que ces bouleversements sont inévitables.
Ensuite il les met en garde contre ceux qui prétendent pouvoir reconnaître les signes qui indiquent le moment exact quand ces choses doivent arriver. Il ne faut pas les croire, dit Jésus. Car personne ne connaît la date de ce jour sauf Dieu le Père (Mc 13, 32). C’est à ce moment là qu’il commence à parler de la nécessité de veiller.
1.2.Déroulement du texte (Mc 13, 33-37)
a) v.33. Puisqu’on ne peut pas savoir exactement quand « ce sera le moment », i.e., quand ces cataclysmes vont arriver, l’important, nous dit Jésus, c’est de « veiller », i.e., rester éveillé, attentif, en attente, prêt à accueillir ce que Dieu veut nous dire ou nous donner à travers ces bouleversements.
b) v.34-36. Pour nous expliquer l’importance de cette « veille », Jésus nous raconte la petite parabole du maître de maison qui part en voyage et qui confie à chacun de ses serviteurs un travail à faire en son absence. Mais les serviteurs doivent attendre le retour de leur maître et être prêts à le recevoir. Personne ne sait quand le maître de maison va revenir. C’est pourquoi il est fortement recommandé aux serviteurs de rester éveillés et appliqués à leur travail. Ils ne doivent pas s’endormir mais rester toujours prêts à accueillir le maître quand il viendra.
c) v. 37. Le dernier mot de Jésus à ses disciples à la fin de son enseignement dans le temple et juste avant d’entrer dans sa passion, qui est pour lui une espèce de départ, c’est une dernière fois « veillez ».
- 2. Ecouter la Parole de Dieu qui m’est adressée dans ce texte
2.1.Jésus nous avertit clairement que les belles choses de ce monde, celles que nous admirons ou qui font notre fierté, (comme les belles pierres du temple pour les apôtres), ne dureront pas éternellement. Elles « passeront », i.e., soit elles seront détruites par des guerres ou des cataclysmes, soit elles tomberont en ruine. De même que chaque personne humaine est appelée à « passer », i.e., à mourir, disparaître avant de ressusciter, de même, le monde lui aussi tel que nous le connaissons est appelé aussi à « passer », à être radicalement transformé.
2.2.Tout en insistant sur ce caractère transitoire de la vie humaine et aussi des belles choses de ce monde auxquelles nous sommes tous attachés, Jésus nous dit deux choses :
a) d’abord il nous fait une promesse : au milieu de la perturbation et du bouleversement qu’entraînera pour nous la destruction de notre vie, comme la destruction du monde que nous connaissons, il y aura aussi une « venue », la venue du Fils de l’homme. Le Christ lui-même se fera proche de nous, il nous rejoindra et nous entraînera dans un type de vie, dans un monde qui ne peuvent plus être détruits. C’est ce qu’il veut nous dire quand, dans la parabole, il nous parle du « retour » du maître de maison, à un moment et d’une façon qu’on ne peut connaître maintenant.
b) C’est à cause de cette venue promise, une venue certaine mais dont on ne peut connaître ni le mode ni le moment, que Jésus nous invite avec tant d’insistance à « veiller ». Cette attitude est fondamentale pour le disciple de Jésus. Un peu comme le maître de maison de la parabole, Jésus, par sa mort, est « parti en voyage », et il vit dans le pays de la résurrection. Mais il nous promet qu’il reviendra vers nous, pour nous prendre avec lui dans cette vie nouvelle.
Jésus nous prévient que cette venue sera associée à pas mal de « bouleversements » mais il nous invite à rester « éveillés », attentifs, appliqués à notre travail, fidèles à nos responsabilités précisément pour pouvoir discerner sa venue et accueillir le salut qu’il nous apporte au milieu de l’épreuve.
2.3.Comme il arrive souvent dans l’Evangile, Jésus associe une invitation à une promesse. Il nous invite à ne pas dormir (i.e. à ne pas nous laisser aller à une vie de « laisser-aller », de négligence) mais à rester éveillé (i.e. à avoir le cœur en attente de celui qui a promis de venir nous chercher). Et il nous promet que celui qui restera ainsi éveillé pourra discerner le moment de cette venue et accueillir celui qui vient le sauver. Il aura accès au bonheur de la vie nouvelle des ressuscités. Il nous invite donc à faire un pas dans la confiance, en s’appuyant sur la certitude que lui, Jésus, tient toujours parole, que sa promesse s’accomplit toujours.
- 3. Prier pour répondre à Dieu qui me parle
a) Nous pourrions d’abord remercier Jésus de nous éclairer sur la réalité de notre vie et de notre monde : c’est une vie qui passe, un monde qui passe. Nous lui disons merci spécialement de ne pas nous abandonner, de ne pas nous laisser nous débrouiller tout seuls dans cette vie et dans ce monde qui passe. Nous lui disons notre confiance dans la promesse qu’il nous fait de venir nous rejoindre aux moments difficiles, bouleversants de notre vie, dans nos épreuves, comme le départ d’un proche, la destruction d’une maison ou d’un cadre de vie que nous avons aimé, un déracinement, une division dans une famille, une maladie, etc. Nous le remercions de nous promettre d’être là, de venir vers nous chaque fois que disparaît une partie du monde que nous connaissons, que nous avons aimé, où nous nous sentons en sécurité.
b) Nous pouvons aussi lui demander la grâce de savoir « veiller » comme de bons serviteurs, attentifs et appliqués qui attendent le retour du maître de maison. La meilleure manière de veiller c’est
(1) d’être fidèle aux responsabilités qui m’ont été confiées.
(2) Prier avec confiance, écouter sa parole.
c) Nous pouvons aussi demander la grâce du discernement, la sagesse du veilleur qui reste attentif pour pouvoir, repérer les signes de la venue du Christ au cœur de nos épreuves. Demandons-lui la grâce d’être fidèle dans cette attitude de veilleur « comme un veilleur qui attend l’aurore » avec certitude.
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