Le Diocèse de Port-Louis

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Document Synodal de l’Ile Maurice

28/01
2001
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Introduction

Le 2 juin 1996, Mgr Maurice E. Piat lançait une vaste consultation des forces vives du diocèse sur l’opportunité de tenir un synode pour l’Eglise de l’Ile Maurice, de Rodrigues et des îles. La réponse a été un oui enthousiaste. Et le 24 novembre 1996, la décision de convoquer effectivement un synode diocésain était annoncée.Le 18 mai 1997, fête de la Pentecôte, le processus synodal est lancé au Thabor. Il se déroulera en deux phases :

d’abord, de Pentecôte 1997 à Pentecôte 1999, un long temps de travail à la base, dans quelques 1500 équipes coordonnées par des commissions synodales;

puis, de Pentecôte 1999 à novembre 2000, le travail de l’Assemblée synodale, seule habilitée à présenter des recommandations pour le renouvellement de l’Eglise à l’Ile Maurice.

La première phase – le travail dans les équipes à la base – a été un long temps de maturation. Et bien avant que l’Assemblée synodale ne commence ses travaux, déjà des initiatives, inspirées par la réflexion pré-synodale, prenaient corps, entre autres, dans le domaine de l’éducation (accueil des élèves de faible niveau – « low achievers » – et des recalés du C.P.E.) et de l’action sociale (l’Ecole de la Solidarité et de la Justice). Vu l’ampleur de la participation à cette première phase, ce n’est que deux ans plus tard, soit à la Pentecôte 1999, que l’Assemblée synodale sera constituée.

A l’Assemblée synodale, Mgr. Maurice E. Piat, l’Evêque de Port-Louis, a demandé de proposer des repères précis et d’indiquer quelques moyens concrets pour aider notre Eglise à se renouveler dans les dix domaines suivants :

– Construire notre Eglise sur le Christ

– Pour une Eglise « sel de la terre »

– Pour une Eglise au service des pauvres

– Pour une Eglise « passerelle » entre les cultures

– Pour une Eglise en dialogue avec les autres religions

– Pour une éducation catholique au service de l’enfant mauricien

– Pour une liturgie vivante et vivifiante

– Participer à la responsabilité de l’Eglise

– La place des jeunes et des enfants

– L’accueil des divorcés-remariés

Dix synthèses, rassemblant le travail des 1500 équipes de la base et des Commissions, ont d’abord été faites. A partir de ce premier travail et en étant sensibles aux demandes les plus urgentes de la mission, les Commissions ont préparé dix cahiers synodaux. Ceux-ci correspondaient aux dix points mis par Mgr. Piat à l’agenda du synode. Ces dix cahiers ont été présentés à l’Assemblée. Un travail de réflexion a suivi dans l’assemblée synodale elle-même aussi que dans les comités composés chacun d’une trentaine de membres de l’Assemblée synodale. Suite à ce travail de réflexion et aux amendements proposés, les dix cahiers ont été remaniés et globalement adoptés par l’Assemblée synodale.

Après un temps de débat, l’Assemblée s’est graduellement orientée vers un document en forme de synthèse. Celui-ci s’est construit progressivement à partir des cris qui sont montés de la base au cours de la première phase de la marche synodale. Pour éclairer la marche à suivre en réponse à ces cris, l’Assemblée a retenu quatre aspects de la théologie de l’Eglise :

I. Une Eglise centrée sur la Personne de Jésus ressuscité.

II. Une Eglise missionnaire, ouverte au monde.

III. Une Eglise qui vit l’option préférentielle pour les pauvres.

IV. Une Eglise , mystère de communion.

Cela donne quatre sections que l’on retrouve dans le troisième chapitre sur les orientations pour le renouvellement de l’Eglise à Maurice et le quatrième chapitre sur la mise en œuvre de ces orientations. La formation ayant été l’objet d’une demande insistante qui traverse les dix cahiers, un chapitre particulier lui est consacré.

L’objectif principal du document synodal est d’offrir des repères et des moyens pour aider les prêtres, les religieux, les religieuses et les laïcs, agents de la pastorale, à mieux orienter et évaluer leur action pour que l’Eglise mauricienne devienne, avec toujours plus de vérité, Eglise de Jésus Christ, une Eglise selon son coeur, plus fidèle à la mission qu’il lui confie.

L’Assemblée devait tenir compte des dix points mis par Mgr. Maurice E. Piat à l’agenda du synode. C’est pourquoi le document final couvre un vaste champ d’application. Mais il est évident que tout ne pourra pas être mis en œuvre immédiatement. Un plan d’action devra être proposé, recommandant des actions à court terme, à moyen terme et à long terme.

Le lecteur trouvera à la fin du document synodal un index analytique pour guider sa recherche sur des points précis).

En ce jour, 9 décembre 2000, le document synodal a été voté par 197 voix pour, 0 contre et 12 abstentions. L’Assemblée synodale est heureuse d’offrir à Mgr. Maurice E. Piat, évêque de Port-Louis, le fruit de ses travaux. Elle est confiante que l’Esprit Saint l’a guidée et elle espère que le diocèse y trouvera un instrument valable pour travailler à son renouvellement.

Chapitre premier

« J’ai entendu les cris de mon peuple » (Ex 3, 7)
1. Dès que le Synode a été officiellement convoqué le jour de la Pentecôte 1997, nous nous sommes mis à l’écoute du peuple catholique. Nous avons entendu les cris qui sont montés des coeurs. Ces cris expriment des frustrations, des déceptions, et finalement une grande souffrance à chaque fois que des catholiques trouvent que l’Eglise de Jésus Christ à Maurice ne correspond pas à ce qu’ils en attendent. Même si certains de ces cris peuvent sembler injustifiés, même s’ils expriment une vision négative de notre Eglise sans tenir compte de tout le positif, nous ne pouvons pas y rester sourds. D’autant plus que, derrière ces cris, nous sentons une grande soif de renouvellement.

2. Il y a les cris des pauvres, des petits, particulièrement ceux du monde créole, trop souvent déçus dans leurs attentes :

– parce que leurs enfants sont les délaissés du système éducatif actuel ou qu’ils n’ont pas de place dans les écoles et les collèges catholiques,

– parce qu’ils ne recoivent pas l’aide, l’appui, qui leur permettrait de prendre leur place dans la société : ils ont moins de chance que les autres,

– parce que l’Eglise, particulièrement à travers ses prêtres, n’est pas assez proche de la misère humaine telle qu’elle se vit dans les quartiers,

– parce que l’Eglise ne dénonce pas suffisamment les injustices dont ils sont victimes, etc.

3. D’autres cris expriment une immense souffrance devant tout ce qui, dans notre Eglise, semble porter atteinte à l’unité, à la communion fraternelle :

– le communalisme présent dans la société se retrouve dans l’Eglise : par exemple, des mouvements se recrutent sur une base raciale ou sociale.

– Il y a des discriminations : tout le monde n’a pas droit au même traitement ; il y a des faveurs et des privilèges surtout au niveau des responsabilités et de la célébration des sacrements.

– Il y a des divisions entre prêtres, entre prêtres et laïcs, entre laïcs

– Il y a souvent un esprit de compétition entre mouvements.

– Dans les milieux blancs on dit : « Notre communauté est délaissée spirituellement. » Dans les milieux créoles on dit : « L’Eglise favorise les blancs qui l’accaparent. »

– Certains – prêtres ou laïcs – accaparent les responsabilités, de sorte que ceux qui aspirent à prendre leur part de responsabilité ne le peuvent pas.

– Les femmes n’ont pas toute leur place dans l’Eglise.

– Les divorcés-remariés et ceux qui vivent en ménage se sentent jugés, rejetés, exclus de la communauté pratiquante.

– Les différentes cultures présentes dans la société mauricienne ne trouvent pas leur place dans l’expression et la célébration de la foi, etc.

4. Il y a les cris des jeunes qui affirment ne pas trouver leur place dans l’Eglise :

– parce qu’ils ne se sentent pas accueillis,

– parce qu’il y a peu de considération à leur égard.

– parce qu’on ne leur donne pas suffisamment la possibilité de s’exprimer dans leur manière à eux,

– parce que les prêtres, les parents, les adultes ne comprennent pas leur langage,

– parce que les adultes gardent toujours les places de responsabilité,

– parce que « si on n’est pas des rats d’Eglise, on se sent à part. »

5. Un autre cri a retenti bien fort et de partout, un immense désir de formation :

– Une formation dans tous les domaines, pas seulement religieux.

– Une formation pas seulement pour une élite, mais aussi pour la base.

– Une formation accessible au plus grand nombre (lieux où elle est offerte, niveaux d’instruction…).

6. Mais il y a une autre sorte de cris, ce sont ceux qui ont jailli de nos coeurs, nous les membres de l’Assemblée synodale, quand nous avons pris connaissance de tout ce qui était monté de la base :

– Comment se fait-il que les catholiques fassent si peu référence à Jésus Christ ? En effet, le nom de Jésus est pratiquement absent de la masse des rapports venus de la base.

– Comment se fait-il que les catholiques aient une conception de l’Eglise tellement centrée sur elle-même, au service de ses membres, qu’ils en oublient sa raison d’être : annoncer la Bonne Nouvelle à toutes les nations et se mettre au service du monde afin que germe et grandisse le Royaume de Dieu parmi les hommes ?

Ces deux cris nous invitent à porter un nouveau regard sur nos liturgies et sur la catéchèse et la formation offertes dans le diocèse.

7. Ces cris, ceux de la base et ceux de l’Assemblée synodale, résonnent en nos coeurs comme autant d’interpellations, de défis qui nous sont lancés. Nous tous, réunis en Assemblée synodale, nous nous sentons le devoir d’y répondre. Nous devons réinventer notre manière d’être Eglise de Jésus Christ à Maurice, aujourd’hui et demain, à la fois attentifs aux cris qui montent du peuple catholique et fidèles à ce que Jésus veut de son Eglise. Cela suppose une profonde conversion de nos cœurs, de nos mentalités, de notre agir personnel et communautaire.

Chapitre deuxième

L’Eglise de Jésus Christ pour l’Ile Maurice, aujourd’hui et demain
8. Nous sommes en Synode pour inventer notre manière d’être Eglise de Jésus Christ dans notre pays, aujourd’hui et demain. Mais nous n’inventons pas l’Eglise de Jésus Christ, nous la recevons de lui comme un cadeau. Non pas comme un objet sans vie que l’on range dans un placard, mais comme une plante que l’on cultive pour qu’elle grandisse et porte beaucoup de fruits. Il nous faut donc redécouvrir dans la foi l’Eglise de Jésus Christ telle qu’Il la veut et telle que nous devons la vivre. Bien entendu, nous ne prétendons pas faire toute la théologie de l’Eglise. Nous nous arrêtons à quatre aspects qui nous semblent particulièrement importants, compte tenu des cris qui sont montés de la base et des constats que nous avons faits. Nous les retenons comme quatre piliers sur lesquels nous nous sentons appelés par l’Esprit Saint à construire notre Eglise pour qu’elle devienne toujours davantage Eglise de Jésus Christ.
I. Une Eglise centrée sur la Personne de Jésus Christ ressuscité

9. Jésus Christ est l’unique sauveur : « Il n’y a qu’un seul médiateur entre Dieu et les hommes, un homme, Jésus Christ, qui a donné sa vie pour le salut de tous » (I Timothée 2, 5-6). Il est l’unique passerelle entre Dieu et nous : « Je suis le chemin, la vérité et la vie. Personne ne va vers le Père sans passer par moi » (Jean 14, 6). Il est l’unique fondement sur lequel construire une communauté d’Eglise : « Personne ne peut poser d’autre fondement que celui qui est déjà en place, Jésus Christ » (I Corinthiens 3, 11). C’est lui et lui seul qui nous libère de toute peur. C’est lui et lui seul qui nous fait vivre en abondance.

10. Jésus Christ est venu nous révéler le visage du Père dont l’amour dépasse tout ce qu’on peut imaginer. Un amour qui s’engage, qui travaille à réaliser un projet concret : transformer le monde pour qu’y germe et grandisse son Royaume d’amour. « Le Royaume de Dieu est proche. Convertissez-vous et croyez à la bonne nouvelle, » proclamait Jésus dès le début de son ministère public (Marc 1, 15). Il annonçait ainsi qu’en sa personne, le Royaume faisait son entrée dans notre monde. Et tout au long de sa vie il a cherché à réaliser ce projet de Dieu, malgré les incompréhensions et les persécutions, jusqu’au bout : « Comme il avait aimé ses frères qui étaient dans le monde, il les aima jusqu’au bout » (Jean 13, 1). Notre Eglise devient réellement Eglise de Jésus Christ dans la mesure où nous plaçons Jésus Christ et son Royaume d’amour au coeur de notre vie.

11. Cela suppose un attacherment personnel à la Personne de Jésus ressuscité. Notre Eglise devient réellement Eglise de Jésus Christ dans la mesure où chacun de ses membres découvre Jésus Christ comme Quelqu’un de vivant, son Sauveur, agissant dans sa vie jusqu’à « prendre forme » (Galates 4, 19) en lui. Alors nous pourrons dire avec St Paul : « Ce n’est plus moi qui vis, c’est le Christ qui vit en moi » (Galates 2, 20). Notre Eglise devient réellement Eglise de Jésus Christ dans la mesure où nous devenons un peuple de fils et de filles retournant au Père l’amour dont il nous aime en Jésus ; un peuple de frères et de soeurs s’aimant les uns les autres comme Jésus nous a aimés (Jean 15, 12). Alors nous formerons le « Corps du Christ » sur la terre et nous constituerons « pour l’ensemble du genre humain le germe le plus fort d’unité, d’espérance et de salut » (LG 9).

12. Dans notre Eglise, l’attachement à la personne de Jésus s’accroît avec la reconnaissance de la place de la Vierge Marie dans le mystère du salut. Cette place, l’Eglise « la recommande au coeur des fidèles pour que, soutenus par ce secours maternel, ils adhèrent plus intimement au Médiateur et Sauveur » (LG 62).
II. Une Eglise missionnaire, ouverte au monde

13. Au départ de l’Eglise, il y a Jésus qui appelle ses disciples, « ceux qu’il voulait, et il les établit pour être avec lui et pour les envoyer prêcher » (Marc 3, 13). Cette mission qu’il confie à ses disciples, il l’a reçue lui-même de son Père : « Comme le Père m’a envoyé, moi aussi je vous envoie » (Jean 20, 21). Et pour les aider à vivre cette mission, il leur donne l’Esprit Saint : « Vous allez recevoir une puissance, celle du Saint Esprit qui viendra sur vous ; vous serez alors mes témoins… jusqu’aux extrémités de la terre » (Actes 1, 8). D’où l’affirmation du Concile du Vatican II : « De sa nature, l’Eglise est missionnaire, puisqu’elle-même tire son origine de la mission du Fils et de la mission du Saint Esprit, selon le plan de Dieu le Père » (AM 2). Notre Eglise devient réellement Eglise de Jésus Christ dans la mesure où tous ses membres sont missionnaires, fidèles à la mission commune « de proclamer la Bonne nouvelle à toute la création » (Marc 16, 16).

14. Cette mission, Jésus nous envoie la vivre en pleine pâte humaine, au cœur du monde : « Père, je ne te demande pas de les retirer du monde… Comme tu m’as envoyé dans le monde, je les envoie dans le monde » (Jean 17, 15 – 18), pour y être « sel de la terre et lumière du monde » (Matthieu 5, 13 – 14). L’Eglise ne vit donc pas pour elle-même mais pour le monde, « travaillant avec les hommes pour la construction d’un monde toujours plus humain » (EC 3). Notre Eglise devient Eglise de Jésus Christ dans la mesure où « les joies et les espoirs, les tristesses et les angoisses des hommes de ce temps, des pauvres surtout et de tous ceux qui souffrent, sont aussi les joies et les espoirs, les tristesses et les angoisses des disciples du Christ » (GS 1) ; dans la mesure où chacun de ses membres prend sa part de responsabilité pour répandre, dans le monde où il vit, des semences de Royaume
III. Une Eglise qui vit l’option préférentielle pour les pauvres

15. Dans Luc, Jésus inaugure son ministère public par cette déclaration solennelle tirée du prophète Isaïe : « L’Esprit de Dieu repose sur moi. Il m’a envoyé annoncer la bonne nouvelle aux pauvres » (Luc 4, 18). Plus loin, il proclame : « Heureux vous les pauvres, le Royaume de Dieu est à vous » (Luc 6, 20). Dans la parabole du grand festin, ceux qui prennent place au repas dans le Royaume sont « les pauvres, les estropiés, les aveugles et les boîteux » (Luc 14, 21). Et tout au long de l’Evangile Jésus traduit dans ses actes cet amour de préférence pour les pauvres, les petits, les faibles, les exclus, les méprisés, les malades… D’où la belle prière que nous trouvons au Missel : « Seigneur, c’est par ton Eglise que tu veux révéler aux plus pauvres toutes les richesses de l’Evangile : qu’elle sache toujours leur parler comme aux premiers invités de ton Royaume » (3ème messe pour l’Eglise, prière après la communion).

16. Cet amour préférentiel de Dieu pour les pauvres est la bonne nouvelle que Jésus est venu nous porter. C’est une bonne nouvelle non seulement pour les pauvres eux-mêmes mais pour tous, riches et pauvres. C’est une bonne nouvelle pour les pauvres : ils sont proclamés heureux non pas parce qu’ils sont pauvres, mais parce que le Royaume de Dieu est à eux, c’est-à-dire parce que Dieu est de leur côté, avec eux, pour eux. C’est aussi une bonne nouvelle pour ceux qui ne sont pas pauvres, car c’est merveilleux d’avoir un Dieu passionné pour la cause des pauvres et de pouvoir le rejoindre dans cette passion, devenant ainsi image de Dieu. Ce qui suppose que nous laissions le Seigneur transformer notre cœur en un cœur de pauvre (Matthieu 5, 3). D’où l’affirmation de S.S. Jean-Paul II au numéro 42 de son encyclique « Sollicitudo rei socialis » ,un des documents les plus importants de l’enseignement social de l’Eglise : « L’option ou l’amour préférentiel pour les pauvres concerne la vie de chaque chrétien, en tant qu’il imite la vie du Christ… Ne pas prendre acte des multitudes immenses d’affamés, de mendiants, de sans-abri, de personnes sans assistance médicale et, par-dessus tout, sans espérance d’un avenir meilleur reviendrait à s’identifier au riche bon vivant qui faisait semblant de ne pas connaître Lazare le mendiant couché devant sa porte » (cf. Luc 16, 19-31). Notre Eglise devient réellement Eglise de Jésus Christ dans la mesure où tous ses membres annoncent par la parole et par les actes la bonne nouvelle de cette passion de Dieu pour les pauvres : c’est cela vivre l’option préférentielle pour les pauvres.
IV. Une Eglise, mystère de communion

17. Jésus a prié pour tous ceux qui, au cours des âges, croiront en lui : « Que tous soient un comme toi, Père, tu es en moi et que je suis en toi, qu’eux aussi soient un en nous, afin que le monde croie que tu m’as envoyé » (Jean 17, 20). Cette unité lui tient tellement à cœur qu’il a donné sa vie « pour rassembler dans l’unité les enfants de Dieu dispersés » (Jean 11, 52). L’unité de ses disciples doit s’exprimer dans le service mutuel : « Vous aussi vous devez vous laver les pieds les uns aux autres » (Jean 13, 14) ; dans le partage à l’exemple de la première communauté chrétienne de Jérusalem : « Fidèles à la communion fraternelle, tous ceux qui étaient devenus croyants étaient unis et mettaient tout en commun » (Actes 2, 44) ; dans la participation de chacun à la vie de l’ensemble, tout comme dans un corps chaque membre a un rôle différent mais irremplaçable (I Corinthiens 12, 12 – 27). Cette unité dans la diversité est l’œuvre de l’Esprit Saint : « Nous avons tous été baptisés dans un seul Esprit pour être un seul corps, Juifs ou Grecs, esclaves ou hommes libres, et nous avons tous bu à la source de cet unique Esprit » (I Corinthiens 12, 13).

18. Le concile du Vatican II présente l’Eglise comme le peuple de Dieu dans lequel, « tout le monde à sa façon et dans l’unité apporte son concours à l’œuvre commune… Il n’y a dans le Christ et dans l’Eglise, aucune inégalité qui viendrait de la race ou de la nation, de la condition sociale ou du sexe… Quant à la dignité et à l’activité commune à tous les fidèles, il règne entre tous une véritable égalité » (LG 32). Notre Eglise devient Eglise de Jésus Christ dans la mesure où tous ensemble nous nous efforçons de vivre cette communion fraternelle, ce service mutuel, ce partage, cette participation de tous à l’œuvre commune, dans l’égalité et le refus de toute forme de domination ou de discrimination.

19. Cette vision de l’Eglise, nous l’avons méditée dans la foi, nous l’avons accueillie comme une lumière, un soleil se levant à l’Orient, pour éclairer notre chemin de renouvellement. Nous proclamons la nécessité de nous y convertir chaque jour davantage pour que, renouvelant profondément nos coeurs et nos mentalités, elle passe dans notre manière d’être et d’agir.

Chapitre troisième

Orientations pour le renouvellement de notre Eglise

20. Interpelés par les cris qui sont montés jusqu’à nous et par ceux que nous avons nous-mêmes été portés à pousser,

Eclairés par la Parole de Dieu et l’enseignement de l’Eglise, et nous laissant guider par l’Esprit Saint,

Nous proclamons notre volonté d’aider à renouveler notre Eglise pour qu’elle soit davantage Eglise de Jésus Christ, à la gloire de Dieu le Père.

Nous recommandons que tous ensemble, peuple de Dieu, laïcs, religieux et religieuses, prêtres et Evêque, nous nous engagions à :

21. Donner priorité à l’annonce de Jésus Christ ressuscité, unique Sauveur, vivant au coeur du monde.

– Que cette annonce soit au centre de notre catéchèse et de toutes les formations que nous offrons.

– Qu’elle aide à découvrir et rejoindre le Christ déjà présent dans les personnes et les situations.

masse des autres chrétiens.

– Que cette annonce de Jésus Christ vise à atteindre non seulement les pratiquants réguliers mais aussi la masse des autres chrétiens.

– Que toutes nos liturgies, et particulièrement nos messes dominicales, proclament et célèbrent joyeusement Jésus Christ vivant dans nos vies.

– Que cette annonce et cette célébration rejoignent les fidèles dans ce qu’ils sont et dans ce qu’ils vivent, s’exprimant dans leur langage et dans leur culture.

– Que nous coopérions avec les autres Eglises chrétiennes dans l’annonce et la célébration de Jésus Christ.

– Qu’en tout cela notre objectif soit toujours d’aider les personnes à choisir librement de se mettre à la suite de Jésus Christ reconnu comme le Sauveur qui nous libère de toute peur et nous fait vivre en abondance (cf. Jean 10, 10) .
22. Nous ouvrir résolument au monde dans lequel nous vivons pour lui annoncer la Bonne Nouvelle de Jésus Christ :

– A travers un vrai dialogue, fait d’écoute et de prise de parole, envers tous ceux qui ne partagent pas notre foi.

– A travers une qualité de présence qui témoigne de Jésus Christ là où nous vivons et travaillons.

– A travers une présence active dans les structures politiques, économiques, sociales, culturelles, sportives etc. qui influencent la vie des citoyens.

– A travers des prises de parole au sujet des grands problèmes de société.

23. Rejoindre Jésus dans sa passion pour la cause des pauvres, en faisant à notre tour l’option préférentielle pour les pauvres.

Ce qui exige de nous :

– De la part des responsables de l’Eglise et des agents de pastorale, un témoignage de vie simple, dans le partage et la solidarité.

– Des lieux d’accueil simples, où aucun pauvre ne se sente mal à l’aise.

– Un service efficace des pauvres, visant à les aider à prendre leur vie en main.

– Une attention plus particulière aux pauvres dans les services que nous offrons à la société, entre autres dans le domaine de l’éducation.

– Un engagement réel dans le combat contre toutes les formes d’injustice, causes de la pauvreté.

– Un effort constant pour interroger les décideurs concernant les conséquences de leurs décisions et de leurs programmes sur la vie des plus pauvres.

24. Devenir toujours davantage une Eglise de communion.

Ce qui nous amènera à :

– Passer d’une pratique individualiste à une pratique communautaire de la foi.

– Nous accueillir les uns les autres dans la diversité de nos cultures et de nos traditions et multiplier les occasions de rencontre entre nous.

– Eviter résolument tout ce qui est ou peut être interprété comme discrimination, privilèges accordés à certains et refusés aux autres.

– Faciliter au mieux la pleine participation des personnes âgées et des personnes handicapées à la vie de nos communautés.

– Nous préoccuper particulièrement de l’accueil des jeunes afin qu’ils se trouvent à l’aise dans l’Eglise et puissent y prendre toute leur place.

– Adopter envers ceux qui se sentent marginalisés dans l’Eglise, et notamment les divorcés-remariés et ceux qui vivent en ménage, une attitude pastorale qui reflète l’accueil, la miséricorde et la tendresse du Christ.

– Vivre pleinement le partage de responsabilité en Eglise et la coopération de tous à la mission commune, dans le respect de la vocation de chacun, laïc, religieux/religieuse, diacre ou prêtre.

– Redynamiser la pastorale des vocations pour qu’aucune forme de vie consacrée ne manque à notre Eglise.

– Donner plus de place aux femmes dans les diverses instances de décision de l’Eglise.
25. Nous mobiliser pour répondre à l’immense besoin de formation.

Pour cela mettre l’accent sur :

– La formation des laïcs dans la ligne de leur vocation propre au service du monde, les aidant à faire le lien entre leur foi et leur vie, découvrant ainsi ce que cela veut dire être chrétien dans le monde aujourd’hui.

– La formation permanente des prêtres.

– La formation de formateurs, qui s’engagent à former des personnes en vue des services et des ministères dont l’Eglise a besoin pour remplir sa mission.

– La volonté d’atteindre ceux qui ne se trouvent pas dans nos structures, particulièrement les adolescents et les jeunes.
Chapitre quatrième

Mise en oeuvre des orientations
26. Nous avons été conduits à recommander des orientations pour que notre Eglise soit, avec toujours plus de vérité, Eglise de Jésus Christ. Pour que ces orientations passent dans la réalité, pour qu’elles renouvellent et redynamisent nos comportements et notre action en Eglise, il nous faut d’abord les accueillir dans la foi comme le fruit du long chemin synodal que nous avons parcouru ensemble sous la poussée de l’Esprit Saint : les accueillir, cela veut dire nous laisser interpeller, nous convertir à la vision d’Eglise qu’elles expriment, vouloir travailler de tout notre coeur et de toutes nos forces à leur mise en pratique. Il nous faut aussi préciser des pistes d’action et décider des moyens à mettre en place, autrement nos orientations resteraient lettre morte. C’est pourquoi nous recommandons :

I. PRIORITE A L’ANNONCE DE JESUS CHRIST

27. L’initiation chrétienne

Qu’une nouvelle initiation chrétienne, incluant une formation à la prière, soit assurée pour tous les baptisés, afin que chacun puisse faire l’expérience de Jésus Christ Sauveur et ainsi, par un choix personnel, prendre la décision de le suivre .

28. La catéchèse

Depuis le premier éveil de la foi jusqu’à l’accompagnement des jeunes, en passant par la préparation à la première communion et à la confirmation, la catéchèse doit être continuellement revue dans cette perspective : privilégier une rencontre personnelle de l’enfant et du jeune avec le Christ et susciter en eux le désir de le suivre comme ami, guide et modèle.

29. Que la famille soit encouragée à être le premier lieu de l’éducation et de l’accompagnement des enfants et des jeunes sur le chemin de la foi.

30. Que les responsables de toutes nos institutions scolaires catholiques veillent à ce que la catéchèse ne soit pas traitée comme une matière parmi d’autres, subissant les contrecoups des exigences du programme académique. Qu’au contraire, elle occupe une place privilégiée dans le cursus scolaire.

31. Le projet éducatif catholique ne concerne pas seulement la place de la catéchèse dans le cursus scolaire. Il vise à ce que toute l’institution éducative témoigne de la présence vivante de Jésus Christ. A cet effet, tout en créant des conditions qui favorisent le succès académique, que les responsables de tous nos centres, écoles et collèges, à la lumière de principes inspirés de l’Évangile, veillent à toujours mettre l’épanouissement intégral de l’enfant au centre de leurs préoccupations, à soigner la qualité des relations humaines dans leur établissement, à prévoir des lieux et des moments propices au ressourcement spirituel.

32. La majorité des élèves catholiques étant scolarisés dans les institutions non catholiques, il est essentiel qu’ils aient tous accès à une catéchèse redynamisée et adaptée. Dans cette perspective, d’une part, que les professeurs catholiques de ces institutions, les parents des élèves catholiques et les responsables de la catéchèse s’efforcent, dans toute la mesure du possible, d’obtenir que des classes de catéchèse y soient organisées et, d’autre part, qu’une nouvelle catéchèse extra-scolaire soit inventée. Pour cela, créer des modules et encourager les catéchètes à se déplacer pour rencontrer les enfants et les jeunes dans leur milieu de vie.

33. Toujours dans la perspective d’un éveil de la foi centrée sur la Personne de Jésus Christ, que le catéchuménat comprenne un cheminement à travers la Parole et une éducation à la prière; tende à développer le sens de la vie communautaire et de l’appartenance à l’Eglise, Corps du Christ; aide à avoir des attitudes chrétiennes devant la vie et le monde, avec Jésus comme ami et guide.

34. Les mouvements

Que tous les mouvements aient le souci, à travers toutes leurs activités, de promouvoir la rencontre personnelle de chacun de leurs membres avec Jésus-Christ ressuscité. Les mouvements qui pratiquent la révision de vie doivent être encouragés : ils sont des lieux privilégiés où l’on s’entraide à découvrir la présence du Christ dans la vie des personnes et dans les situations.

35. Les sacrements

Dans le cas des sacrements très demandés, que les paroisses renouvellent les moyens utilisés pour amener les personnes à un cheminement de foi et qu’on n’en reste pas au ‘rite pour le rite’. Des parcours d’initiation liés à chaque sacrement doivent être mis en œuvre dans toutes les paroisses du diocèse sans exception. Par exemple : Pour les parents qui demandent le baptême pour leurs enfants, un parcours d’initiation chrétienne étalé sur plusieurs rencontres; à l’approche de la première communion, des rencontres pour aider les parents à mieux découvrir Jésus Christ, sa révélation, son salut et la place de l’Eucharistie dans la vie chrétienne; les sessions de préparation au mariage doivent faire une large place à l’annonce de Jésus Christ présent dans l’amour consacré par le sacrement du mariage.

36. La Confirmation devrait être donnée en réponse à une démarche personnelle de la part du jeune, démarche fondée sur sa libre décision de suivre Jésus et d’être son témoin dans le monde. En repousser l’âge à l’adolescence pourrait aider à cela : que le diocèse étudie sérieusement cette possibilité et ses implications concrètes.

37. Que les paroisses s’efforcent de trouver les moyens d’assurer un suivi à l’adresse des enfants et de leurs parents, et des adultes nouvellement baptisés (néophytes) après la célébration du baptême, de la première communion et de la confirmation. De même pour les couples après leur mariage.

38. Le sacrement de la Réconciliation est aujourd’hui beaucoup moins demandé. Or il est le lieu par excellence où faire l’expérience de la tendresse de Dieu pour le pécheur et de la libération que Jésus nous offre. Que la catéchèse et la prédication, tout en présentant le Dieu d’amour, aident les fidèles à approfondir le sens du péché comme refus d’aimer et suscitent chez eux le désir de la réconciliation. Que les paroisses s’organisent pour faciliter au maximum l’accès des fidèles au sacrement de la Réconciliation célébré tant dans sa forme individuelle que dans sa forme communautaire.

39. Que la pastorale des malades soit bien organisée dans les paroisses. Que les agents de cette pastorale reçoivent une bonne formation incluant une catéchèse sur la merveille du sacrement des malades : le Christ ressuscité vient rejoindre le malade dans ce qu’il vit, pour lui offrir paix et réconfort, avec la force de surmonter les difficultés physiques, morales et spirituelles liées à la maladie. Qu’au moins une fois par an, les paroisses organisent une célébration communautaire de ce sacrement pour les malades et les personnes âgées, tout en veillant à ce qu’il soit offert aux seules personnes malades ou âgées.

40. Qu’à fréquence régulière, les homélies aux messes dominicales soulignent la présence de Jésus Christ ressuscité dans les sacrements.

41. Les funérailles et autres liturgies non-sacramentelles rassemblent souvent beaucoup de baptisés qui ne pratiquent pas régulièrement ou sont même incroyants, de même que des croyants d’autres religions: que l’on veille à la qualité de ces célébrations pour qu’elles soient une véritable annonce de l’amour de Jésus Christ pour tous les humains.

42. Une liturgie dominicale qui proclame et célèbre joyeusement Jésus ressuscité

Que l’aspect festif de nos assemblées dominicales soit présent tout au long de la célébration. Que tous les fidèles soient encouragés à participer activement à la liturgie, par les chants, les répons, les acclamations, l’écoute attentive, chacun contribuant pour sa part à la qualité joyeuse de la célébration. Pour éviter la routine, qui souvent produit des célébrations tristes, que les équipes liturgiques utilisent au mieux la part de créativité toujours possible.

43. Que le caractère sacré de la liturgie soit aussi valorisé. Que tout y soit beau : sanctuaire propre et pas encombré, nappe et linge d’autel, vêtements liturgiques, objets et vases nécessaires à la célébration, mais aussi le chant, le moindre déplacement, par exemple celui du lecteur. Que tout parle de la merveille que nous célébrons : le Christ livré à la mort et ressuscité pour faire éclater la vie. Mais on se souviendra toujours que « les cérémonies, même très belles, n’auront guère d’utilité si elles ne servent pas à éduquer les fidèles et à leur faire atteindre leur maturité chrétienne » (MVP 6).

44. Que les équipes liturgiques veillent à ce que le vécu des fidèles puisse s’exprimer au cours de la messe, de sorte qu’ils se sentent rejoints par le Christ dans ce qui fait leur vie. L’homélie y contribue beaucoup: qu’elle ne soit pas tant un enseignement théorique, mais bien davantage la projection, sur la vie et les événements, de la lumière qui nous vient de la parole de Dieu. Il est souhaitable qu’elle soit préparée par une équipe. Elle peut aussi intégrer des témoignages joyeux de personnes remises debout par Jésus ressuscité.

45. Pour que nos liturgies soient vivantes et vivifiantes, que chaque paroisse ait une équipe liturgique bien formée. Cette formation est de la responsabilité de la Commission liturgique diocésaine, mais elle pourrait être réalisée par des équipes liturgiques régionales formées à cet effet. La Commission diocésaine devra travailler à faire passer dans la réalité de nos liturgies les recommandations du Concile Vatican II. Dans le domaine de la musique et des chants, elle devra encourager les expériences, les coordonner et proposer au diocèse tout ce qui est valable.

46. Une évangélisation de proximité

Nous ne pouvons nous contenter d’accueillir et de répondre aux diverses demandes que les chrétiens nous présentent. Nous devons aller vers le peuple et rejoindre les personnes là où elles vivent. Que toutes les paroisses prennent comme axe pastoral prioritaire l’évangélisation dans leurs quartiers, par exemple à travers des sessions d’éveil à la foi centrées sur Jésus-Christ, revenant continuellement sur les éléments fondamentaux de la foi.

47. Cette évangélisation de proximité cherchera à atteindre toutes les couches sociales, mais qu’une attention particulière soit apportée à l’évangélisation du monde populaire. Dans tous les cas, que cette formation soit donnée autant que possible par des laïcs engagés dans le milieu social et culturel ambiant, ayant reçu la formation nécessaire.

48. La Vierge Marie, sous diverses appellations, et les Saints occupent une grande place dans les dévotions des catholiques. Que les agents pastoraux soient attentifs à évangéliser ces dévotions et à les accompagner : on soulignera en particulier que la Vierge Marie, mère du Christ, ainsi que les Saints sont d’abord des modèles de vie chrétienne.

49. Que les paroisses favorisent, par tous les moyens, une rencontre intime avec le Seigneur. Des temps forts de prière, des retraites, permettront un accompagnement spirituel approfondi.

50. Inculturation

Pour que Jésus Christ vivant soit Bonne Nouvelle pour les divers groupes culturels qui composent notre Église et notre société, il faut qu’ils Le perçoivent comme un des leurs, proche de ce qu’ils sont et de ce qu’ils vivent. Dans cette perspective, que l’inculturation de la foi chrétienne soit une priorité pour notre Église.

51. Pour travailler au développement d’une mauricianisation de la théologie et de l’expression de la foi dans notre pays, qu’une École d’inculturation soit instituée. Une étude approfondie de l’histoire de notre pays et de l’Église pourrait aider dans ce travail de recherche pour l’inculturation.

52. Que cette École accorde une attention particulière au monde créole, principale composante de notre Église. Elle cherchera à établir le lien entre la foi chrétienne et la religion populaire en milieu créole, s’appuyant sur les études effectuées dans ce milieu et accueillant avec bienveillance les pratiques de foi qui sont déjà une forme d’inculturation. Elle aidera à formuler une catéchèse appropriée, pensée et réalisée en créole, en tenant compte de la tradition orale qui caractérise ce milieu, et proposera des éléments pour une liturgie plus inculturée.

53. Qu’une plus grande place soit accordée à la culture et à la langue créole pendant les messes dominicales et les autres célébrations. Les célébrants utiliseront la langue créole comme médium privilégié, là où cela s’avère nécessaire. Parallèlement à la traduction des textes liturgiques en créole simple, les textes français demandent à être retraduits en français simple.

54. La langue créole est le patrimoine commun de tous les Mauriciens. Qu’un sous-comité « Langue et Traduction », avec l’apport de pédagogues et de linguistes créolophones, poursuive le travail de standardisation du « Kreol ». La traduction de la Bible en « Kreol » doit se faire dans les plus brefs délais. Cela ne veut pas dire que les autres langues n’auraient plus droit de cité dans l’Eglise. Bien au contraire, l’effort d’inculturation doit prendre en compte la pluralité des cultures dans notre Eglise.

55. Pour que nos liturgies soient inculturées, il ne suffit pas d’y mettre quelques chants en créole ou dans une langue asiatique. Que dans la célébration des grandes fêtes chrétiennes l’on fasse davantage place aux symboles des diverses cultures.

56. Qu’un groupe de travail se constitue pour élaborer et publier un « Missel » Mauricien qui tiendra compte des différentes cultures. Ce missel comprendra des explications sur les célébrations, les rites, les symboles, les couleurs liturgiques etc. Ces explications devraient être reprises oralement de temps à autre.

57. La liturgie du dimanche est le lieu par excellence pour vivre des rencontres inter-ethniques et inter-culturelles. Que les messes dans d’autres langues que le français et le créole (tamoul, chinois, anglais, etc.) soient célébrées dans les églises paroissiales et qu’elles soient ouvertes à tous.

58. Une tâche œcuménique

Toutes les Eglises chrétiennes s’attellent à cette tâche d’inculturation. Que nous cherchions à travailler ensemble pour une annonce mauricienne de Jésus Christ. Que le Comité œcuménique encourage un partage des recherches et des expériences réalisées en ce domaine.

59. La mission au coeur du monde est aussi une tâche œcuménique. Un des principaux obstacles à l’annonce de Jésus Christ au monde se trouve justement dans la division des chrétiens. « Que tous soient un, afin que le monde croie que tu m’as envoyé, » priait Jésus (Jean 17, 21). Que tout au long de l’année, et pas seulement pendant la semaine de prière pour l’unité, tant au niveau diocésain que paroissial, nous multipliions les occasions de rencontre entre les Eglises chrétiennes, pour prier ensemble, célébrer ensemble, nous former ensemble, travailler ensemble, par exemple dans les quartiers…

II. MISSION ET OUVERTURE AU MONDE

60. Que tout dans notre Eglise, catéchèse, formation, liturgie, mouvements, contribue à éveiller chez les chrétiens, dès la première initiation, la conscience qu’ils sont choisis et envoyés pour témoigner de Jésus Christ auprès de leurs frères et soeurs. C’est là leur raison d’être. Un membre de l’Eglise qui ne vit pas cette dimension missionnaire « doit être réputé inutile à l’Eglise et à lui-même » (AL 2).

61. Le dialogue

L’annonce de Jésus Christ à nos compatriotes des autres religions passe nécessairement par le dialogue. Qui dit dialogue dit accueil mutuel. Pour pouvoir partager ce qu’il y a de merveilleux chez nous, il nous faut être capables de nous émerveiller de ce qui est merveilleux chez les autres, comme Jésus en face du centurion romain (Mt 8, 10) ou de la Cananéenne (Mt 15, 21). Pour cela il faut nous connaître, nous estimer. C’est pourquoi nous recommandons :

62. Que l’Eglise, à tous les niveaux, stimule et encourage la rencontre des croyants de diverses religions. Que les chrétiens n’hésitent pas à répondre aux invitations des autres. Il ne faut pas seulement accueillir, mais il faut aller vers. Cela contribuera à une plus grande convivialité. Mais pour que ces rencontres soient fructueuses, il est nécessaire qu’on s’y prépare en s’éclairant sur le sens des fêtes et des symboles utilisés. La Commission Evangélisation devrait proposer cet éclairage et aussi préciser quelques règles à observer pour éviter toute ambiguïté dans la participation des chrétiens aux fêtes d’autres religions comme dans la participation des croyants d’autres religions à nos célébrations.

63. Que les catholiques soient encouragés à participer à toutes les associations multi-religieuses et multi-culturelles ayant un projet social – syndicats, associations de la lutte pour les droits de l’homme, politique etc. Et que nous invitions nos frères et soeurs d’autres religions à participer aux projets sociaux dont nous avons l’initiative.

64. Que les institutions d’enseignement catholique développent de vraies communautés éducatives inspirées des valeurs évangéliques de partage, de respect mutuel et d’authenticité dans les relations interpersonnelles. La communauté scolaire devra être un lieu privilégié de dialogue inter-culturel et inter-religieux où tous les acteurs de l’éducation (élèves, parents, professeurs et autres membres du personnel) seront invités à vivre sainement les différences. Ces communautés éducatives auront le souci de susciter chez les jeunes le respect des autres, le sens du service du prochain et de la société mauricienne.

65. Que dans chaque paroisse, soient institués des groupes de dialogue avec les autrement croyants. Ils favoriseront les rencontres et témoigneront du caractère gratuit du dialogue.

66. Qu’une meilleure information soit donnée concernant les sessions inter-religieuses du Centre de Pont-Praslin. Que l’on étudie la possibilité de décentraliser ces sessions et de les offrir dans les diverses régions pastorales.

67. Le témoignage

Que l’on enseigne à cor et à cri que la première responsabilité du laïc n’est pas de rendre des services dans l’Eglise, mais de témoigner de Jésus Christ là où il vit et travaille. C’est là qu’il a été placé pour être « sel de la terre » et « lumière du monde » (Mt 5, 13-14).

68. Que la pastorale des quartiers privilégie les actions concrètes qui rendent visibles les valeurs évangéliques, en luttant contre la misère, l’ignorance, l’individualisme, le matérialisme exagéré, la consommation à outrance, l’endettement etc.

69. Que les autorités catholiques, éducatives et hospitalières, offrent un soutien spirituel et un accompagnement sérieux aux catholiques qui travaillent dans des institutions autres que les institutions catholiques, afin qu’ils puissent y vivre chrétiennement leur vocation.

70. L’engagement

Que les catholiques soient encouragés à être présents dans les structures de décision de la société et à s’engager dans la politique à tous les niveaux : local, régional et national. Qu’ils trouvent dans l’Eglise, accompagnement et ressourcement spirituel pour les aider dans leurs responsabilités. Les mouvements d’Action catholique qui font le lien entre la vie et la foi peuvent beaucoup y contribuer.

71. Pour promouvoir la conscience sociale et politique du peuple chrétien à Maurice, l’Enseignement social de l’Eglise doit être connu et vulgarisé. L’E.T.S.H. (Ecole de Théologie et de Sciences Humaines) doit inclure cet enseignement dans son programme.

72. Que les membres de l’Eglise, hiérarchie et laïcs, s’expriment publiquement sur les grands problèmes de société. La commission diocésaine Justice et Paix a publié des dossiers très intéressants. Mais il faudrait une action plus régulière pour: mettre en réseau et coordonner les organisations diocésaines qui visent à la promotion de la personne humaine dans les domaines social, économique, éducatif, culturel, etc ; étudier les grands problèmes du pays; analyser les mécanismes socio-économiques qui engendrent l’exclusion et font fi de la personne humaine et de ses droits; chercher les causes profondes de l’exclusion qui frappe plus particulièrement la communauté créole; travailler à promouvoir le rôle et la place des femmes dans la société mauricienne. Que Justice et Paix soit renouvelée pour pouvoir assumer ces tâches ou qu’une autre instance soit créée, par exemple un Conseil diocésain « Sel de la Terre ».

73. Qu’une réflexion approfondie soit menée pour définir plus clairement la relation Eglise-Etat.

III. OPTION PREFERENTIELLE POUR LES PAUVRES

74. Que tous les membres de l’Eglise se laissent convertir par la Parole de Dieu pour que l’option préférentielle pour les pauvres soit vécue selon l’Esprit du Christ.

75. Combat contre la pauvreté

La pauvreté n’est pas une fatalité : elle est conséquence d’injustices et d’un système économique. L’option préférentielle pour les pauvres fait un devoir aux membres de l’Eglise d’exercer leur rôle prophétique en dénonçant toutes les formes d’injustice, et de s’engager, individuellement ou en association, dans le combat contre tout ce qui opprime la personne humaine. Autrement nous risquerions de travailler à soulager des situations de misère dont nous sommes nous-mêmes complices par notre silence ou notre non-engagement.

76. L’option préférentielle pour les pauvres nous offre aussi un critère pour évaluer les décisions économiques ou politiques : quelles en sont les conséquences sur la vie des plus pauvres? Que les catholiques engagés dans les structures de décision s’approprient ce critère et militent pour le faire adopter par les autres avec qui ils travaillent. Que laïcs et hiérarchie n’hésitent pas à s’appuyer sur ce critère pour interroger publiquement les décideurs.

77. Témoignage de vie

Que l’Eglise dans toutes ses composantes, particulièrement les responsables et les agents pastoraux, vivent la simplicité, le partage et la solidarité. Qu’en communauté ou individuellement, les chrétiens réfléchissent régulièrement sur ce point. Leur témoignage de vie est essentiel pour traduire en acte l’option préférentielle pour les pauvres prônée par l’Eglise.

78. Accueil

Que l’accueil du pauvre soit au centre de nos préoccupations. Cela peut conduire, par exemple, à aménager différemment nos lieux d’accueil de sorte qu’aucun pauvre ne s’y sente mal à l’aise; à décentraliser les permanences; à revoir les heures de permanence. Que, dans toute la mesure du possible, les prêtres soient plus présents auprès des pauvres là où ils vivent.

79. Action socio-caritative

Que l’Eglise continue à servir TOUS les pauvres. Qu’elle soit attentive aux cris particulièrement poignants de la communauté créole dans sa situation socio-économique actuelle.

80. Pour un meilleur service des pauvres, que l’Eglise ne se substitue pas à l’Etat ni ne le concurrence, mais qu’elle collabore avec lui en partenariat, tout en gardant sa liberté d’initiative. De même, qu’elle collabore avec les municipalités et les conseils de district et de village, avec les ONGs et autres forces vives du pays et avec toutes les personnes de bonne volonté, quelle que soit leur confession ou leur bord politique.

81. Pour combattre la pauvreté et agir en conséquence, l’Eglise doit pouvoir en identifier les causes, proches et lointaines. Dans cette lutte contre la pauvreté, que nous nous inspirions de la doctrine sociale de l’Eglise et des lettres pastorales de nos évêques, comme aussi des apports positifs des théologies de la libération.

82. Qu’il y ait un plus grand nombre de travailleurs sociaux permanents dans le Diocèse. Ils seront les moteurs des divers projets et accompagneront les pauvres et les exclus sur le terrain. Qu’ils soient reconnus et mieux rémunérés. Parmi les ministères laïcs que le diocèse pourrait instituer, il y aurait place pour un ministère de l’apostolat social.

83. Pour un service des pauvres plus efficace, il est essentiel que nous ayons une vision commune de l’apostolat social. Que le diocèse crée une Ecole de formation sociale qui définirait cette vision commune et formerait des travailleurs sociaux dans cette perspective. Cela aiderait aussi les mouvements à dépasser leurs rivalités pour devenir davantage partenaires, et non pas concurrents, dans le service des pauvres.

84. Que le diocèse constitue chaque année un « budget » social et demande à chaque paroisse d’en faire autant. Ce budget social servirait au financement de l’Ecole de formation sociale, à la rémunération de travailleurs sociaux et au soutien de divers projets socio-économiques visant à aider les pauvres à prendre en main leur propre destinée. Un dimanche de la solidarité pourrait être organisé chaque année : les fonds récoltés iraient à ce budget social.

85. Que chaque paroisse, à la lumière de la vision commune de l’apostolat social, fasse un ‘Plan social paroissial’ afin de dégager des orientations spécifiques et ainsi aider les mouvements, associations et autres bénévoles à répondre efficacement aux besoins des personnes pauvres, malades et handicapées.

86. Que les suggestions émises dans la synthèse ‘Rôle de l’Eglise dans le Social’ (première étape du synode) soient sérieusement prises en considération, comme par exemple : la mise sur pied d’un service d’écoute et de développement dans chaque paroisse, la création de garderies dans les endroits défavorisés, la relance des credit unions et des écoles ménagères, la création de ‘restos du coeur’ pour les clochards, la nécessité de lancer des micro-réalisations, la conscientisation des parents sur la nécessité d’envoyer leurs enfants à l’école, la solidarité et l’entraide entre paroisses; etc.

87. Education

Pour une plus grande fidélité au projet éducatif, que l’éducation catholique donne l’exemple d’un véritable service de l’enfant mauricien et d’un souci particulier pour ceux qui sont en difficulté.

88. Que l’école catholique revoie sa politique d’accueil des enfants pauvres pour leur faire une plus grande place. L’option préférentielle pour les plus pauvres doit inspirer l’éducation catholique quand elle établit ses critères d’admission.

89. Que l’éducation catholique continue à promouvoir les pédagogies qui favorisent l’inclusion. Elle aura le souci de proposer des alternatives aux enfants qui éprouvent de grandes difficultés d’apprentissage au plan académique.

90. Que la possibilité d’avoir une éducation technique soit offerte aussi bien aux filles qu’aux garçons.

91. Que les autorités catholiques continuent leur effort pour obtenir que l’Etat subventionne les écoles techniques afin que les enfants pauvres puissent aussi y avoir accès.

IV. UNE EGLISE DE COMMUNION

92. Dimension communautaire de la foi

La communauté d’Eglise prend sa source et se construit autour des sacrements et particulièrement de l’Eucharistie. Que, dans nos célébrations liturgiques, on ne privilégie jamais l’aspect individuel ou familial au détriment de la dimension communautaire. C’est ainsi qu’on ne célébrera pas de baptêmes privés, sauf dans des cas exceptionnels dont on pourra rendre compte à la communauté paroissiale.

93. Pour que nos assemblées eucharistiques soient fraternelles, les fidèles seront encouragés à témoigner la joie de se retrouver au nom du Christ ressuscité, en s’accueillant mutuellement dès l’arrivée et en se rassemblant effectivement.

94. Que toutes les instances diocésaines et paroissiales reflètent la dimension communautaire de l’Eglise : qu’on ne se contente pas de réunions de travail mais que l’on y vive une dimension communautaire de prière et de partage. Prêtres, religieux/religieuses et laïcs feront ensemble une expérience de vie spirituelle, de partage et de discernement.

95. Que dans nos paroisses, les Conseils pastoraux de quartier ou de village s’efforcent de vivre et rendre visible la dimension communautaire de la foi : en soignant l’accueil; en favorisant le partage dans le groupe; en mettant un accent spécial sur la nécessité de vivre le pardon et la réconciliation, sans lesquels il n’est pas possible de construire une vie communautaire; en proposant des fêtes et des célébrations avec la participation de tous. La messe de quartier peut être un temps fort dans la construction de la communauté.

96. Que les mouvements et autres associations s’efforcent d’être exemplaires pour ce qui est de la vie communautaire entre leurs membres. Que toute rivalité entre mouvements soit évitée: cela tue la vie communautaire.

97. Accueil des diversités

Que la communauté paroissiale soit un espace ouvert où se vit concrètement la fraternité entre fidèles différents par la couleur de la peau, la culture, la rang social etc. Pour cela, multiplier les occasions de rencontre. Veiller à ce qu’aucune composante ne soit écartée de la participation active à la vie de la paroisse.

98. Les actions qui favorisent la convivialité entre les personnes de différentes cultures et ethnies doivent être encouragées et développées. Que nos mouvements favorisent la rencontre entre communautés ethniques pour un partage vrai et des activités communes. Les mouvements d’Action catholique qui promeuvent l’apostolat du milieu par le milieu ont toute leur place dans l’Eglise : qu’ils continuent à œuvrer pour la communion dans l’Eglise. La communication sur ce que vivent les différentes composantes de l’Eglise doit être cultivée pour faire tomber les barrières, car la méconnaissance engendre la méfiance.

99. Les catholiques doivent apprendre à accepter les différences de culture et d’opinion comme une richesse. Accepter aussi comme légitimes et même souhaitables des divergences d’opinion entre prêtres ou autres responsables dans l’Eglise, dans la mesure où ces divergences ne portent pas sur l’essentiel, sur la foi : unité ne veut pas dire uniformité ; on peut être différents et même s’opposer dans le respect de l’autre et le dialogue. Vivre les conflits de manière positive.

100. Qu’une semaine de la fraternité soit organisée par le diocèse pour permettre à toutes les composantes de notre Eglise d’accepter, de comprendre et d’estimer les différences : elle comporterait des homélies appropriées, des programmes de réflexion visant à la conversion personnelle, des activités communes, des temps de prière et de réconciliation etc.

101. Une analyse historique, anthropologique et sociologique doit être faite par des professionnels afin d’examiner les causes de la division ethnique et culturelle dans l’Église. On ne négligera pas les relations de pouvoir et de domination économique entre les groupes culturels. De plus, des experts en communication, des psychologues et des sociologues encadreront les laïcs, les religieux et les prêtres dans leur démarche en vue de construire l’unité des catholiques avec leurs différences culturelles.

102. Eviter toute discrimination

Que des normes générales claires soient définies et établies pour le diocèse et pour les paroisses afin qu’il y ait une certaine harmonie dans leur pratique. Que tous, prêtres et laïcs, s’attachent à respecter ces normes.

103. On veillera tout particulièrement à éviter ce qui peut sembler être une discrimination. Par exemple, on insistera pour que les fidèles de toutes les composantes de notre Eglise participent pareillement aux rencontres de préparation aux sacrements: baptême, première communion et confirmation, mariage; on sera attentif à ce que les différentes célébrations (baptêmes, premières communions, confirmations et mariages) soient organisées de façon à ne pas marquer une trop grande différence de richesse matérielle, surtout en ce qui concerne la décoration et l’habillement. La simplicité sera de mise.

104. Qu’il y ait de la transparence dans la gestion des finances de l’Eglise, à tous les niveaux (diocèse, paroisses, mouvements, communautés…). La publication de rapports annuels chiffrés y contribuerait beaucoup.

105. De manière générale, qu’au niveau de toutes les instances de l’Eglise, on évite de créer des précédents. Si, dans certaines situations, la question d’un traitement spécial se pose, qu’on se demande si cela pourrait être renouvelé pour d’autres personnes.

106. Personnes malades, âgées et handicapées

Qu’une attention particulière soit accordée aux personnes malades, âgées et handicapées afin qu’elles se sentent pleinement accueillies dans l’Eglise. Que leur soit offerte la possibilité d’être accompagnées spirituellement et de participer aux réunions et aux assemblées.

107. Que l’on facilite l’accès des personnes handicapées physiques aux célébrations liturgiques. Par exemple, que l’on remplace la marche ou le perron par une rampe d’accès à l’une des entrées de l’église.

108. Les jeunes

On peut parler d’une certaine culture « jeunes », qui traverse toutes les ethnies et toutes les couches sociales. Pour que les jeunes se sentent à l’aise dans l’Eglise, et tout en tenant compte des caractéristiques de la jeunesse, il faut qu’ils se sentent accueillis avec leur style propre. Il est important qu’ils se sentent compris dans ce qu’ils vivent. A cette fin nous recommandons :

109. Que des études sociologiques soient entreprises à intervalles réguliers pour mieux comprendre la réalité de vie et la mentalité des jeunes Mauriciens.

110. Que nos liturgies fassent place à l’expression « jeune ». Que des messes préparées avec et animées par des jeunes soient célébrées régulièrement dans les paroisses.

111. Que l’on organise le plus souvent possible, au niveau paroissial, régional ou national, des rencontres de jeunes catéchisés: retraites, pèlerinages, marches, réflexions, spectacles sur des thèmes touchant de près la vie des jeunes.

112. Que l’on redynamise les mouvements de jeunes et qu’on encourage les nouvelles communautés de vie afin que les jeunes s’efforcent de vivre la dimension apostolique de leur vocation chrétienne et qu’ils témoignent auprès d’autres jeunes.

113. Pour aider au développement spirituel et psychologique des jeunes (12-20 ans) qui ne vont plus à l’école, ou qui n’ont pas de catéchèse dans leur collège, que soient créés, au niveau paroissial ou régional, des ‘Espaces Jeunes’.

114. Afin de permettre aux jeunes de découvrir Jésus Christ à travers l’étude et la fréquentation des Saintes Écritures, que soient lancées des Écoles de la Parole et des équipes de partage d’évangile.

115. Les jeunes doivent être appelés à participer aux prises de décision dans l’Eglise. Que l’on veille à ce que, dans les instances de décision, les jeunes ne soient pas qu’une petite minorité symbolique perdue dans une masse d’adultes.

116. Pour faciliter cette participation des jeunes aux décisions, que chaque paroisse ait sa « Commission Jeunes. » Les commissions paroissiales se réuniront en un « Conseil régional de la pastorale des jeunes. » Et finalement que soit mis sur pied un « Conseil diocésain de la pastorale des jeunes. » Mais l’on veillera à ce que ces diverses instances promeuvent la vie des équipes de base et des mouvements.

117. Accueil des divorcés-remariés et des couples vivant en ménage

Qu’au sein de la Commission Diocésaine de la famille soit mise sur pied une cellule spéciale qui, en lien avec l’évêque, aura pour tâche d’élaborer une pastorale d’accueil des couples divorcés-remariés ou vivant en ménage.

118. Que nos communautés mettent tout en oeuvre pour accueillir et valoriser ces couples, afin qu’ils ne se sentent pas jugés et exclus. Elles leur offriront un accompagnement et une formation suivis, car « ils peuvent et, même, ils doivent, comme baptisés, participer à la vie de l’Eglise » (Jean-Paul II, Familiaris consortio, n° 84). Nos communautés les inviteront fraternellement à se regrouper, veilleront à leur créer un espace de parole, à organiser avec eux des temps de prière et de partage.

119. Que les mouvements, les associations, les communautés, les groupes de prière etc. leur restent ouverts et les accueillent comme tout autre chrétien.

120. Que le Baptême ne soit pas refusé aux enfants de divorcés-remariés ou de couples en ménage.

121. Que ces couples soient impliqués, au même titre que les autres parents, dans l’éveil de la foi et dans la préparation de leurs enfants aux sacrements.

122. Il arrive que des divorcés qui ont décidé de se remarier civilement demandent à l’Eglise une certaine forme de prière. Que la hiérarchie étudie la possibilité pour les prêtres de répondre à une telle demande, tout en veillant à éviter toute ambiguïté.

123. Que notre Eglise, en lien avec l’Eglise universelle, persévère dans sa recherche et sa réflexion sur l’accueil des divorcés-remariés aux sacrements de l’eucharistie et de la réconciliation.

124. En vue de revaloriser le caractère indissoluble du mariage et compte tenu de l’augmentation du nombre des divorces et des unions libres, nous recommandons :

– que tous les efforts soient faits pour offrir le plus tôt possible et au plus grand nombre de jeunes une vraie éducation à l’amour visant à libérer leur capacité d’aimer ;

– que le contenu et la forme des diverses sessions de préparation au mariage soient continuellement revus et mis à jour ;

– que dans chaque paroisse ou, au moins, dans chaque région, un service de conseillers conjugaux soit mis sur pied ;

– que la Commission diocésaine de la Famille soit revitalisée pour mieux organiser, coordonner et accompagner la pastorale des couples et des familles.

125. Partage de responsabilité et coopération de tous

Que l’on enseigne à temps et à contretemps que tous les fidèles sans exception sont appelés par leur baptême et leur confirmation à prendre leur part de responsabilité dans la mission commune de l’Eglise.

126. Que soit pleinement reconnue, promue et accompagnée la vocation propre des laïcs, placés dans le monde pour « pénétrer toute la société d’esprit évangélique » (Ad Gentes, 15). Ils ont là un rôle irremplaçable. Ils peuvent aussi être appelés à prendre des responsabilités dans l’Eglise, selon leurs charismes et leurs compétences, mais que ces engagements à l’intérieur de l’Eglise ne se fassent pas au détriment de leur vocation propre.

127. Que soit aussi reconnue et valorisée la vocation propre des religieux et religieuses, exercée selon le charisme de leur institut. Leur valeur ne vient pas d’abord des services qu’ils rendent à leurs frères et sœurs ou à l’Eglise, mais de leur vie entièrement consacrée au Seigneur.

128. Dans l’éventail des vocations, il y a place pour des ministères laïcs institués et pour le diaconat permanent. Cette possibilité n’a pas encore été suffisamment étudiée dans notre diocèse. Il est urgent qu’une commission soit mise sur pied pour approfondir cette question selon tous ses aspects théoriques et pratiques, afin de promouvoir l’institution de ministères et le diaconat permanent.

129. Pour que la co-responsabilité dans l’Eglise soit pleinement vécue, que des laïcs (femmes, hommes et jeunes) et des religieux et religieuses soient appelés à participer activement avec les prêtres aux prises de décision, et cela tant au niveau paroissial ou régional que diocésain.

130. Pour cela des structures sont nécessaires. Et d’abord le Conseil pastoral diocésain : il étudie tout ce qui touche l’activité pastorale dans le diocèse, l’évalue et propose des solutions pratiques. Que les membres du Conseil soient choisis de telle manière que soient représentées les diverses régions du diocèse de même que les différentes cultures et sensibilités. Que la voix de tous soit entendue.

131. Que chaque paroisse ait une Equipe d’Animation Pastorale (E.A.P.) ou un noyau paroissial, pour porter avec les prêtres le souci de l’évangélisation de tout le territoire paroissial. Il sera composé de laïcs (hommes et femmes) et de religieux ou religieuses, recommandés par le curé et nommés par l’évêque, sur un mode de désignation à définir et pour un temps déterminé.

132. Que, dans la mesure du possible, chaque quartier dans la paroisse ait son Conseil pastoral de Quartier. Il réunit des représentants des mouvements et services qui ont le souci d’annoncer l’Evangile en tenant compte de la réalité du quartier. Ensemble ils décident des priorités pastorales pour le quartier et organisent leur mise en œuvre. Il est en lien avec le Conseil pastoral paroissial chargé de la coordination de la pastorale d’ensemble. C’est une manière de vivre la paroisse comme « communion de communautés’.

133. Certaines paroisses peuvent décider d’une autre structure plus appropriée à leur réalité, mais à condition de tendre effectivement à faire de la paroisse une ‘communion de communautés.’ Et que tout changement dans l’organisation paroissiale soit décidé non pas par le seul curé ou son équipe sacerdotale, mais en lien avec le Conseil pastoral paroissial.

134. Que des délégués/es des paroisses voisines se retrouvent dans le Conseil pastoral régional, pour partager, confronter, évaluer et coordonner leur action pastorale, dans le but de travailler à une pastorale d’ensemble pour la région.

135. Ces structures sont nécessaires pour que la responsabilité soit effectivement partagée. Mais que l’E.A.P. ou le noyau paroissial revoie continuellement comment elles fonctionnent, comment les décisions sont préparées et prises, s’il existe un esprit de dialogue et de concertation ainsi que des procédures de discernement en commun avant que telle ou telle décision ne soit prise.

136. La pastorale des vocations

Pour qu’aucune forme de vie consacrée ne manque à notre diocèse, que la pastorale des vocations soit redynamisée. Elle est la responsabilité de tout le peuple de Dieu et pas seulement de quelques spécialistes. Que l’on ne se contente pas d’attendre que des adolescents ou des jeunes expriment un désir de vie consacrée pour les accompagner, mais que tous soient attentifs à leur proposer la possibilité de suivre Jésus dans une vie consacrée. Que ce souci soit présent à toute la catéchèse, dans les préoccupations des mouvements d’enfants et de jeunes, dans les rencontres de jeunes.

137. Dans les familles, que les enfants dès leur plus jeune âge soient éveillés à l’attention aux autres et à la joie du service en réponse à l’appel de Jésus. A cette fin, la pastorale d’accompagnement des familles doit être mieux organisée et soutenue.

  1.             V.    LA FORMATION

138. Pour que les recommandations du Synode passent dans les faits, notre diocèse aura besoin d’un nombre toujours plus grands de personnes formées. C’est là un immense défi qu’une Commission Formation solide aura à relever. Elle devra :

139. Objectifs

S’assurer que la formation de base, permettant aux fidèles de centrer leur vie sur le Christ, soit effectivement proposée au plus grand nombre, particulièrement à ceux qui sont loin, et qu’il y ait des instruments pédagogiques appropriés.

140. Veiller à ce que les formations offertes aux laïcs les fortifient dans leur vocation propre de « ferment dans la pâte » au coeur du monde. A cet effet, il est essentiel de leur offrir une meilleure connaissance de la doctrine sociale de l’Eglise. Il s’agit de promouvoir l’ETRE chrétien dans le monde aujourd’hui. Cette formation doit être proposée en premier lieu à ceux qui sont déjà engagés et travaillent sur le terrain.

  1. Offrir des formations :

– adaptées aux jeunes et susceptibles de répondre à leurs interrogations et à leurs aspirations;

– spécialisées en vue des ministères et services nécessaires à la vie et à la mission du diocèse.

142. Promouvoir l’audio-visuel et autres moyens pédagogiques dans toutes les formations proposées. Que des outils appropriés soient présentés à l’intérieur même des programmes préparés pour les catéchètes et les formateurs.
143. Organisation

Pour une meilleure coordination de la formation, la Commission Formation sera constituée de représentants des diverses écoles et autres instances diocésaines de formation.

144. Pour une plus grande efficience, cette Commission Formation devra répertorier les formations existantes et les coordonner ; gérer de façon plus efficace les ressources humaines qui y sont engagées (les formateurs à différents niveaux) ; soutenir et développer les centres et autres instances qui ont déjà un certain rayonnement ; assurer la formation de formateurs. A cette fin, constituer à moyen terme un groupe de formateurs spécialisés, qu’elle emploiera à plein temps à la formation des formateurs dans les diverses paroisses et mouvements

145. Prévoir un budget diocésain convenable pour la formation des laïcs : il servira à l’emploi de formateurs et catéchètes à plein temps, à offrir des bourses d’études, à doter de moyens adéquats les formateurs reconnus.

146. Que les responsables des paroisses, mouvements, communautés et autres institutions d’Eglise aient le souci de promouvoir la formation du plus grand nombre possible de leurs membres. Qu’ils n’hésitent pas à investir temps, énergie et argent pour cette urgence de notre Eglise.

147. Formation permanente du clergé

Parallèlement à la formation des laïcs, que soit assurée la formation permanente du clergé. Cette formation ne vise pas seulement une mise à jour de la pratique pastorale pour un meilleur FAIRE, mais aussi et surtout un processus permanent de conversion qui concerne l’ETRE du prêtre dans sa dimension humaine, intellectuelle, spirituelle et pastorale. Qu’un comité soit mis sur pied pour assurer cette formation permanente.

148. Médias

Les médias jouent un rôle important dans le monde moderne. Parce que les chrétiens doivent faire entendre leur voix au sein des médias, les responsables de l’Eglise et les agents pastoraux doivent fournir aux médias dans l’Eglise – presse écrite, radio, télévision, – des moyens efficaces pour être toujours mieux au service de l’Evangile, et toujours mieux instruments d’évangélisation dans l’Eglise et dans le pays. A cet effet, un plan doit être mis sur pied pour promouvoir le perfectionnement de ces médias dans l’Eglise, et pour assurer la formation du personnel approprié.

149. Que le diocèse renforce et améliore son service de presse dont le rôle est de communiquer aux médias des informations de manière à ce qu’ils rapportent avec exactitude ce qui se vit dans l’Eglise, peuple de Dieu.

Conclusion

150. Pour que les décisions prises par l’Assemblée synodale et approuvées par notre Evêque soient bien comprises et mises en pratique, nous recommandons:

151. Que le document synodal en entier soit traduit en créole.

152. Que les membres qui ont participé aux travaux de l’Assemblée synodale organisent, dans leur paroisse, des réunions d’information avec les animateurs paroissiaux et les responsables des groupes et des mouvements. Que, par la suite, chacun fasse de même dans les différents secteurs d’activité d’Église.

153 Les membres de l’Assemblée synodale se sont efforcés de se mettre à l’écoute de l’Esprit-Saint. Ils ont conscience qu’ils ne seraient jamais parvenus à remplir leur mission sans son inspiration. Aussi, avec la Vierge Marie, ils se tournent vers le Dieu Père, Fils et Esprit-Saint pour lui rendre grâce.

TABLE DES MATIERES

Document Synodal de l’Ile Maurice

Introduction

numéros pages

1

Chapitre premier:

« J’ai entendu les cris de mon peuple » 1–7 3

Chapitre deuxième:

L’Église de Jésus Christ pour l’Ile Maurice, aujourd’hui et demain 8 5

I. Une Église centrée sur la Personne de Jésus Christ 9-12 5

II. Une Église missionnaire, ouverte au monde 13-14 5

III. Une Église qui vit l’option préférentielle pour les pauvres 15-16 6

IV. Une Église mystère de communion 17-19 6

Chapitre troisième:

Orientations pour le renouvellement de notre Église 20 8

I. Donner priorité à l’annonce de Jésus Christ ressuscité,

unique Sauveur, vivant au coeur du monde 21 8

II. Nous ouvrir résolument au monde dans lequel nous vivons

pour lui annoncer la Bonne Nouvelle de Jésus Christ 22 8

III. Rejoindre Jésus dans sa passion pour les pauvres,en faisant

à notre tour l’option préférentielle pour les pauvres 23 8

IV. Devenir toujours davantage une Église de communion 24 9

V. Nous mobiliser pour répondre à l’immense besoin de formation 25 9

Chapitre quatrième

Mise en œuvre des Orientations 26 10

I. PRIORITE A L’ANNONCE DE JESUS CHRIST 10

L’initiation chrétienne 27 10

La catéchèse 28-33 10

Les mouvements 34 10

Les sacrements et les autres liturgies 35-41 11

La Liturgie dominicale 42-45 11

Une évangélisation de proximité 46-49 12

Inculturation 50-57 12

Une tâche œcuménique 58-59 13

II. MISSION ET OUVERTURE AU MONDE 60 13

Le dialogue 61-66 13

Le témoignage 67-69 14

L’engagement 70-73 14

III. OPTION PREFERENTIELLE POUR LES PAUVRES 74 14

Combat contre la pauvreté 75- 76 14

Témoignage de vie 77 14

Accueil 78 15

Action socio-caritative 79-86 15

Éducation 87-91 15

IV. UNE EGLISE DE COMMUNION 16

Dimension communautaire de la foi 92-96 16

Accueil des diversités 97-101 16

Éviter toute discrimination 102-105 17

Personnes malades, âgées et handicapées 106-107 17

Les jeunes 108-116 17

Accueil des divorcés-remariés et des couples vivant en ménage 117-124 18

Partage de responsabilité et coopération de tous 125-135 18

La pastorale des vocations 136-137 19

V. LA FORMATION 138 19

Objectifs 139-142 19

Organisation 143-146 20

Formation permanente du clergé 147 20

Les médias 148-149 20

Conclusion 150-153 21

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